“Blé Goudé préparait un coup avec Banny”
“Je demande pardon…”
l s’appelle caporal Goudé Koudou Honoré. Il était un élément de la Garde républicaine de la caserne de Treichville et était l’homme de main de Charles Blé Goudé. A 72H de l’audience de confirmation des charges contre son ancien patron, le caporal Goudé a décidé de s’ouvrir à L’Expression pour crever l’abcès.
Cela fait deux ans que le caporal Koudou Goudé a disparu des écrans radars. Où se cache-t-il et qu’est-ce qu’il devient ?
Le caporal Goudé Koudou est là où il doit être et se porte très bien par la grâce de Dieu. Je suis en lieu sûr et j’observe mon pays et les Ivoiriens.
Votre ancien patron Charles Blé Goudé a été transféré à La Haye. En tant qu’ancien membre de sa garde rapprochée, comment avez-vous ressenti ce transfèrement ?
Quand on a côtoyé quelqu’un qui se retrouve plus tard dans des problèmes, forcément on doit se sentir choqué et interpelé. Franchement, j’ai été peiné et choqué de voir mon ancien patron transféré comme un bandit de grand chemin dans une prison, chez les blancs. Mais j’estime que dans la vie, on ne récolte que ce que l’on sème. Quand on a des problèmes dans son pays et qu’on arrive à se cacher dans un autre pays qui accepte de te cacher, il faut savoir tenir sa langue.
Voulez-vous dire que Blé Goudé récolte actuellement ce qu’il a semé ?
Affirmatif. Depuis son exil, si Blé Goudé s’était tu, il ne serait pas là où il est aujourd’hui. Mais il a voulu profiter d’une situation pour se relancer politiquement. Il voulait faire croire que lui, Blé Goudé, même en exil, il demeure le Blé Goudé qu’on a connu en Côte d’Ivoire et avait son mot à dire dans tout ce qui se passe dans son pays. Il voulait se refaire un nom, mais cela n’a pas marché et aujourd’hui il se retrouve à La Haye. Je voudrais vous dire que je n’ai rien contre lui. C’est plutôt lui qui a quelque chose contre moi. Blé Goudé est un homme que j’ai aimé et servi avec loyauté, mais vers la fin, j’ai été obligé de me détacher de lui.
Avant l’audience de confirmation des charges, pouvez-vous nous dire comment votre ancien patron a été arrêté en janvier 2013 au Ghana puis extradé à Abidjan ?
Tout ce que je peux dire aux Ivoiriens, c’est qu’il y a eu effectivement un deal pour le retour de Blé. Il est rentré dans le jeu dans le secret espoir de rebondir après son retour. Parlant de deal, je sais de quoi je parle. Et même pendant que le président Gbagbo était à Korhogo, Blé Goudé a encore dealé avec le Premier ministre Banny pour rentrer en Côte d’Ivoire. Il voulait préparer ce coup là avec Banny. Pour être précis, je vais citer les hommes qui jouaient les intermédiaires : Il s’agit de Koué Jean Claude et une responsable du Cojep qui est décédée aujourd’hui. Le principe du deal était que Blé Goudé rentre pour tourner avec Banny pour réconcilier les Ivoiriens. Mais il se trouve que ce plan n’a pas été validé en haut lieu.
Il se raconte que Damana Pickass et Blé Goudé ne s’entendait pas du tout. Aujourd’hui quelles sont les relations entre les hommes de Blé et ceux de Pickass ?
Les gens racontent n’importe quoi. Le désamour entre Blé Goudé et Damana Pickass ne date pas d’aujourd’hui. Il y a toujours eu une guerre de leadership entre les deux hommes. Cela ne date donc pas de l’exil. Pendant que Gbagbo était au pouvoir, les deux hommes ne se sont jamais aimés. Il se raconte que Blé Goudé a trahi la confiance de Pickass pour pendre la tête de la galaxie patriotique et ça, Pickass ne l’a jamais pardonné à Blé.
Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, on parle aussi d’un deal entre Blé et KKB. Vous qui avez été son homme de main, qu’en savez-vous ?
