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(Notre Voie, 17 – 18 août 2013) – Des jeunes gens convoyés de Bayota par des mini-cars de transport en commun et à la solde du député Abel Djohoré, proche de Guillaume Soro Kigbafori, se sont attaqués, hier à Mama, à coups de pierres et de morceaux de bois aux populations qui ont refusé d’accueillir Soro. Par exemple, ils s’en sont pris avec une violence inouïe à une jeune dame, originaire de Mama, qui leur a dit de ne pas narguer les populations en scandant « Gbagbo est à La Haye pian!!! ». Piqués dans leur amour propre, les jeunes de Mama se dressent. Une bagarre généralisée s’en suit. N’eût été l’intervention énergique des forces de l’ordre, les dégâts auraient été plus inquiétants. Le calme revenu, la visite de Guillaume Soro Kigbafori s’est poursuivie. Le chef de l’ex-rébellion armée devenu président de l’assemblée nationale a demandé pardon aux populations de Mama, village natal du président Laurent Gbagbo. C’était au domicile de M. Bertin Ouraga Kouassi, chef du village de Mama.

« Je ne suis pas venu à Mama pour humilier Gbagbo, pour provoquer ses habitants, pour les narguer, ou pour montrer que je suis le plus fort. Je suis venu pour qu’on s’entende. Parce que vous ne devez pas rester seuls en train de pleurer. Je suis venu pleurer avec vous. Je suis venu pour vous soutenir dans la douleur. Je pensais qu’on allait s’asseoir dans une case et parler pour nous s’entendre. Je suis venu ici parce que Mama a un fils qui est en prison à La Haye. Je suis venu dire à Mama de se calmer. Si vous pensez qu’on vous a fait du tort, je vous demande pardon. Je suis venu pour que Mama soit dans la république. Quand il y avait la guerre en 2002, quand on se tirait dessus, Gbagbo m’a dit : Je veux aller à Ferké. Je l’ai pris par la main et il est parti à Ferké pour parler à mes parents. Je connais Mama. Je ne peux pas faire du mal à ce village, je ne peux pas faire du mal à Gbagbo. Moi, j’ai protégé Gbagbo, votre fils. La guerre qui était à Abidjan était très dure. Mais j’ai donné des instructions pour qu’on ne touche pas à un cheveu de Gbagbo. Quand Gbagbo a été arrêté, il a été conduit au Golf Hôtel. J’ai lui ai cédé ma chambre, porte N° 470, au 4ème étage. Bédié et Ouattara étaient aussi au Golf Hôtel. Mais c’est moi qui ais cédé ma chambre à Gbagbo. C’est moi qui l’ais envoyé à Korhogo. Je l’ai fait non pas pour l’humilier mais pour sa sécurité. Il était à Korhogo, il dormait dans ma maison, sur mon lit. Si ce que j’ai fait est mauvais, je vous demande pardon. Mais vous aussi, vous devez demander pardon. Parce que personne n’est sain. Je ne suis pas venu pour vous faire pleurer. Je suis venu vous demander d’essuyer vos larmes (…) », a soutenu Soro.

Avant Mama, Guillaume Soro a marqué une escale à Gnaliépa pour saluer les habitants de ce village dans lequel résidait la vieille Gado Marguerite, mère de Gbagbo. Contrainte à l’exil au Ghana depuis avril 2011. Soro a été fait fils honoraire de Gnaliépa. A ce titre, la chefferie de Gnaliepa lui a donc soumis une liste de 10 doléances d’ordre économique et social. Sur le champ, il a pris en compte la réhabilitation de l’appatam du village, la construction des latrines de l’école primaire publique et la dotation de la chefferie en 500 chaises.

Marius Dangan Kpan, Correspondant permanant à Gagnoa