« Nous devons continuer de nous mobiliser et de mutualiser nos moyens pour lutter efficacement contre le terrorisme, la piraterie maritime, la cybercriminalité, le trafic de drogue et la prolifération des armes légères et de petit calibre. »

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 Excellences, Mme et MM. Les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao ;

Mme et MM. les Présidents des institutions de la République de Côte d’Ivoire ;

Mmes et MM. les ministres ;

M. le président de la Commission de la Cedeao ;

M. le Représentant de la Commission de l’Union africaine ;

M. le Représentant du Secrétaire général des Nations unies, chargé de l’Afrique de l’Ouest ;

M. le président du comité des chefs d’Etat-major de la Cedeao ;

Mmes et MM. les ambassadeurs, chefs de missions diplomatiques ;

Mmes et MM. les représentants des organisations internationales ;

Mmes et MM. les présidents d’institutions de la Cedeao ;

Mmes et MM. les Commissaires ;

Honorables invités ;

Mmes et MM.;

Je voudrais, au nom du gouvernement, de tous les Ivoiriens, de tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire ainsi qu’en mon nom propre, vous souhaiter la bienvenue à Yamoussoukro.

Je suis très heureux de vous retrouver ; je voudrais donc vous renouveler ma profonde gratitude pour l’honneur que vous nous faites en prenant part, si nombreux, à cette importante session.

Le 44ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao revêt un caractère spécial. Il marque, en effet, la fin du mandat que vous avez bien voulu me confier et nous offre, par la même occasion, l’opportunité de dresser le bilan de nos actions et d’envisager, en toute sérénité, la poursuite de la mise en œuvre de notre agenda communautaire.

“Une nouvelle ère s’ouvre donc pour notre organisation, porteuse de plus de démocratie, de croissance et de progrès. Elle sera marquée par l’accélération de la libre circulation des personnes et des biens et la marche irréversible vers la monnaie unique. Ensemble, nous avons décidé de bâtir un espace économique de référence, doté d’infrastructures modernes.”

Excellences, Mme et MM., les Chefs d’Etat et de gouvernement, Mmes et MM.,

A l’heure du bilan, nous pouvons nous réjouir des avancées notables réalisées dans bien des domaines de la vie de notre organisation commune et de la défense des intérêts de nos peuples. Les efforts communs consentis par nos Etats lui ont permis de gagner le respect de la communauté internationale dans la défense de nos intérêts communs.

Au plan politique, notre région a su, tout au long de ces deux dernières années, renforcer la démocratie, l’Etat de droit et faire face aux menaces contre la paix et la sécurité. C’est dans ce contexte que nous avons pu circonscrire, avec succès, les crises au Mali et en Guinée-Bissau.

L’élection du Président Ibrahim Boubacar Keïta, le 11 août 2013, avec près de 78 % des voix exprimées, a consacré une transition politique réussie au Mali.

Nous sommes aussi, grâce à votre soutien et à celui de la communauté internationale, en passe de rétablir la normalité constitutionnelle et démocratique en Guinée-Bissau avec l’organisation des élections présidentielle et législatives, le 13 avril prochain.

Nous engageons les autorités de transition en Guinée-Bissau à assurer la sécurité et à créer les conditions de la pleine participation de tous les acteurs politiques et de toutes les couches de la société à la vie politique.

Je voudrais, à cet égard, rendre hommage au Président de la transition, SEM. Cherifo Namadjo, pour tous les efforts qu’il n’a cessé de déployer pour le retour de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.

Au plan économique, nous avons réalisé d’importants progrès. A ce titre, je voudrais souligner l’engagement résolu de chacun de nos Etats à contribuer, plus que par le passé, à l’œuvre de construction du marché commun régional.

Les importantes avancées obtenues dans les domaines de l’harmonisation des politiques économiques et financières et de la réalisation de l’union douanière nous ont permis, d’aboutir à l’adoption d’un Tarif extérieur commun (Tec), lors du sommet de Dakar en octobre 2013. Le Tec sera enfin mis en place, à partir du 1er janvier 2015, après plus de sept (7) années de négociations.

Les décisions de Dakar et l’aboutissement heureux des négociations sur la conclusion d’un Accord de partenariat économique (Ape) régional avec l’Union européenne constituent, à bien des égards, un tournant majeur dans la libéralisation des échanges. C’est, en fait, la preuve de notre capacité à mettre notre volonté politique au service des intérêts de nos peuples.

