L’article 45 des Statuts et Règlement intérieur du FPI stipule que « le Comité de Contrôle vérifie la conformité des actes des organes du parti avec les textes fondamentaux ». C’est donc dire que le Comité de Contrôle est le véritable gardien du temple au parti socialiste ivoirien. Il est le gardien, le protecteur et même le défenseur des Textes du FPI. C’est donc grâce à lui que le parti peut et doit éviter de dévier de sa ligne en évitant de sombrer dans l’anarchie et la confusion que pourraient générer en son sein une mauvaise interprétation ou une mauvaise application des Textes. Or malheureusement aujourd’hui c’est pourtant à ce schéma que nous conduisent nos Camarades frondeurs. C’est donc une vraie forfaiture qui ne doit pas prospérer.
Manipulés par les adversaires d’Affi, Vy Paul et ses collaborateurs ont tranché. Après délibération, la candidature de Laurent Gbagbo est selon eux validée. Le recours en annulation pourtant très amplement justifié introduit par le président Affi se trouve ainsi balayé de la main au moyen d’arguments fallacieux, ridicules et dangereux. Comment dans un parti sérieux comme le FPI peut-on en effet prétendre défendre les Textes quand l’on admet comme valable un acte signé par un simple vice-président, donc un responsable nommé et non élu par le Congrès, ne bénéficiant d’aucune délégation expresse de pouvoir dûment consentie par le président du parti, le seul statutairement élu et habilité à engager le parti par sa signature? D’où le Comité de Contrôle a aussi tiré ce curieux «principe sacré d’innocence du prévenu » dont bénéficierait le candidat Laurent Gbagbo détenu à la CPI? Ce principe n’existe nulle part en droit où l’on parle plutôt de présomption d’innocence, ce qui est loin d’être la même chose. Et à quel type «d’arrangements qui s’imposent» le Comité de Contrôle fait-il allusion alors que les Textes sont là et ne demandent qu’à être appliqués
Cela ne fait donc désormais aucun doute, loin de demeurer une poche de légalité et de moralité, le Comité de Contrôle du FPI s’est insidieusement transformé à la faveur de la crise interne au parti en un laboratoire mafieux de la technologie électorale pour combattre par la fraude massive le président Pascal Affi N’Guessan. Ce faisant le Comité de Contrôle discrédite très gravement le FPI, détruit son image et sa réputation de parti politique très attaché à la démocratie, à la transparence et à l’équité. Ceci valait-il cela? Absolument NON. C’est pourquoi toutes les partisanes et tous les partisans d’Affi, c’est-à-dire d’un FPI attaché aux Textes qu’il s’est librement donnés et respectueux des lois de la République, ne devons pas baisser les bras face à ceux qui, pour tenter un forcing désespéré en vue de s’emparer du parti sous le nom de Laurent Gbagbo et le diriger par procuration, veulent piétiner nos valeurs et nos principes. La pire des supercheries pourrait cependant venir maintenant où il se dit que la fameuse demande manuscrite est enfin arrivée. Car en réalité le délai fixé pour le dépôt des dossiers de candidature est arrivé à expiration depuis longtemps déjà. Tout le monde se rend alors compte aussi qu’Affi avait bel et bien raison, que le dossier validé de candidature de Laurent Gbagbo était vraiment incomplet et que le Comité de Contrôle n’a pas dit le droit.
Dans ces circonstances quel autre lapin ce Comité de Contrôle déjà si trempé dans la magouille pourrait-il nous sortir à nouveau de son chapeau magique? Peut-il nous empêcher de continuer à contester cette candidature à tout point de vue involontaire de Laurent Gbagbo? Nous continuerons de la contester et nous n’écarterons aucune option légale. Va-t-il nous rejouer la même musique et nous dire qu’il a accepté cette demande manuscrite de Laurent Gbagbo? Que celui-ci l’a finalement écrite, l’a signée et envoyée de sa prison? Sur quelle base devrait-on accepter dans le dossier un document de candidature qui arrive hors délai, au moment où tout est clos? Que pourrions-nous dire désormais des folies dictatoriales du RDR si au FPI nous montrons à tous que nous sommes capables de faire pire? Quoi qu’il en soit, pour nous les choses resteront très claires : Si Laurent Gbagbo envoyait un tel document bien que sachant que le délai pour le fournir est déjà passé, il serait tout simplement en train de mettre le FPI à l’épreuve pour voir si le parti qu’il a créé est capable de défendre ses Textes comme il a lui-même défendu la Constitution au prix de sa vie. Mais si au contraire, ce document était encore du faux, ses auteurs devront cette fois s’expliquer. Dans un cas comme dans l’autre, nous irons jusqu’au bout avec eux, même si nous restons des Camarades et non des ennemis. C’est la voie de la vraie modernisation du parti.
Océane Yacé, Politologue, Monte-Carlo, Monaco.