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Par Simplice ONGUI

Adieu News actions ; Eburnie, L’autre Afrique, Ivoire Info, Afrique  Elite, Le Médiateur, Afrique Horizon, Demain l’Afrique, Black  magazine … des titres d’organes de presse  créés à l’initiative d’Africains de la diaspora en Europe, qui pour certains ont disparu totalement des kiosques et qui pour d’autres peinent à paraître. Les raisons sont diverses.

Quelles que soient les raisons (manque d’une équipe de rédaction professionnelle, de financement, de distribution ou simplement de gestion) qui jusque-là conduisent la presse «black» francophone à broyer du noir, nous pensons qu’il existe quelque part, non seulement, un manque de volonté politique des gouvernements des pays d’Afrique qui ont en partage la langue de Molière, mais aussi et surtout une négligence de la part de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie).

Pour les premiers, ce manque de volonté politique est en grande partie dû au fait que les gouvernants craignent de ‘‘financer’’ des organes de presse dont les journalistes dénonceraient leurs façons de diriger. Ils ont peur à tort ou à raison que le travail de désinformation en Afrique de certains magazines et journaux étrangers (dits spécialisés en «news» africains), ne soit relayé par ces jeunes organes de presse depuis les capitales européennes. La peur de mettre des publications (soupçonnées être de mauvaise foi) dans de bonnes conditions de travail, concourt également aux malheurs des fondateurs de la presse panafricaine en Europe. Certains chefs d’Etats africains, pour la plupart des roitelets installés à la tête de leur micro-nation par une puissance étrangère, préfèrent financer à grands moyens des publi-reportages dans des magazines dont les responsables et les journalistes, tous africains bon teint, de plus corrompus, pour «laver» leur image. Quelle honte ! Ces magazines dont particulièrement un d’entre eux qui sort du lot, est tenu par une dynastie familiale depuis près de cinquante ans ; il tire chaque semaine à plus d’une centaine de milliers d’exemplaires. Il se considère comme le leader de l’information du continent. Pardon, de la désinformation.

Pour ce groupe de presse, le journalisme objectif ne doit pas exister. Ainsi, tout journaliste qui fait des analyses réelles, objectives et pertinentes est à abattre par tous les moyens. Chantages, dénigrements, tribunaux jusqu’à contraindre l’organe de presse à mettre la clé sous le paillasson.

Quant à l’OIF qui a soufflé ses quarante bougies d’existence, le 20 mars dernier, c’est un silence de «monastère» devant cette pratique qui a tendance à étouffer la promotion de la langue française. Que peut-elle véritablement faire quand nous savons qu’elle n’existe que pour aider la France à continuer son œuvre de domination idéologique à coloration impérialiste et néocolonialiste dans ses ex-colonies d’Afrique.

En tant que responsables de la presse «black» francophone que nous sommes, l’Europe est un atout. En effet, nous avons la chance d’exercer pour certains leur métier et pour d’autres de vivre au quotidien une passion, dans un environnement de vraie démocratie. Ce qui nous met, bien entendu, à l’abri de pressions et de tentatives de tout genre. Cela doit concourir au respect scrupuleux de la déontologie, de l’éthique du journalisme, à notre indépendance et à la liberté d’écrire. Une indépendance et une liberté d’écrire sont nécessaires pour notre lutte contre les tyrans du continent et surtout pour notre résistance à l’impérialisme et au néocolonialisme.

Avec la mondialisation et l’avènement des NTIC (nouvelles technologies de l’information et la communication) qui rendent tout possible, nous croyons que l’existence des groupes de presse «black» francophone est notre salut… . Souvenons-nous que la presse, bien que considérée comme le quatrième pouvoir, est sous le contrôle des annonceurs (lesquels espèrent de potentiels clients à travers nos lecteurs) qui sont de plus en plus exigeants ; avec la conjugaison de nos moyens intellectuels et financiers, nous pourrions mettre à la disposition de ceux-ci un travail de qualité exceptionnelle. De cette façon et du même coup, ces annonceurs pourront contribuer à l’essor de nos groupes de presse.

Malgré tous ces «requins» («préfets» des tropiques et journalistes corrompus, technologie d’internet et grands groupes de presse européens) aux longues dents et épées acérées, nous avons espoir que «Le Nouvel Afriqu’Essor», vitrine de la nouvelle génération de la presse «black» francophone d’Europe, depuis les bords de la Tamise, prendra un envol dans les mois, les années à venir.

In Le Nouvel Afriqu’Essor, No.010