Dire qu’il y a eu un deal entre les deux, c’est trop dire. C’est seulement en 2010, avant l’élection présidentielle que Blé Goudé est allé vers KKB pour qu’il lâche le Rhdp pour la Lmp. Et KKB a donné son accord à Blé pour retourner la veste. Les discussions se déroulaient à l’hôtel Belle Côte et je suis témoin de tout. Je me rappelle qu’une nuit, nous sommes allés chez KKB qui, à l’époque habitait à Angré. Ce jour-là, c’est moi qui avais l’argent. Et quand nous sommes arrivés, Blé est monté avec l’argent et nous sommes restés en bas. Mais en définitive, KKB a rusé avec Blé Goudé et n’est pas venu avec Gbagbo.
Il y a eu une affaire de 50 millions qui vous a opposée à Blé Goudé qui vous accuse d’avoir volé cette somme. Comment s’est terminée cette affaire ?
Je vous assure que jusqu’à présent, je ne sais pas de quoi vous parlez. Et même quand j’ai pu m’échapper pour me retrouver à Paris, j’ai rencontré d’autres proches de mon ancien patron qui m’ont également fait savoir que j’ai volé 50 millions de Blé Goudé. Et je vais vous apprendre qu’ils ne se sont pas arrêtés là. Ils ont même tenté de m’empoisonner. Heureusement que la personne qui a été mandatée pour m’empoisonner est quelqu’un que je connais très bien. Quand il est arrivé, il a été très clair avec moi en avouant ceci : « Ton frère veut qu’on t’élimine ». Mais à l’heure où je vous parle, ceux qui m’accusent de vol n’arrivent même pas à déterminer le montant. Jusqu’aujourd’hui, personne n’arrive à dire avec exactitude ce que Blé Goudé me reproche.
Vous parlez d’empoisonnement, soyez plus explicite. Qui a tenté de vous empoisonner et pour quelle raison ?
Quand je suis arrivé dans ma cachette à Paris, quelqu’un m’a appelé pour me signifier qu’il veut me rencontrer. Je précise que c’est un ancien fesciste que je connais très bien et qui était très proche de mon ancien patron. Il m’a invité dans un bistrot et quand nous sommes assis, il n’a pas pu aller au bout de sa logique et il m’a invité à le rejoindre dans sa voiture. Quand nous avons embarqué, il m’a dit ceci : « Frère, ton frère demande à ce qu’on t’élimine parce que tu as tous ses secrets. Mais je t’assure que quand je regarde en arrière, je n’arrive pas à exécuter cet ordre ». Il m’a dit de garder cette information pour moi seul et de faire très attention avec les exilés que je vais côtoyés. Mais je vous assure que je n’ai pas pu garder ce secret là et j’en ai parlé à Angelo Kabila qui a été le manager du groupe Magic System. Kabila a eu à s’entretenir avec ce dernier. J’ai demandé aussi à Kabila qui était en de bons termes avec pratiquement tout le monde de parler aux uns et aux autres. Je salue donc ce frère pour avoir parlé aux uns et aux autres parce qu’au-delà de tout ce qui a pu se passer, nous sommes des hommes et nous sommes appelés à vivre ensemble. Et je vous dis aussi les mêmes gars qui voulaient ont fait courir des rumeurs comme quoi le ministre Hamed Bakayoko que je n’ai jamais côtoyé a acheté une maison pour moi. Mais je dis à mes pourfendeurs que si je voulais vraiment une maison, je ne serais pas en exil. J’aurais pu rester dans mon pays et collaborer et vendre mes services avec les tenants actuels du pouvoir. A ce niveau également, je tiens à préciser que je n’ai aucun complexe à collaborer avec le régime du président Ouattara parce que c’est le président de la Côte d’Ivoire et c’est mon président. Je ne suis pas un politicien. Je suis un militaire formé pour défendre mon pays. Là où le devoir m’appelle, je répondrai toujours présent.
