L’onde de choc provoquée il y a quelques jours par le scandale de la publication des photos révoltantes de Charles Blé Goudé séquestré dans les sous-sols de la DST n’est certainement pas le dernier coup tordu que le régime Ouattara joue au peuple ivoirien. Dramane Ouattara est en réalité un grand metteur en scène, un éternel farceur, un cynique expert dans les intrigues et l’imposture. Tout indique qu’il a été envoyé au monde par Satan pour tenter de se jouer constamment de l’Humanité et de Dieu.
Trois années de gouvernance tribaliste et chaotique d’Alassane Dramane Ouattara ont en effet suffi pour convaincre acteurs et observateurs de la scène politique ivoirienne de la stupéfiante capacité du régime tyrannique d’Abidjan à transformer la réalité en fiction et vice-versa. Passé maître dans l’art de mentir, de manipuler les esprits et de falsifier les réalités pour produire des illusions, le mentor du RDR a toujours plané dans l’univers des hallucinations qu’il crée sans cesse et ambitionne d’imposer aux ivoiriens comme des réalités établies. Dans ce pays aujourd’hui torturé et balafré qu’est devenue la Côte D’Ivoire, le peuple est ainsi quotidiennement invité à voyager dans l’imaginaire et à contester le réel. Chaque jour est un cinéma.
L’on a encore en mémoire que le principal slogan partout claironné par le leader du RDR a toujours été de faire pleuvoir des milliards sur la Côte D’Ivoire une fois arrivé au pouvoir et de conduire notre pays à l’émergence en 2020.La mendicité internationale érigée en programme de gouvernement, les choix politiques qu’il opère depuis son coup d’état du 11 avril 2011, tous les actes qu’il pose avec tant de cynisme, de froideur et de désinvolture, tous les faits qui marquent le comportement de son régime dans son ensemble, nous emmènent cependant à croire qu’il laissera bientôt derrière lui en héritage une Côte D’Ivoire affreusement fracturée, déchirée, très malade et totalement désorientée.
La fameuse émergence dont parle Ouattara restera à jamais une chimère, une utopie comme bien d’autres projets saugrenus qu’il dessine à longueur de journée dans son cerveau embrumé par le crime, le vol, l’hypocrisie et le mensonge. En réalité, toute la vie de ce triste individu est un vrai feuilleton à rebondissement.
Après l’aventure qui l’a emmené comme étudiant voltaïque aux États-Unis au début des années 60, muni d’une bourse américaine pour s’inscrire en économie à l’Institut de Technologie de Drexel puis à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie, nous retrouverons Dramane Ouattara dans un grand film d’espionnage. Devenu Directeur Adjoint du FMI, Dramane sera en effet téléporté par la mafia financière internationale pour atterrir à la fin des années 80 auprès d’un Houphouët-Boigny malade, vieillissant, acculé et tourmenté par les grosses tensions socio-politiques qui sécouaient la Côte D’Ivoire à cette époque. Nommé par la suite Président du Comité Interministériel de Coordination du Programme de Stabilisation et de Relance Economique puis Premier Ministre, très vite il se détournera de sa mission de redressement de l’économie ivoirienne en perdition pour s’employer à passer la Côte D’Ivoire au scanner afin de se faire une idée parfaite et complète non seulement des immenses potentialités et ressources dont le pays régorge, mais aussi de son système de sécurité et de défense.
Toutes les informations hautement sensibles qu’il a ainsi pu rassembler l’emmèneront à ne pas abdiquer dans sa farouche volonté de conquérir par tous les moyens le fauteuil présidentiel ivoirien malgré l’humiliation à lui infligée par Henri Konan Bédié dans la course à la succession d’Houphouët-Boigny à la mort de celui-ci le 7 décembre 1993.Commencera surtout un film de gangster avec un Dramane Ouattara caché dans l’ombre comme un Capo de la Cosa Nostra pour tirer les ficelles, susciter division et crispation au sommet de l’état et parvenir à renverser finalement le président Bédié le 24 décembre 1999 en utilisant le Général Robert Guéï qui lui-même, ayant réfusé de céder rapidement le pouvoir à l’organisateur réel de son coup d’état, sera la cible de multiples attaques et tentatives d’assassinat, sa résidence constamment mitraillée comme dans un décor sicilien.
Expulsé légalement de la liste des candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2000, et ulcéré par la victoire du FPI, Alassane Dramane Ouattara se mettra à fomenter divers complots et troubles pour empêcher Laurent Gbagbo d’appliquer son programme de Refondation. Tout commencera ainsi par une sanglante tentative de coup d’état qui va échouer dans la nuit du 19 septembre 2002. A partir de cette date et pendant plus d’une décennie, les populations ivoiriennes vivront un véritable film d’horreur avec des scènes de terreur, de tueries massives, de viols, de pillages et d’exodes interminables vers les pays voisins.
Nonobstant cependant toutes les graves séquelles encore très vives de cette longue et douloureuse crise absurde qu’il a provoquée par sa soif démesurée de pouvoir, Alassane Dramane Ouattara veut maintenant nous servir un film de vaste escroquerie morale pour continuer de nous distraire et de susciter d’autres préoccupations afin de nous détourner des vrais problèmes. En quoi un Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) serait-il actuellement nécessaire alors que le processus de Réconciliation est toujours au point mort?
Aujourd’hui la Côte D’Ivoire a besoin que soit définitivement réglée l’épineuse question de l’insécurité pour rassurer les populations toujours traumatisées, qu’il soit mis un terme à la collaboration criminelle entre l’état et les chasseurs traditionnels Dozos, que ces derniers soient ramenés dans leurs zones traditionnelles d’origine, que l’encasernement effectif des FRCI soit mis en œuvre et que soit organisé le retour sécurisé des exilés et des refugiés. Les plus fervents vœux des populations ivoiriennes restent aujourd’hui de voir s’organiser les Etats Généraux de la République (EGR) afin que soient abordées et discutées toutes les grandes questions liées à la vie de la Nation ivoirienne. Tenter alors ainsi de manière maladroite de préparer une inscription massive des immigrés de la guerre sur les listings électoraux pour le prochain scrutin de 2015 est donc très ridicule, tout comme vouloir disposer de chiffres falsifiés pour aller les brandir partout dans le monde et empirer le surendettement de notre pays.
Le peuple ivoirien connaissant bien désormais Alassane Dramane Ouattara, il va sans dire que sa grotesque stratégie de trucage et de camouflage visant à le maintenir dans ce perpétuel montage de la mystification, du reniement de la réalité et de la démagogie restera vouée à l’échec. Avant qu’il ne soit donc trop tard pour lui, il est temps que Dramane sorte de son cinéma pour s’attaquer aux vraies préoccupations des populations.
Océane Yacé, Politologue, Monaco, oyace84@gmail.com