Par Marie-Louise ABIA
Quand j’étais enfant, le Congo n’était pas aussi riche qu’il ne l’est aujourd’hui, pourtant :
- A la maison, j’avais de l’eau courante et de l’électricité en permanence
- Je mangeais au moins trois fois par jour
Dans le quartier, j’étais en amitié avec tous mes amis, je ne savais pas de quelle région ils venaient, ce n’était d’ailleurs pas du tout important, nous vivions en harmonie, et nous étions tous en sécurité car nous veillions les uns sur les autres.
Pour me soigner, quand j’étais malade, les services de santé excellaient presque dans la concurrence du genre « à qui mieux-mieux » pour me traiter ; j’avais un grand choix et je pouvais aller au centre d’hygiène scolaire, au centre médico-social de CFCO, au dispensaire de la cite (à Dolisie), à l’hôpital, etc. Il y avait un système de santé qui œuvrait et veillait sur moi ; les équipes des professionnels médicaux se déplaçaient même pour aller me traiter –à titre préventif – à l’école ou dans mon quartier.
Pour m’instruire, il y avait l’école, une vraie école avec de vrais pédagogues.
- Aucun enseignant ne me présentait des deals comme « notes-contre-sexe » ou « notes-contre-cash »
- Je m’asseyais sur un banc et j’écrivais sur une table
- Il n’y avait, certes, pas de toilettes, d’eau courante, ni d’électricité dans les écoles d’alors, mais cela se justifiait du fait de la « pauvreté » et de l’ignorance d’alors.
J’étais une enfant de la République et la République me chérissait tendrement comme une héritière.
Mais aujourd’hui, en 2014, avec, aux commandes absolues du Congo depuis 1977 (avec une petite trêve de 5 ans), monsieur Denis Sassou Nguesso, « le bâtisseur infatigable, l’homme des masses, l’homme des actions concrètes », l’homme qui prétend aimer le Congo et les Congolais plus que n’importe qui d’autre au monde, l’unique congolais ayant les capacités divines pour pouvoir bâtir le Congo,
- un budget annuel de plus de quatre mille milliards (4000 000 000 000) de la pétro-monnaie,
- une population de moins de quatre millions d’habitants (4000000) disséminés sur une étendue de 342000 km2
- un pays arrosé par l’un des fleuves les plus puissants et doté d’un des climats les plus magnifiques au monde,
Comment justifie-t-on qu’il n’y ait ni banc, ni table, ni tableau dans des écoles publiques congolaises ? Pour ne demander que cela !
Avons-nous besoin des états généraux pour nous rendre compte que nous manquons d’eau potable, et que nos enfants s’asseyent pas terre à l’école ? Sacrilège des sacrilèges !
Avons-nous besoin de nous assoir avec notre fossoyeur pour nous rendre compte qu’au Congo d’aujourd’hui, le seul secteur qui fonctionne sans faille, c’est les pompes funèbres qui se glorifient avec des achats massifs des corbillards et des inaugurations des morgues en grande pompe ?
Preuve de la très bonne santé des Congolais !
Dans quel pays sur cette planète, ou il règne « la paix » comme aime à le claironner le bourreau Sassou Nguesso, sort-on quatre-vingt-dix-neuf (99) corps par jour, de la morgue d’une seule ville ?
Réponse : en République du Congo, plus précisément dans la ville de Brazzaville.
TOUT IRAIT TELLEMENT BIEN AU CONGO QUE LES CONGOLAIS EN MEURENT EN MASSE ! Quel paradoxe !
Youlou a été accusé d’avoir volé l’argent du peuple, il était chassé du pouvoir sans pitié!
Yombi qui « a tout volé », était, lui aussi, chassé du pouvoir par un peuple conscient et déterminé.
Qu’en est-il de Sassou Nguesso aujourd’hui ? N’a-t-il pas suffisamment volé ? N’a-t-il pas suffisamment tué ? Ses prédécesseurs auraient-ils fait pire que lui ? Si non, que dit le peuple face à l’empoisonnante vie et la torture infernale que lui impose le très venimeux serpent « cobra » ?
Aujourd’hui, la Constitution de ce « saint-homme » venu d’Oyo l’oblige à prendre sa retraite et il n’a pas d’autre choix que de respecter sa propre loi pour éviter d’insulter sa propre « sagesse. »
Je n’ai rien contre ce grand monsieur ; au contraire, j’ai beaucoup d’admiration pour la manière dont il s’est débrouillé à rester debout quand les Marien Ngouabi, Massamba Débat, Emile Biayenda, Pierre Anga, etc. ne l’ont pas pu.
Face au mur « 2016 », il se murmure que MONSIEUR Denis Sassou Nguesso a prévu quatre (4) plans :
- Plan A : Modifier la constitution avec la complicité des malheureux sorciers mendiants qui se disent « sages », pour rester président du Congo jusqu’à sa mort
- Plan B : Organiser des états généraux – façon Ewo et Dolisie – avec l’aide des alliés étourdis surnommés « sages », pour rester président du Congo jusqu’à sa mort
- Plan C : Imposer une autre guerre meurtrière aux Congolais – sachant qu’il est actuellement plus puissamment armé que la France, la Russie, la Chine et les Etats Unis réunis – pour rester président du Congo jusqu’à sa mort
- Plan D : Se suicider pour rester président du Congo jusqu’à sa mort
La totalité de la population congolaise lucide devrait également avoir quatre (4) plans
– Plan A : TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION !!!
– Plan B : ETATS GENERAUX APRES 2016
– Plan C : LA PAIX, LA PAIX, LA PAIX, et encore LA PAIX, tout en faisant bien comprendre à Denis Sassou Nguesso que ce n’est pas l’arme qui a fait l’homme, mais que c’est l’homme qui a fait l’arme, et que l’arme n’obéit pas qu’à son propriétaire
– Plan D : SASSOU NGUESSO PREND SA RETRAITE ET DEVIENT SAGE A OYO
Si lui et ses complices dits « SAGES » ne sont pas d’accords, alors ils sont entièrement libres de porter leur homme-providence Sassou Nguesso, l’emmener à Oyo, l’introniser sage des sages et roi des rois de sa région, et en faire leur président, empereur ou roi à vie.
Mais en ce qui concerne les Congolais qui ont assez souffert, 2016, C’EST LE TERMINUS DE MONSIEUR DENIS SASSOU NGUESSO.
S’il veut autre chose,
NOUS SOMMES DEBOUT ET NOUS SOMMES PRETS, ET IL EN PORTERA L’ENTIERE RESPONSABILITE.