Vous n’êtes pas en odeur de sainteté avec votre ancien patron. Mais comment vivez-vous votre exil avec les anciens compagnons de Charles Blé Goudé ?
Je ne suis pas venu en exil au même moment avec les gens auxquels vous faites allusion. Je suis donc venu les trouver en exil et vous comprenez aisément que nous n’avons pas les mêmes raisons qui nous ont poussées à prendre le chemin de l’exil. Mais avant toute chose, je tiens à préciser que je ne suis pas militant d’un quelconque parti politique. Je suis militaire formé à défendre le drapeau de la République de Côte d’Ivoire. Mais c’est à cause des gens dont vous parlez que nous sommes tous en exil aujourd’hui. Moi, je suis en exil, surtout à cause de mon ancien patron Charles Blé Goudé.
Doit-on comprendre que vous êtes plus menacés par les gens de votre propre camp que le pouvoir ?
Affirmatif. Et c’est pourquoi je dis que je ne sais plus où me situer. D’une part, mon ancien patron, quand il était en exil au Ghana a utilisé un officier du régime actuel pour prendre ma femme et mes enfants en otage. Moi-même, ma tête a été mise à prix. Actuellement, il a alerté tous ses réseaux en Europe pour me nuire. Il fait croire à tout le monde que j’ai volé son argent sans pouvoir dire réellement le montant de la somme. Il a aussi appelé mon patron JC Yodé, pour qui je travaille à Paris de me chasser parce que je ne serais pas de bonne moralité. Mais JC Yodé lui a dit qu’il ne se mêle pas de problème de personne. Tant que j’arrive à le satisfaire sur le plan professionnel, il ne voit pas comment il peut me chasser. Après la prise en otage de ma femme et de mes enfants, j’ai eu à échanger avec la grande sœur de mon patron Blé Goudé qui s’appelle Blé Youhéhi Antoinette qui m’a fait savoir que mon ancien patron n’avait rien contre moi. Mais je lui ai dit qu’on ne peut pas tenter d’assassiner quelqu’un, prendre toute sa famille en otage et puis revenir dire qu’on n’a rien contre cette personne. Je pense que mon ancien patron est allé trop loin.
Vous êtes militaire et le gouvernement avait donné un ultimatum à tous les militaires exilés pour rentrer. Le délai est passé et vous êtes encore en exil. Est-ce à dire que le caporal Goudé se reproche quelque chose pour lequel il a peur de rentrer au risque d’être mis aux arrêts ?
Effectivement j’ai peur. Les exilés ordinaires ont fui le pays quand il y a eu changement du régime. Ils ont fui le pays dans un contexte bien précis. Quand le régime du président Gbagbo est tombé en avril 2011, tous les militaires qui étaient au front ont dû replier pour sauver leur vie. Et c’est ce que tous mes collègues militaires ont fait. Mais le président Alassane Ouattara a demandé à tous les ex-FDS de rentrer, j’ai été parmi les premiers militaires à rentrer dans mon pays pour reprendre le service. J’ai même eu à rencontrer le colonel Wattao à ses bureaux de la Garde républicaine. A ce moment-là, il était encore commandant. Je précise que je suis un élément de la Garde républicaine et mon patron c’est le colonel Wattao qui est le commandant en second de la Garde républicaine. Mais quand mon ancien patron utilise ses relations avec certains de mes supérieurs pour me nuire, vous comprenez que je ne me sens plus en sécurité. Si moi qui suis militaire ne me sens pas en sécurité dans ma propre unité, je ne sais pas où je vais me sentir encore en sécurité. C’est pourquoi j’ai quitté mon pays.
Est-ce qu’aujourd’hui vous éprouvez le besoin de revenir dans votre pays pour prendre votre place dans l’armée ?
C’est normal et naturel. La Côte d’Ivoire est mon pays et je veux rentrer dans mon pays. Mais j’ai besoin d’assurances. Si aujourd’hui, j’ai toutes les garanties que si je rentre, rien ne m’arrivera, je ne vois pas pourquoi je vais perdre mon temps en exil surtout que je reconnais que le régime qui est là est incarné par le président de la République qui est le père de tous et le chef suprême des armées. Je suis encore jeune, je ne tends pas vers la retraite pour dire que je vais prendre une retraite anticipée. Je suis donc prêt à servir le drapeau de mon pays.
