En réaction à la publication du décret présidentiel fixant au 28 septembre 2014 la date officielle des élections locales au Congo, le Collectif des partis de l’opposition congolaise a tenu, en toute légalité, un meeting politique en salle au palais des congrès de Brazzaville pour montrer à l’opinion congolaise et à la face du monde l’illégitimité de cette échéance électorale en raison de la fausseté et de la falsification des résultats du recensement administratif spécial 2013 qui la sous tendent. Ces résultats sont d’ailleurs contestés vigoureusement par l’ensemble de la classe politique congolaise.
Le Collectif des partis de l’opposition congolaise s’est saisi de ce moment historique pour exiger du pouvoir de Mr Sassou Nguesso le respect de la constitution du 20 janvier 2002, s’opposer à la modification ou au changement de celle ci et refuser net toute logique de coup d’état constitutionnel.
L’esprit de raison, de tolérance et d’unité nationale a caractérisé l’atmosphère du meeting qui s’est terminé dans la concorde et la paix, les participants n’y étant mus que par les intérêts supérieurs du Congo ainsi que par l’exigence nécessaire et politiquement utile de l’alternance démocratique et nationale au de là de la fin légale du mandat présidentiel de Mr Sassou Nguesso en 2016.
La date du 7 septembre 2014 inaugure au Congo la nouvelle alliance de progrès, de liberté et de partage contre les prétentions de l’éternisation absolue au pouvoir. En effet, avec cette agression terroriste du 7 septembre 2014 qui a frappé les paisibles militants et honnêtes patriotes du Collectif des partis de l’opposition congolaise, le pouvoir de Brazzaville voudrait créer les conditions d’une autre guerre civile qui annihilerait toute volonté nationale ainsi que la raison politique capable d’ouvrir aux congolais la problématique d’une sortie de crise exemplaire, consensuelle et apaisée.
La Coordination Congo Ya Sika, tout en étant solidaire avec les victimes des tortures du 7 septembre 2014 et l’ensemble des militants présents au meeting et par de là l’esprit de vengeance et de haine, condamne avec force ces forfaits et invite le peuple congolais à s’affranchir de toute idée de division et des logiques claniques et obscurantistes pour travailler à libérer le Congo de l’impasse historique et politique que lui impose le régime de Mr Sassou Nguesso.
A la communauté internationale, et au regard des faits graves de tortures et de barbarie ci-dessus évoqués, la Coordination Congo Ya Sika recommande plus de discernement et d’objectivité dans l’appréciation politique du pouvoir de Brazzaville qui, faute d’une option consensuelle et partagée par tous pour une sortie de crise au Congo, a donné la preuve de son penchant vers les logiques de guerre civile et de force.
Enfin, au de là des violences commises sur les militants du Collectif, la Coordination Congo Ya Sika regrette qu’après ses prises de positions positives et critiques sur l’éventuel projet hasardeux de changement de la constitution congolaise du 20 janvier 2002, la direction de l’UPADS animée par Mr Pascal Tsaty Mabiala, 1er Secrétaire, n’ait pas eu la même volonté politique concernant la tenue des élections locales à venir du 28 septembre 2014 dont elle n’a pourtant pas cessé de stigmatiser l’incohérence et l’inadéquation des résultats du recensement administratif spécial 2013 par rapport à la réalité objective de l’état général des populations congolaises.
Pour la Coordination Congo Ya Sika, la participation, passive ou active, au scrutin du 28 septembre 2014 consolide et maintient, de fait et de droit, le système de Mr Sassou Nguesso, aujourd’hui bien décrié par le peuple congolais.
Fait à Paris le 8 septembre 2014
Pour la Coordination Congo Ya Sika
Le Coordonnateur
Ouabari Mariotti