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Lorsqu’il s’est attribué le pseudonyme de cet être-esprit, l’on a cru à une plaisanterie. Et pourtant, nul ne peut porter les attributs de cet être-esprit, porteur des merveilles esthétiques tant recherchées comme bon lui semble. C’est pourquoi, nombreux sont les artistes qui l’implorent pour donner de la vitalité à leurs arts. Les contes dits au clair de lune dans nos traditions ventent les mérites de cet être-esprit caché dans les bois. Pour enrichir le discours des histoires et autres fables racontées aux enfants au cours leur éducation traditionnelle, l’on argue qu’il se trouverait à l’orée des villages. Ainsi, les enfants à bas âge le voient partout et très souvent se font effrayer par leurs propres ombres au détour d’une ruelle, croyant le découvrir. Mais l’esprit-être de vrai, vit dans les profondeurs des forêts et des eaux. Son rôle est de réguler les contingences sociales pour la bonne marche de la société en maintenant son équilibre. Il est vénéré par les communautés pour ses bienfaits. A maints endroits, l’on dépose des présents sacrificiels afin qu’il se sustente. Sur les sentiers qui mènent dans les champs, les femmes le chantent pour faire tomber la pluie en périodes de grandes sécheresses afin que la récolte soit abondante. Comme on le voit, cet esprit-être constitue l’un des piliers de nos traditions. Il ne s’investit donc pas dans n’importe quel corps. Il faut avoir des prédispositions naturelles, pour incarner cette ombre protectrice de l’univers. Chaque artiste s’attribut ses qualités car, il est celui-là même qui préside aux destinées des artistes de renom. Lorsque Frédéric Ehui Meiway a choisi de porter le nom du Génie de Kpalèzo, l’on pensait qu’il le faisait pour agrémenter simplement la tessiture de son art. Que non ! Car, depuis que le Génie de Kpalèzo a empoigné le micro pour sillonner toutes les cités, il est adulé. Et chaque sortie de son phonogramme est un événement en soi. Le contraire aurait surpris d’autant plus que Meiway, est un artiste-musicien au talent très diversifié qui s’adapte à toutes sortes de tempêtes soufflant sur la culture musicale. Au moment où ladite culture musicale se pratique aujourd’hui pendant les périodes de récréation, le Génie de Kpalèzo, ne se laisse point aller au gré de cette disette populaire qui dit qu’avec l’introduction des techniques de l’information et de la communication, l’on doit se contenter de l’à-peu-près en faisant des rafistolages artistiques. Des mélodies faites à la sauvette, serait-on tenté de dire. Frédéric Ehui Meiway ô, pardon le Génie de Kpalèzo, traine sa silhouette sur tous les genres musicaux que les enfants prennent pour des joujoux pour leur donner vie et âme. Dans un passé récent, il a investi les terrains arides du Couper-Décaler pour y étaler sa maîtrise compositionnelle en transformant ce qui paraissait tel un bidule en une œuvre de grande valeur. Une façon à lui de dire, ô, attention les enfants danger ! Comme le bécarre qui remet la note musicale dans son état naturel, il a ramené la musique à ses sources. La musique, ce n’est pas la succession des notes pêle-mêle, selon l’écriture du Génie de Kpalèzo. Pour démontrer sa force de frappe qui éveille les cœurs en détresse, il s’est rendu sur le pont du Djoliba et de là-haut, il a capté la silhouette de cette gente féminine qui lui donne du grain à moudre, l’eau sur la langue.

Tel un aigle depuis les airs guettant sa proie, il descend dans les eaux Bamakoises pour y pêcher cette fille à la brillance de teint couleur-silure.
Hé Assetou, Assetou, je t’aime
Assétou, tu peuples mes nuits de rêves passionnels
Ainsi pleure Frédéric Ehui Meiway pour Assetou.
valen-guede

Par Valen Guédé
Valen_guede@yahoo.fr

Néanmoins, il reste à savoir la portée de l’amour qu’exerce cette dulcinée Mandingue qui fait bouger les Génies des eaux depuis le quartier Kpalèzo, mitoyen du quartier France de grand Bassam pour les exposer à ce soleil caniculaire qui beigne les corps de la cité Malienne? Loin du mensonge musical que l’on déverse à longueur de journée sur les sillons des phonogrammes, le Génie de Kpalèzo, sort le grand jeu tout en sachant qu’il se trouve sur un terrain très glissant et miné de par l’aura de certains artistes Maliens. Mais un Génie est un Génie et l’enfant de Grand Bassam, n’est pas un Génie de carton pour satisfaire la soif du savoir des enfants. Dans un bambara à la tonalité teintée de clairvoyance qui sied, Meiway fait sortir de ses trippes une poésie élogieuse pour chanter Assetou. Au travers des notes tambourinaires de sa guitare qui nous replongent au cœur des réverbérations mandingues, il égrène une, deux notes piquées et le voilà dévorant les triples et quadruples croches comme s’il était seul au volant d’une voiture roulant à vive allure sur la digue qui mène à Grand Bassam, sachant aussi que de ce côté-là, il y a des créatures de rêve aux postérieures remuant sables et vents errant sur les rivages affectifs de l’océan. Carrefour Weekend, ses Auditrices et Auditeurs qui dorlotent ces créatures génies faites femmes, attendent de savoir davantage sur l’Autre Face de la Mélodie.

Source: Facebook.com/valen.guede?fref=ts