Le président Kabila en septembre 2013. Reuters

Le président Kabila en septembre 2013.
Reuters

Par RFI

Le président congolais Joseph Kabila vient d’arriver, ce mercredi, à Béni dans le nord-est de la RDC. Un déplacement dix jours après une série de massacres qui ont fait plus de 80 morts dans la région. C’est une visite rare puisque le dernier voyage de Joseph Kabila remonte à l’année dernière. Une visite attendue alors que la situation sécuritaire s’est fortement dégradée. Mais le président ne s’est pas exprimé, les habitants sont déçus.

Le voyage du président Kabila est une « mission de compassion avec la population », au cours de laquelle « il va écouter (…) les recommandations (des civils) pour améliorer davantage la situation sécuritaire dans la région », a expliqué à l’AFP le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, actuellement à Beni.

La sécurité, c’est clairement la principale préoccupation des centaines de personnes qui sont rassemblées à Béni sur un grand rond-point du centre-ville, sous un soleil cuisant. Elles ont attendu plusieurs heures l’arrivée du chef de l’Etat, armées de parapluies et de banderoles.

La foule réunie à Béni espérait que le chef de l’Etat allait s’exprimer, alors que la sécurité s’est terriblement dégradée ces derniers jours. Il y a eu le massacre de 82 personnes il y a une dizaine de jours, mais aussi des attaques régulières comme encore la nuit dernière. Un nouvel assaut attribué à la rébellion ougandaise des ADF et qui a coûté la vie à un militaire.

De nombreuses critiques

« Nous voulons la paix, la sécurité et que Kabila prenne enfin des mesures pour améliorer la situation. » Voilà ce que tout le monde répète. Des attentes donc, mais aussi beaucoup de critiques. « Nous sommes fatigués, disait un instituteur, fatigués de voir que ce président au pouvoir depuis 2001 échoue à assurer la sécurité de ses citoyens. Cela fait des années, trop longtemps, que tous les jours des civils sont tués ».

Au final, déception. Il n’y a pas eu de discours ce mrcredi. Le chef de l’Etat pourrait s’exprimer demain.