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Monsieur le Président,
Honorables délégués,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais pour commencer remercier le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-Moon de nous avoir réunis aujourd’hui afin que nous affichions les ambitions de nos Etats à lutter contre le réchauffement climatique et à soutenir les efforts des pays en développement en matière d’adaptation aux effets du changement climatique.

Mon pays, la Côte d’Ivoire, subi de plein fouet les effets du réchauffement climatique à travers la dégradation de ses côtes et l’avancée de la mer sur le continent ; à travers aussi de graves inondations cette année, qui ont occasionnées des pertes en vies humaines, l’avancée des zones arides et la perte d’environ 200.000 hectares de forêt par an.

Nous devons réagir à la hauteur de la menace et tracer la voie d’un accord contraignant au sommet de Paris en 2015.
Ainsi, mon pays adhère pleinement aux mécanismes mis en place lors des négociations intergouvernementales au sein de la convention-cadre des Nations Unies pour le changement climatique. Il adhère par ailleurs :
– Au Cadre d’Action de Hyogo 2005-2015 qui invite les pays à rendre les communautés et l’environnement plus résilients face aux catastrophes. Dans le cadre de sa mise en oeuvre, la Côte d’Ivoire a créé la plateforme Nationale de Réduction des risques et de gestions des catastrophes ;
– au mécanisme international de Réduction des Emissions de gaz à effet de serres issues de la Déforestation et de la Dégradation des forêts en abrégé REDD+, qui traduit notre volonté de contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique mais surtout à la restauration de notre couvert forestier fortement dégradé. Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs
Mon pays entend promouvoir les énergies propres et renouvelables afin de réduire considérablement ses émissions de Gaz à effet de serre et de contribuer à l’atteinte de l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2°C. Notre but est de rééquilibrer le mix énergétique national dominé à 75,5% par les énergies fossiles, en augmentant notamment la production des énergies propres et renouvelable.

Les énergies renouvelables représenteront 5% de la puissance installée en 2015, 15% en 2020 et 20% en 2030 grâce au développement de l’énergie solaire, de la biomasse et de la petite hydroélectricité. L’efficacité énergétique sera portée à 20%.
La part de l’hydroélectricité, grâce à l’extraordinaire potentiel du pays, va augmenter considérablement avec la mise en service du barrage hydroélectrique de Soubré (275 MW) à l’horizon 2018 et l’achèvement en 2019 de sept barrages hydroélectrique d’une capacité cumulée de 954 MW.

Ainsi, la part de l’hydroélectricité dans le mix énergétique représentera près de 40% à l’horizon 2025-2030.
La Côte d’Ivoire a adopté un nouveau code d’électricité qui encourage la production d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables et met l’accent sur l’efficacité énergétique. Autre perspective, la Côte d’Ivoire envisage de s’engager dans l’initiative « Cacao Carboneutre » ou « Cacao déforestation 0 » d’ici 2017. Par ailleurs, la Côte d’ivoire a créé en 2012, un programme National relatif au changement climatique chargé d’élaborer un Plan National d’adaptation au changement climatique. Enfin, mon pays a adopté la loi d’orientation sur le Développement Durable. Pour soutenir ces efforts, nous sollicitons la mise en place d’un fonds pour financer l’accès aux énergies renouvelables.

La Côte d’Ivoire est déterminée à jouer sa partition dans la protection de notre planète tout en assurant son développement économique. J’entends prochainement lancer la réflexion sur le cadre climat-énergie qui devra accompagner la transformation du pays dans tous les domaines. L’effort devra également porter sur la reconstitution du couvert forestier du pays.

A l’horizon 2017, la Côte d’Ivoire devrait pouvoir ralentir, arrêter ou inverser la disparition de ses forêts tout en améliorant simultanément la sécurité alimentaire pour tous.

Notre priorité dans la perspective d’émergence à l’horizon 2020 est d’intégrer dans nos politiques, les objectifs de développement durable et des accords efficients pour la lutte contre le changement climatique en associant aux stratégies d’investissements soucieux de l’environnement, les multinationales et les grands groupes.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs
Bien que n’émettant que des quantités infiniment marginales des gaz à effet de serre, mon pays entend prendre part à l’effort collectif pour inverser la dangereuse trajectoire du réchauffement climatique. Dans cet effort, les principaux pollueurs doivent aller plus loin dans leurs initiatives de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) mais aussi dans le financement de l’adaptation et le transfert des technologies en direction des pays en développement.
Je vous remercie.
New York, le 23 septembre 2014