Vous avez servi Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo. Quels sont vos rapports avec les figures de proue de la résistance en Europe ?
A vrai dire, je ne fréquente pas ces gens là. Par contre, j’ai des frères et des amis qui les fréquentent. Ils font savoir à mes amis que moi, j’ai trahi et qu’ils sont à ma recherche. Mais je demande à tous ceux qui sont ici en Europe et qui continuent d’attiser la haine en mettant de l’huile sur le feu de se ressaisir. La Côte d’Ivoire a tellement eu des problèmes, le pays a tellement souffert qu’on doit arrêter de se foutre des Ivoiriens. Ce n’est pas la peine de dénigrer tel ou tel autre. Quand on reconnait que quelqu’un est président, on doit se mettre à sa disposition pour faire avancer le pays. On ne peut insulter le président Ouattara dans les rues dans la journée et pendant la nuit, raser des murs pour aller négocier avec ce même président. Ça ne fait pas sérieux.
Voulez-vous dire qu’il a des exilés pro-Gbagbo qui insultent Ouattara et qui se cachent pour ‘‘manger’’ avec son pouvoir ?
Je réponds par l’affirmatif et dire qu’ils sont nombreux, les pro-Gbagbo qui insultent le président Ouattara et qui mangent avec son régime. A titre d’exemple, monsieur Abel Naki qui était le chef de file des pourfendeurs du président Ouattara à Paris a négocié avec le pouvoir et est rentré à Abidjan. Qu’il nous dise dans quelles conditions il est rentré et qu’est-ce qu’il est reparti faire. On ne peut pas avoir une telle attitude et puis accuser les autres de trahison. Mais que n’a-t-on pas entendu de la part de ces gens là ? Et ce n’est pas seulement le président Alassane Ouattara et son régime qui sont dans leur collimateur. Aujourd’hui, le président Affi N’Guessan est devenu pour eux une cible à abattre. On le traite de lâche, de vendu et de traître. Mais curieusement, ce sont les mêmes personnes qui crient à la trahison qui se cachent la nuit pour négocier avec le régime Ouattara. Dans mes rêves les plus fous, je n’ai jamais pensé qu’un monsieur comme Abel Naki allait repartir ces temps-ci à Abidjan. Ils ont dit ici que le président Ouattara est un tueur et que dans les rues d’Abidjan, tous ceux qui sont proches du président Laurent Gbagbo sont systématiquement abattus. Ils refusent encore tout compromis avec le pouvoir actuel et n’hésitent pas à traiter le président de leur parti de tous les noms parce que tout simplement ce dernier veut dialoguer. Je pense que tous ceux qui agissent de la sorte et qui se proclament pro-Gbagbo ne connaissent même pas le président Laurent Gbagbo et sa philosophie. Ils ont insulté tout le monde dans les rues de Paris et aujourd’hui ce sont les mêmes qui sont à Abidjan et qui mangent avec le pouvoir du président Ouattara. Que vont-ils faire à Abidjan qui n’est pas en sécurité, où l’on abat tous les pro-Gbagbo ? Il faut que les Ivoiriens ouvrent grandement les yeux et les oreilles pour bien apprécier la situation.
Votre ancien patron sera ce lundi face aux juges de la Cpi pour l’audience de confirmation des charges retenues contre lui. Vous qui étiez son homme de mains, quelle est votre part de vérité dans tous les crimes qu’on impute aujourd’hui à votre ancien mentor ?
