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(Notre Voie, 23 janvier 2014) – Le président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan a été reçu hier à la tribune du quotidien le Nouveau Réveil. Nous vous proposons ci-dessous la déclaration liminaire.

Monsieur le Président fondateur du groupe Le Nouveau Réveil ;

Monsieur le Directeur Général du journal Le Nouveau Réveil ;

Mesdames et Messieurs les journalistes de Le Nouveau Réveil ;

Mesdames et Messieurs les journaliste de la presse nationale et internationale

Chers amis de la Communication ;

Mesdames et Messieurs

Avant tout propos, permettez qu’en ce début d’année, je formule pour vous et pour vos familles respectives mes vœux les meilleurs pour l’année 2014. Que cette nouvelle année soit pour vous, celle de l’accomplissement de vos désirs légitimes. Soyez fortifiés dans ce difficile mais exaltant métier qu’est le journalisme dont l’exercice, depuis 2011, en Côte d’Ivoire est devenu une véritable gageur.

En effet, au moment où nous nous retrouvons dans les locaux du Nouveau Réveil, certains de vos confrères, notamment Le quotidien d’Abidjan, n’ont pu répondre à l’appel pour cause de suspension de plus de deux mois par le Conseil National de la Presse. Des journalistes ont vu leur carte de presse retirée quand des rédactions ont écopé de sommes importantes d’amende.

Au cours de l’année qui vient de s’écouler, c’est avec consternation et affliction que nous avons appris l’assassinat à son domicile, dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 novembre 2013, de votre confrère Désiré Oué. Deux jours plus tard, soit le 18 novembre, c’est avec la même affliction que nous avons été informés de l’enlèvement et du traitement dégradant et inhumain qu’a subi M. Dieusmonde Tadet, journaliste au Nouveau Réveil.

En 2011, ce sont les rédactions de Notre voie, du Temps et bien d’autres qui ont été littéralement saccagés et incendiés avant d’être occupées pendant plusieurs mois par des individus connus, mais qui n’ont jamais été inquiétés par les autorités. Je passe volontairement sous silence les nombreux actes liberticides qu’essuie arbitrairement, et de façon récurrente, la presse ; notamment celle de l’opposition.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

On ne peut pas dire, au regard d’un tel tableau, que le bilan de la gouvernance actuelle rassure en ce qui concerne la liberté de la presse en particulier et la liberté d’opinion et d’expression en général. C’est pourquoi, je souhaite de tout cœur que cette nouvelle année soit porteuse de plus de sagesse et de responsabilité, de part et d’autre, afin que la presse, notre presse qualifiée souvent comme le quatrième pouvoir, prenne toute sa place dans la promotion de la paix, de la réconciliation nationale et des valeurs de démocratie en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde.

Monsieur le Directeur Général,

Je voudrais, à mon tour, au nom de la délégation qui m’accompagne et au nom du Front Populaire Ivoirien, vous adresser mes sincères remerciements pour l’honneur que vous faites à ce parti à travers ma personne. Je voudrais tout particulièrement vous témoigner toute ma gratitude pour la chaleur, la courtoisie et la fraternité avec laquelle vous nous avez accueillis dans vos beaux locaux.

Je ne vous cache pas, monsieur le Directeur Général, que c’est avec un certain étonnement que j’ai reçu l’invitation qui m’a été faite à venir occuper « le Fauteuil blanc » du Nouveau Réveil. D’autant plus que cette édition est aussi la séance inaugurale au titre de l’année nouvelle. C’est un grand honneur.

Quand on sait qui est Affi N’Guessan avec les idées qu’il défend pour la Côte d’Ivoire, à la tête du Front populaire Ivoirien ; quand on sait également la ligne éditoriale du Nouveau réveil qui combat, chaque jour, nos idées, nos actions et nos propositions pour une Côte d’Ivoire plus démocratique, plus solidaire, prospère et souveraine, on peut se demander ce que vient faire Affi Nguessan dans un tel fauteuil ? Que vient-il dire qui puisse tant intéresser ce journal et la chapelle politique dont il est proche ?

