de Cote d'Ivoire et du Liban

Alassane Ouattara, président de la République deCôte d’Ivoire et son homologue du Liban, le général Michel Sleiman

(Notre Voie, 16-17 mars 2013) – Arrivé à Abidjan jeudi, en visite officielle, c’est aujourd’hui, samedi 16 mars, que le chef de l’Etat libanais, le général Michel Sleiman, quitte la Côte d’Ivoire. Au cours de son séjour, il a rencontré les hommes d’affaires libanais qui représentent près de 40% de l’économie dans notre pays. Le président Sleiman a eu des échanges de haut niveau avec les nouvelles autorités ivoiriennes. Hier, au Palais présidentiel, il a conjointement animé une conférence de presse avec Alassane Ouattara. Au cours de celle-ci, une journaliste libanaise a posé la question de savoir si dorénavant, à partir de cette visite, la situation des hommes d’affaires libanais va s’améliorer, en ce qui concerne, les questions des impôts. Voici la réponse donnée par M. Ouattara : « Dans le domaine économique, j’ai indiqué hier (ndlr : jeudi) que nous avons plus de 3000 entreprises libanaises qui emploient plus de 300.000 personnes, donc le double des effectifs de la fonction publique . Ce qui contribue à plus de 350 milliards fcfa au budget et plus de 15% de la recette fiscale. Nous devons faire en sorte que dans l’assainissement globale et dans les résolutions des questions de gouvernance qu’il y ait égalité de traitement de toutes les entreprises. Nous invitons toutes les entreprises à s’insérer dans le schéma fiscal ». Il a ensuite ajouté que « la fiscalité sera la même pour toutes les entreprises ». En clair, Alassane Ouattara semble indiquer qu’il ne saurait garantir un traitement de faveur aux opérateurs économiques libanais.

La question soulevée par la journaliste libanaise constitue, en vérité, selon des sources proches de la communauté libanaise, l’une des raisons fondamentales de la visite du général Michel Sleiman en Côte d’Ivoire. En effet, a-t-on appris, ce sont les membres de la communauté libanaise vivant en Côte d’Ivoire qui ont demandé à leur chef d’Etat d’effectuer une visite d’Etat à Abidjan afin de faire un plaidoyer auprès du régime Ouattara pour que le harcèlement fiscal dont ils sont victimes, prenne fin. Puisqu’ils trouvent ce harcèlement intenable. Au regard de la réponse d’Alassane Ouattara, les choses ne se sont apparemment pas bien passées. Dans la situation de tension de trésorerie dans laquelle la Côte d’Ivoire sous Ouattara se trouve, pouvait-il en être autrement ?

Par ailleurs, six nouveaux accords ont été signés par les deux pays. Il s’agit de l’accord relatif à la lutte contre la criminalité ; l’accord relatif à la protection des travailleurs ; un accord dans le domaine de la santé ; un accord dans le domaine agricole ; un accord dans le domaine du tourisme et un accord dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Autre fruit de la visite, l’annonce de la réouverture de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Beyrouth.

César Ebrokié