Perspectives pour un nouvel éveil des consciences intellectuelles africaines
(Notre Voie, 12 – 13 octobre 2013) – Le département de philosophie et le Bureau des doctorants en histoire de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan, en collaboration avec l’Afrocentricity international division d’Abidjan et le Centre Kemetmaat association d’Abidjan, organise un colloque international sur le thème, «Renaissance africaine et afrocentricité », le samedi 26 octobre 2013, à l’Amphi du District, à Abidjan. L’événement est officiellement lancé depuis le mercredi 9 octobre 2013, au Centre culturel panafricain Kemetmaat, à Angré-Château, par Pr Boa Thiémélé Ramsès et Traoré Adama Jean-Jacques, respectivement président du comité scientifique et président du comité d’organisation.
Les conférenciers ont annoncé des rencontres, fondamentalement interdisciplinaire, regroupera historiens, linguistes, mathématiciens, philosophes, sociologues, spécialistes de civilisations ou savants. «Vont confronter leur thèse, des universitaires, des chercheurs qui veulent faire de l’Afrique une subjectivité libre et forte. Seront rappelés, ces moments glorieux et méconnus dont l’oubli crée désespérance, seront rappelé ces moments douloureux de la traite des Noirs et de l’esclavage afin que pareil crime contre l’humanité ne se répète plus jamais, seront rappelés les efforts presque surhumains que les frères et sœurs de la diaspora déploient pour perpétuer l’héritage ancestral de l’Afrique à travers la notion d’afrocentricité», ont souligné Pr Boa Thiémélé et Traoré Adama Jean-Jacques.
«C’est dans une volonté de réveiller les énergies créatrices sommeillant en soi que la renaissance africaine fait signe à notre conscience d’homme. La renaissance africaine tant souhaitée de nos jours est donc héritière de ce désir proprement humain de restaurer les positivités historiques. L’antiquité doit être revisitée pour fournir à la génération présente et future les rudiments d’une conscience plus sensée», ont expliqué les conférenciers, avant de rappeler : «Un peu partout aux Antilles, aux Usa, aux Canada, dans des universités européennes et en Afrique même, des penseurs et philosophes puisent dans l’Egypte ancienne des éléments de réflexion. Cette renaissance de l’antiquité égyptienne ancienne se vit ainsi dans les travaux des théoriciens de l’afrocentricité qui est le prolongement d’une nouvelle école de pensées née dans le cercle universitaire de Temple, aux Etats-Unis, autour de la question de l’image africaine dans plusieurs champs du savoir.»
Le colloque se déroulera, selon les organisateurs, en deux phases scientifiques qui seront dominées, l’une, par une conférence de Moléfi Keté Ansanté (Etats-Unis) sur le thème «Les ingrédients nécessaires à la renaissance africaine», et l’autre, sur «L’impératif afrocentrique pour la renaissance africaine», en compagnie d’Ama Mazama (France et Etats-Unis).
L’objectif général des travaux, si l’on en croit Pr Boa Thiémélé et Traoré Adama Jean-Jacques, est de réfléchir aux méthodes et moyens de faire de la renaissance africaine et de l’afrocentricité le fonctionnement d’une articulation des cultures et des espérances africaines.
Ce colloque, ont-ils précisé, n’est pas une réplique à celui qu’avait organisé le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie, du 28 au 30 novembre 2011, sur le thème voisin de «La renaissance africaine et les leçons de la crise ivoirienne », mais «un déroulement » des recommandations ayant sanctionné ces travaux et qui ont créé de «nouvelles envies de les encrer dans les esprits. »
Par ailleurs, les conférenciers ont fait remarquer que ces deux activités trouvent leur fondement dans les recommandations de l’Union africaine qui a proclamé l’année 2013, année de «La renaissance africaine et du panafricanisme». En plus de l’application de ces recommandations, le passage au système Lmd encourage l’ouverture de l’université sur la société civile et sur des problématiques citoyennes pour la compréhension de l’être au monde qui s’en trouvé éclairée. «Afrocentricity international division d’Abidjan et le Centre Kemetmaat d’Abidjan apportent ainsi un regard neuf aux soucis de scientificité et de dignité des peuples africains et de leurs diaspora», ont conclu Pr Boa Tiémélé Ramsès et Traoré Adama Jean-Jacques.
Schadé Adédé
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