Robert Mugabe investi pour un nouveau mandat à la tête du Zimbabwe

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Par RFI

Au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980, Robert Mugabe a été investi, ce jeudi 22 août, en grande pompe pour un nouveau mandat à la présidence du Zimbabwe. Agé de 89 ans, il a obtenu ce nouveau mandat lors d’élections contestées, le 31 juillet dernier.

robert-mugabeDevant une foule de partisans réunie à Harare, Robert Mugabe a été investi pour un nouveau mandat à la tête du pays. Après 33 ans de pouvoir, et à 89 ans, il a juré « d’observer, faire respecter et défendre la Constitution du Zimbabwe et toutes les lois » du pays.

Une cérémonie marquée par les absences, avec celle – en tout premier – de son concurrent à la magistrature suprême, et ancien Premier ministre, Morgan Tsvangirai, qui avait qualifié le scrutin « d’énorme farce ».

De fait, même si la Cour constitutionnelle a jugé, mardi dernier 20 août, que les élections avaient été « libres, honnêtes et crédible », le parti de M. Tsvangirai, le Mouvement pour le changement démocratique (MCD) n’abandonne pas. Il continue à dénoncer l’exclusion, selon lui, de centaines de milliers d’électeurs qui lui auraient été favorables, des listes électorales.

Au sortir du scrutin, le candidat malheureux avait déclaré que son parti avait « décidé qu’il ne légitimerait pas des institutions issues d’une élection illégale et par conséquent qu’il ne participera pas à ces institutions du gouvernement ».

Zuma absent

Sur le plan diplomatique aussi, l’investiture a été boudée. Alors que de nombreux pays occidentaux avaient critiqué le déroulement des élections, les chefs d’Etat africains invités pour la cérémonie d’investiture n’ont pas montré beaucoup plus d’enthousiasme à l’égard du président zimbabwéen. Peu ont répondu présents.

On pouvait noter la présence du Congolais Joseph Kabila ou du Namibien Hifikipunye Pohamba. Mais l’absence du président sud-africain Jacob Zuma, qui avait été l’un des premiers à féliciter Mugabe pour son élection, a été remarquée.

De « vils » Occidentaux

Le président zimbabwéen n’a pas épargné les pays occidentaux qui ont émis des doutes sur le scrutin dans son discours d’investiture. « Nous les rejetons comme des gens vils dont nous devons pleurer la turpitude morale. Ils ont le droit d’avoir leurs opinions, pour autant qu’ils reconnaissent que la majorité de notre peuple a approuvé le résultat des élections », a-t-il critiqué.

« Nous allons très certainement rester confrontés à ces sanctions pendant très longtemps », a estimé Robert Mugabe, qui a déclaré que son pays continuerait à « regarder vers l’Orient ».