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Cette question, je me la pose depuis des années sans voir poindre à l’horizon, un début de réponse.

Et pourtant, quelle pertinence elle revêt !

En effet, au Sud du Sahara africain, se trouvent des peuples au destin commun, ayant en partage une histoire, une culture et des épreuves, socles de leur identité commune.

Ces peuples, ce sont les peuples noirs dont, logiquement, les particularités et les spécificités justifient pleinement qu’ils se regroupent au sein d’une structure, d’une entité dotée de la personnalité juridique, et à ce titre, auraient des droits et obligations en ceci qu’une telle entité représenterait le canal qui leur permettrait de se révéler au monde, dans toute leur ontologie, pour que l’on sache vraiment ce qu’ils sont, et ce qu’ils ne sont pas vraiment.

Dans la même verve, les préjugés qui, depuis des siècles voire des millénaires ensevelissent l’Afrique noire sous un monceau d’à priori et d’approches tendancieuses eux aussi auraient disparu en même temps. Et l’Afrique se révélerait à toutes et à tous dans sa pureté, dénuée entièrement du sens commun, lequel sens commun lui a toujours été préjudiciable au travers de jugements incongrus véhiculés de bon ou de mauvais aloi.

Et ce n’est pas fini. Car, une autre raison qui milite en faveur de l’émergence d’une telle entité est la mondialisation, cette grosse machine broyeuse des cultures et des identités qui fait craindre la disparition pure et simple des peuples qui la subiront sans la moindre défense, avec la manière la plus inéluctable comme c’est le cas à présent avec les peuples noirs d’Afrique.

Encore faut-il le rappeler, d’autres peuples, très avisés et très anticipateurs sur les événements futurs se sont précipités pour prendre des mesures en vue de contrer cette mondialisation faucheuse des identités culturelles. Et en la matière, l’Union Européenne est l’exemple le plus parlant.

En effet, malgré l’existence du Conseil de l’Europe qui regroupe tous les pays ayant une situation géographique sur le continent Européen, l’Union Européen existe, elle a été créée avec des buts bien précis à elle assignés : à savoir, la promotion de l’identité et des valeurs que prônent les peuples européens.

En l’espèce, l’Union Africaine sous sa forme actuelle n’est que l’équivalent du Conseil de l’Europe puisque regroupant en son sein tous les pays se trouvant sur le continent africain.

Se pose alors la question primordiale :

A quand la mise en place d’une institution géopolitique de l’Afrique Sub-Saharienne ?

Cette question vaut tout son poids. D’autant que même le Maghreb, situé en territoire africain et dont les pays sont d’office membres de l’Union Africaine, le Maghreb, disons-nous fait partie intégrante de la ligue Arabe. Ce qui sous-entend que bien que le Maghreb se réclame de l’Union Africaine pour des raisons géographiques, il n’entend pas renoncer à son arabité. Montrant ainsi l’exemple aux Africains Sub-Sahariens que même situé géographiquement en terre africaine, c’est l’arabité qui fonde son identité culturelle.

Faut-il multiplier les exemples ? Bien malin qui pourra répondre.

Entre temps, la question, toujours lancinante nous est posée, nous, filles et fils d’Afrique noire : A quand la mise en place d’une institution géopolitique de l’Afrique Sub-Saharienne ?

Par Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN