Des barons désavouent Affi
Les choses s’accélèrent au Front populaire ivoirien (Fpi). Après la restructuration du Secrétariat général, vendredi 4 juillet 2014, par Pascal Affi N’Guessan, le président du parti, une vague de mécontentements s’est emparée de la formation politique fondée par Laurent Gbagbo, le célèbre prisonnier de La Haye. Simone Ehivet Gbagbo, maintenue à son poste de 2ème vice-présidente, a craché sur sa nomination faite par le président de son parti. Par l’intermédiaire de son Directeur de cabinet, Niagne Akpa, elle a donné démission. L’épouse de Laurent Gbagbo a écrit pour dire qu’elle n’est plus membre de la direction du Fpi. Elle a indiqué vouloir être désormais une simple militante de base. Comme si cela ne suffisait pas, trois barons et non des moindres ont boycotté la réunion du Secrétariat exécutif qu’Affi a convoquée, mardi 8 juillet 2014, à l’ex-Qg de Gbagbo à Attoban. Cette instance, si on considère la nouvelle nomenclature, est composée du président, de ses 15 vice-présidents, de la Secrétaire générale et des 6 Secrétaires généraux adjoints. Et, c’est cette réunion restreinte que Sangaré Aboudramane, Akoun Laurent, Alphonse Douati…ont boycottée. Ils ont, pour ainsi dire, brillé par leur absence au cours de cette première rencontre post-restructuration du Secrétariat général. S’ils voulaient envoyer un message à Affi N’Guessan, ils ne s’y prendraient pas autrement… Lida Kouassi Moïse n’y était pas aussi. Mais sur son cas, il a été mis en avant son état de santé. Quand le leader des frontistes a constaté l’absence de ses camarades, il a promis, rapportent nos sources, de les rencontrer pour parvenir à un « consensus ».
Ce n’est pas tout ! Des opposants à Affi N’Guessan ont saisi le Comité de contrôle du Fpi pour contester la restructuration du Secrétariat général. En l’absence de l’ancien ministre Hubert Oulaye, en exil, c’est le président intérimaire, Vy Paul qui a convoqué la réunion le mardi 8 août 2014 toujours au Qg de Gbagbo à Attoban. Les membres de cette instance – une sorte de gardien du parti -, ont pris acte de la démission de l’ex-Première Dame. Sur la saisine des adversaires d’Affi, des intervenants ont estimé que pour changer un membre du Secrétariat général, il faut « une défaillance » constatée au niveau de la personne, une rupture de confiance… En tout état de cause, les membres du Comité de contrôle ont décidé de rencontrer leur président, indique une source généralement bien informée. « S’ils rencontrent Affi et qu’il revient sur ses décisions, il n’y aura pas de problème. S’il ne revient pas sur ses décisions, les membres du comité de contrôle vont convoquer d’abord un Secrétariat général extraordinaire, après un Comité central extraordinaire et un Congrès extraordinaire… », a renseigné un membre du Secrétariat général du Fpi.
A l’allure où vont les choses, il n’est pas exagéré de dire que le rouleau compresseur est ainsi lancé contre Pascal Affi N’Guessan. C’est ce que nous annonçait un haut cadre du Fpi dans notre parution du mardi 8 juillet 2014. « Quand il va se rendre compte que ses idées ne passent pas, il peut démissionner de lui-même comme Mamadou Koulibaly l’a fait en 2011. Parce que malgré ses restructurations, il ne peut pas être majoritaire au Comité central là où les décisions se prennent. Et même s’il ne démissionne pas, nous allons transformer le congrès qu’il annonce pour décider de la participation du Fpi aux élections de 2015 en élection. Et là, il sera battu. De toutes les façons, son mandat est achevé depuis 2005 », soutenait notre source. Pascal Affi N’Guessan va-t-il devenir l’ex-président du Fpi comme Mamadou Koulibaly ? Peut-être que oui, peut-être que non. Tout dépendra de sa capacité à manoeuvrer…
SYLLA Arouna
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Le Cri de la Liberté « coupe » avec la direction du Fpi
Le président du mouvement ”Le Cri de la Liberté”, Bamba Aboubakar Mamadou, a animé un point-presse, mercredi 9 juillet 2014, à son siège à Angré. Il a été question essentiellement de la crise qui secoue le Front populaire ivoirien (Fpi), son allié politique. « Avec ce que le camarade Affi N’Guessan vient de faire, le Bureau exécutif national (Ben) de Le Cri de la Liberté, s’est réuni en urgence et a décidé de ne plus collaborer, jusqu’à nouvel ordre, avec l’actuelle direction du Fpi », a fait savoir M. Bamba en présence de membres de son bureau. « Nous ne pouvons pas tolérer ce qui se passe actuellement au sein du Fpi. C’est la page Gbagbo que l’on veut fermer. Nous qui, depuis 2011, menons des actions pour la libération du président, ne pouvons l’accepter », a martelé le leader du mouvement. Il est revenu sur toutes les actions menées par sa structure. Selon lui, ont été « mobilisées plus de 3 millions de signatures pour la libération du président Gbagbo ». A cela s’ajoutent les dons aux démunis, les séances de prières, l’envoi des cartes de vœux à l’ancien président ivoirien à La Haye, la confection de calendriers à son effigie, l’organisation de deux anniversaires de Simone Gbagbo.
S.A
Source : Soir Info 5935 du jeudi 10 juillet 2014