Claude-Gueant

Claude Guéant. De l’argent, des tableaux, beaucoup de … (www.ouest-france.fr )

Par RFI

L’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant a été placé en garde à vue ce mardi matin 17 décembre dans le cadre d’une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et recel. Il est entendu par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, à Nanterre, près de Paris. Egalement en garde à vue, l’ancien directeur général de la police, Michel Gaudin. Les deux hommes sont questionnés sur l’affaire des primes en liquide, qui ont perduré après l’interdiction des fonds spéciaux en 2002.

C’est la publication d’un rapport de l’Inspection générale de l’administration et de l’inspection générale de la police nationale qui a révélé l’affaire. Et l’affaire, ce sont ces 10 000 euros mensuels perçus de 2002 à 2004 par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy. Le directeur de cabinet était alors Claude Guéant.

C’est lors d’une perquisition au domicile de Claude Guéant dans le cadre d’une enquête sur un éventuel financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy que les enquêteurs ont trouvé des factures de 20 à 25 000 euros payées en liquide.

L’ancien directeur de cabinet, qui est devenu sous Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur, avait alors expliqué qu’il s’agissait d’argent distribué en liquide au ministère de l’Intérieur, prélevé sur les fonds d’enquête. Une pratique qui avait pourtant été bannie par Lionel Jospin en 2002.

Michel Gaudin, ex-numéro 1 de la police nationale lui est entendu car il était à l’époque chargé de la gestion des fonds d’enquête.

Les ennuis s’accumulent pour Claude Guéant

Pour l’instant les deux hommes ne risquent pas d’être mis en examen car aucun juge d’instruction n’est encore saisi de l’affaire.

Depuis que l’ancien ministre de l’Intérieur a été battu aux législatives de 2012, les ennuis s’accumulent. Il y a donc cette affaires des primes en liquides, mais il  y a aussi la vente suspecte de deux tableaux à un avocat de Singapour, l’arbitrage en faveur de Bernard Tapie dans la vente d’Adidas – Claude Guéant s’attend d’ailleurs à une autre garde à vue, et puis les juges s’intéressent aussi à son rôle dans le financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy – en lien avec la Libye de Kadhafi.

Une carrière intimement liée à celle de Nicolas Sarkozy

Car le nom de Claude Guéant est indissociable de celui de l’ancien président, et derrière chaque affaire. Les deux hommes commencent à travailler ensemble en 2002 pour ne plus se quitter. Directeur de cabinet au ministère de l’intérieur, avant de de venir le secrétaire général de l’Elysée, l’ancien préfet hérite du surnom de « cardinal ».

Plus que le bras droit de Nicolas Sarkozy, il est son homme de confiance, l’homme de tous les secrets et de toutes les missions, en Libye, en Syrie, ou en Afrique francophone… Un héritage parfois sulfureux aux yeux des juges.