France : Parlez-vous sans papiers?

Sékou Diabaté

L’armée des sans papiers qui dépasse le million en nombre aujourd’hui ne saurait être un résiduel incompressible, corvéable et malléable à la disposition d’un patronat véreux qui jouit de tous les droits avec la bénédiction des différents gouvernement de droite et de gauche !

Il est plus que temps que les organisations et les citoyens quittent le terrain de la gestion pour des réflexions et des actions de fond dans le pays dits “berceau des droits de l’Homme” que serait la France. Mais quel soient les droits de ces citoyens devenus de fait des citoyens de seconde zone qui vivent ici, bossent ici que nous l’avons toujours demandé aux gouvernements successifs français et qui ont toujours été la tête de pont de la fermeture de l’Europe qui se barricade de plus en plus…

Nous croyons à la liberté de circulation et d’établissement qui sont des droits fondamentaux, chaque année vidés de leur contenu et de leur sens mais dont nous réclamons chaque jour et chaque année l’effectivité!.

Oui, les sans papiers qui se battent quotidiennement avec courage et détermination pour leur la dignité exigent de rester. Leur lutte est une composante de celle que mène les travailleurs en France et en Europe ou ailleurs dans le monde pour le respect de tous les droits des travailleurs et notamment, du droit au séjour et à l’asile!

Pour en avoir été à un certain moment le porte parole de ce puissant mouvement qui a secoué bien de gouvernements et avait dépassé le cadre des frontières européennes au point d’être considéré comme “l’insurrection” la plus plus en pointe depuis la guerre d’Algérie, nous soutenons toujours les revendications d’hier qui sont toujours d’actualité: en défense des droits des étrangers qui ne sont pas contradictoires avec ceux des travailleurs et du peuple français, en défense des droits du séjour et de l’asile qui sont plus que jamais malmenés.

Je suis fier de m ‘être démis volontairement de mes fonctions au niveau départemental, régional et national lorsque je l’ai senti nécessaire: un mouvement n’a jamais été un piédestal ou un instrument de carrière. Cela est contraire à mes valeurs et convictions concernant un mouvement ou une organisation…

Sékou Diabaté