Et pourtant je suis là ; bien assis dans « Le Fauteuil blanc » du Nouveau Réveil pour dire et défendre nos idées avec la même conviction.

Monsieur le Directeur général,

Je voudrais vous saluer pour votre courage. Car, au-delà de toute autre considération, votre invitation, en soi, est un message, un grand symbole ; celui de la rencontre des antagonismes. Plus prosaïquement, il s’agit du symbole de l’unité des contraires qui est au cœur de tout mouvement dialectique de l’histoire de chaque peuple. Vous comprendrez alors, que l’histoire de notre pays ne peut s’écrire dans l’exclusion, dans l’ostracisme, dans la persécution constante d’une partie de la population.

C’est dans l’union des contraires ou des divergences du moment, c’est dans l’adversité que nous devons écrire l’histoire glorieuse de la nation en devenir.

En cela, monsieur le Directeur Général, votre acte traduit éloquemment, la célèbre formule « Asseyons nous et discutons » du président Laurent Gbagbo, mais qui est devenue aussi la ligne de conduite du Front Populaire Ivoirien. Et je vous en félicite.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Depuis la survenue de la crise postélectorale, le FPI n’a eu de cesse d’inviter le pouvoir à une table de discussion pour une issue heureuse et durable.

L’usage excessif de la force, la répression systématique des opposants, l’exclusion d’une bonne partie de la population de la marche de l’Etat, la caporalisation de l’appareil judiciaire à des fins politiciennes et la pratique du clientélisme et du népotisme ayant montré leurs limites, le FPI se jouit de la reprise, enfin, le 15 janvier dernier, du dialogue politique avec le pouvoir afin de solder les conséquences de cette crise et d’ouvrir avec l’ensemble des composantes nationales, les perspectives d’un nouveau contrat social à travers l’organisation des Etats Généraux de la République.

Le temps est donc venu de poser avec courage et un engagement collectif, la problématique de la réconciliation de la Côte d’Ivoire avec elle-même ; de la construction de la nation et de la refondation de l’Etat. Le temps est venu de mettre fin aux divisions et aux persécutions ; à la méfiance et à la suspicion ; aux arrestations arbitraires ; à l’existence de prisonniers et d’exilés politiques.

Ce sont là les grandes lignes des « défis nouveaux » auxquels le FPI et la majorité des ivoiriens font face et qu’ils doivent relever par le biais d’une seule et unique stratégie : les Etats Généraux de la République.

C’est le seul moyen par lequel les ivoiriens cesseront de désespérer de la dégradation continue de leurs conditions de vie ; de l’accroissement du chômage, celui des jeunes en particulier ; de la généralisation de la pauvreté ; des licenciements massifs ; de l’épuration de l’administration publique au nom de la politique de rattrapage ; de la cherté de la vie ; de la généralisation de l’insécurité ; de l’érosion du pouvoir d’achat des ménages dont la grande majorité a aujourd’hui à peine un repas par jour.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Comme vous pouvez le percevoir, la problématique du thème général de cette rencontre d’échanges : « le FPI face aux défis nouveaux : quelle stratégie ? » est aussi la problématique à laquelle toute la communauté nationale est confrontée. Ensemble, il nous faut donc trouver, dans un ressourcement collectif, les ressorts nécessaires pour sortir, avec courage et détermination, notre pays d’une dérive ethnique, autocratique et dictatoriale.

Je sais que les ivoiriens en sont capables et je voudrais pouvoir compter sur vous pour leur sensibilisation. Je ne saurais terminer mon propos sans réitérer mes sincères remerciements à l’équipe du Nouveau Réveil et à sa direction pour l’amitié qu’elles nous font de nous recevoir dans ce beau cadre.

Je vous remercie

Source: Notre Voie du jeudi 23 janvier 2014