(Notre Voie, 6 – 7 Août 2013) – C’est de chez eux qu’ils devront se présenter devant la Cour d’Assises pour répondre des accusations pour lesquelles ils sont poursuivis. En tout cas 12 prisonniers politiques dont Pascal Affi N’guessan, Michel Gbagbo et 2 autres détenus ont été mis en liberté provisoire, hier. Le communiqué du parquet annonçant cette nouvelle a été lu à la télévision ivoirienne, par le procureur de la République, Christophe Richard Adou, qui donne aussi les motifs de cette décision.
«A la demande de mise en liberté d’office formulée par la Chambre d’accusation et les juges d’instruction en charges de certains dossiers de la crise postélectorale, le procureur informe que la liberté peut être demandée par le détenus soit par le procureur, par le juge d’instruction ou enfin par la Chambre d’accusation comme c’est le cas», a expliqué le procureur.
Par ailleurs «Le parquet précise qu’il ne s’agit que de liberté provisoire et les procédures en vue du jugement poursuivront leur cours et connaitront surement leur dénouement d’ici la fin de l’année».
La décision concerne 14 détenus dont 12 prisonniers politiques pro-Gbagbo et 2 autres personnalités Nomel Djro et le colonel Konandi Kouakou un présumé pro-Bédié.
Sur la liste des personnes qui bénéficient de la liberté provisoire ce lundi se trouvent Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Michel Gbagbo, Narcisse Téa Kuyo, Affi N’guessan, Abou Drahamane Sangaré, Alcide Djédjé, Moïse Lida Kouassi, Soukouri Bohui, Alphonse Douaty , Séka Obodji, Henri-Philippe Dakoury Tabley.
Ces personnes étaient en détention dans le cadre de la procédure déséquilibrée, engagée suite à la crise postélectorale. Elles avaient été déportées sur Katiola (Centre-Nord) pour certains, sur Bouna (Nord Est) pour d’autres et Boundiali (Nord) pour d’autres encore. Ces cadres, pour l’essentiel des proches collaborateurs du président renversé, Laurent Gbagbo, ont été pris soit à la résidence du chef de l’Etat où ils espéraient retrouver refuge ont transité par l’Hôtel du Golf,, soit à la Nouvelle Pergola où l’Onuci les avait transportés, en les assurant de sa protection.
Le gouvernement a salué cette décision des juges qui est la ‘’bienvenue”. «Notre pays doit sortir de l’Etat de belligérance », a déclaré à l’issue d’un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. Pour lui, cette décision de mise en liberté provisoire des pro-Gbagbo va favoriser la décrispation de l’environnement politique.
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) a réagi par la voix de son secrétaire général, Richard Kodjo. Il salue l’action de la justice et appelle un acte politique fort.
De son côté, Joel N’Guessan, porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR) a donné de la voix. Il se « réjouit que cette troisième vague de mise en liberté provisoire de personnes …». Le souhait du RDR a-t-il indiqué « est que ce geste fort de réconciliation posé par le Chef de l’Etat, le Président Alassane OUATTARA et son Gouvernement soit compris de tous ». Le président de la Cdvr n’est pas en reste. Charles Konan Banny a fait une déclaration pour saluer la décision qui selon lui « revêt un caractère spécial et hautement symbolique ». C’est pourquoi il invité tous les ivoiriens et les africains « à faire des efforts et à se mobiliser davantage encore en faveur du difficile mais impératif processus de réconciliation nationale en cours ». C’est la 4è vague de libération provisoire qui intervient.
Armand Bohui
bohuiarmand@yahoo.fr