Frère, j’aimerais que les Ivoiriens sachent que je ne suis pas un juge. Mais ce que je sais par contre, c’est que dans la vie l’on récolte toujours ce que l’on a semé. Aujourd’hui, on lui reproche beaucoup de choses. Oui, c’est vrai, tout le monde a vu dans ce pays, la force de frappe de Blé Goudé. Pendant dix ans, il a mobilisé toute une jeunesse qui est restée debout. Il est à la base de plusieurs mots d’ordre qui ont entrainé les Ivoiriens dans les rues. Mais j’aimerais que l’on sache que je ne suis pas un juge. Il y a eu une commission d’enquête en Côte d’Ivoire qui a été créée par le président Alassane Ouattara lui-même. Il y a également la Cpi qui est sur le terrain et qui a fait ses enquêtes. Il appartient à ces entités là de prouver si oui non Blé Goudé a tué des gens. Sur ce point je laisse le soin à l’histoire de juger chacun d’entre nous. Mais si quelqu’un est capable de commanditer l’enlèvement et l’assassinat de ses proches, c’est qu’il est capable de tout. Je veux aussi précisé que Blé Goudé ne s’est pas limité à ma personne. Ses hommes sont allés jusque dans mon village à Bilao qui est le premier village de Guibéroua pour séquestrer ma maman pour qu’elle dise où je suis. Et ce jour-là, il a fallu l’intervention et l’opposition des villageois pour que ses hommes relâchent ma maman. Le chef du village a même été tabassé. N’ayant pas pu arracher des informations avec ma maman, ils sont revenus à Guibéroua ville où ils ont séquestré pendant des heures mon grand frère qui s’appelle Goudé Assoukou Olivier qui est le cousin à Blé Goudé. Non content de cela, il a appelé ma femme au téléphone et lui de dit de se préparer parce que bientôt elle allait être veuve. Si donc Blé Goudé est capable de commanditer l’enlèvement de la famille de son collaborateur, mettre sa tête à prix et faire frapper un chef du village, c’est qu’il est capable de tout.
Aujourd’hui votre ancien patron est La Haye. Est-ce qu’avec du recul, vous regrettez un certains nombre d’actes que vous avez eu à commettre avec Blé Goudé ?
Dans la vie, il faut être franc. Aujourd’hui, Blé Goudé et moi ne sommes plus en phase. On put tout dire sur mon ancien patron, mais c’est quelqu’un qui a été bien envers moi. Seulement qu’à un certain moment, il s’est vu tellement puissant qu’il se croyait intouchable et il se prenait pour le nombril de la terre. Aun certain moment, il ne respectait plus personne. Même l’ancien président de l’Assemblée nationale n’était rien devant lui. Blé Goudé a traité le président Koulibaly Mamadou de drogué et ce n’est pas parti quelque part.
Vous manifestez le désir de rentrer, qu’est-ce que vous demandez aux autorités de votre pays qui continuent de tendre la main à tous les exilés ?
Je demande pardon au président Ouattara de libérer tous les militaires qui sont en prison.
Même ceux qui préparaient des coups d’Etat ?
Frère, je connais le président Ouattara et je sais qu’il est capable de faire ce geste. Aujourd’hui, il faut être réaliste. Je ne vois pas une force qui peut, à l’état actuel des choses, peut faire tomber le président Ouattara. S’il a pris des grandes décisions pour libérer les politiques qui sont les premiers responsables des problèmes pays, je sais aussi qu’il peut en faire autant pour les militaires. Il est vrai que le président a demandé à tous les exilés de rentrer mais les militaires ont surtout besoin d’assurance. Aujourd’hui ce sont les politiques, surtout proches du Fpi qui font peur. Quand un militaire rentre, on le suspecte d’avoir trahi. Les gens pour qui nous militaires, nous nous sommes battus et à cause de qui nous sommes en exil sont libres à Abidjan. Mais au lieu de plaider pour notre retour, ils s’inscrivent dans une défiance vis-à-vis du pouvoir compliquant ainsi notre situation. Dans la vie aucun sacrifice n’est de trop. Je demande donc pardon au président de la République. Je demande aussi pardon au ministre de l’Intérieur d’œuvrer également pour le retour de tous les exilés. Ce qui est passé est passé, nous devons nous pardonner les uns les autres.
Réalisée par Kra Bernard
Source : L’Expression, N° 1533 du Samedi 27-Dimanche 28 Septembre 2014