Je voudrais donc rendre hommage au Président Macky Sall pour son action en faveur du renforcement de la libre circulation des personnes et des biens dans notre espace régional et du raffermissement des relations avec nos partenaires européens.

Une nouvelle ère s’ouvre donc pour notre organisation, porteuse de plus de démocratie, de croissance et de progrès. Elle sera marquée par l’accélération de la libre circulation des personnes et des biens et la marche irréversible vers la monnaie unique. Ensemble, nous avons décidé de bâtir un espace économique de référence, doté d’infrastructures modernes. Les négociations sont en cours pour mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation et la réhabilitation des grandes infrastructures d’interconnexions routières, ferroviaires, électriques, énergétiques, par câbles, dans la plupart de nos Etats. Je voudrais donc féliciter et encourager le président de la Commission, M. Kadré Ouedraogo, les commissaires et toute l’équipe de la commission, pour l’important travail accompli, en liaison avec les institutions financières, pour le financement de nos projets structurants.

Je voudrais notamment saluer les efforts des Chefs d’Etat du Nigeria, du Bénin, du Togo et du Ghana, en faveur de la réalisation du projet de construction de l’Autoroute Abidjan-Lagos.

Je me réjouis également des initiatives prises par nos Etats pour la réalisation, dans les plus brefs délais, du projet de la boucle ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou-Lomé dont l’aboutissement contribuera, sans nul doute, au renforcement de nos échanges intracommunautaires.

Au titre des réformes institutionnelles, les orientations prises par notre organisation pour garantir une plus grande efficacité du fonctionnement de la Commission et des autres institutions de la Communauté sont à saluer, notamment l’élargissement de la Commission de neuf à quinze membres. Au regard de toutes ces avancées, l’espoir est permis de croire que la vision 2020 de la Cedeao pour passer de la Cedeao des Etats à la Cedeao des peuples sera une réalité.

“Notre responsabilité est donc grande dans le noble combat que nous menons pour engager nos États dans le parachèvement de l’oeuvre de construction communautaire au bénéfice du bien-être de nos populations.”

Excellences, Mmes et MM., les Chefs d’Etat et de gouvernement, Mmes et MM.

Notre organisation a pu se positionner, au niveau du continent africain, comme la première communauté économique régionale grâce à sa forte croissance économique en 2013 et en 2014, ainsi que par les importantes réformes macroéconomiques engagées par les différents Etats membres. Si nous pouvons nous réjouir de l’ensemble des réalisations communautaires faites au cours de ces dernières années, force est de constater que de nombreux défis sont à relever pour hisser plus efficacement notre région sur la voie du développement et de la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Notre marche vers plus d’intégration et de solidarité reste encore tributaire de la situation sécuritaire dans le vaste ensemble sahélo-saharien et de la réponse que nous apporterons aux menaces qui le traversent. Avec l’appui de nos partenaires, nous devons continuer de nous mobiliser et de mutualiser nos moyens pour lutter efficacement contre le terrorisme, la piraterie maritime, la cybercriminalité, le trafic de drogue et la prolifération des armes légères et de petit calibre.

L’activisme de Boko Haram et ses destructions nous imposent une vigilance et une solidarité plus accrues face à cette menace qui risque de compromettre nos efforts de développement.

Notre responsabilité est donc grande dans le noble combat que nous menons pour engager nos Etats dans le parachèvement de l’œuvre de construction communautaire au bénéfice du bien-être de nos populations.

Excellences, Mme et MM., les Chefs d’Etat et de gouvernement,

Je demeure convaincu qu’en mutualisant nos efforts, nous parviendrons à garantir à notre espace communautaire un environnement de paix et de sécurité durables. Nous pourrons ainsi réaliser notre rêve commun de bâtir la Cedeao des peuples, dans un espace de progrès, de développement et de démocratie.

Je voudrais, ici, en notre nom à tous, renouveler mes sincères remerciements à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment, la France, les Etats-Unis d’Amérique, les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, qui nous ont accompagné durant toute cette période et dont le soutien reste encore indispensable dans notre marche résolue vers l’émergence que nous appelons de tous nos vœux. C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverts les travaux de la 44ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao.

VIVE LA CEDEAO !

JE VOUS REMERCIE.

Source: FratMat, 29 – 30 mars 2014