(Connectionivoirienne.net) – Il est une ultime évidence que le monde ne peut jamais marcher vers la perfection tant que les femmes ne viennent pas en avant-garde, en particulier sur la scène de la gouvernance. L’homme et la femme sont comme les deux faces d’une même médaille, l’existence de l’un ne peut être imaginée en l’absence de l’autre et pour la beauté de toute pièce de monnaie, les deux parties doivent contribuer de façon harmonieuse. De la même manière, la société des femmes qui serait fondée sur la sagesse, des normes de morales plus élevées et éthiques, le degré de tolérance, de compréhension et l’engagement semble incontournable pour élaborer des lois efficaces en vue de résoudre les problèmes critiques du monde patriarcal d’aujourd’hui, telles que l’équité entre les sexes, la corruption, la guerre et les déprédations de l’environnement que les hommes politiques, en s’investissant seuls, ne peuvent réellement aboutir.
L’équité entre les sexes reste toujours le premier problème universel pour le développement intégré, lequel ne peut être résolu que par l’implication effective des femmes dans le domaine politique. Chaque fois que les femmes sont en minorité flagrante en politique sur le plan mondial, les problèmes féminins globaux et les droits de base resteront invisibles et inconnus du monde.
Si les femmes, après les campagnes présidentielles, sont inclues en majorité visible (par respect de la règle de la parité entre l’homme et la femme, règle que nous retrouvons dans les textes fondamentaux de la majorité des partis politiques), soulèveraient les questions spécifiques à leur genre. Ainsi, elles pourraient jouir des mêmes droits que les hommes et par là, se dissiperaient avec la même facilité, les obstacles de leur participation au développement mondial aux côtés des hommes. Dans ce monde à l’ère de la mondialisation qui ne respire, ne mange, ne boit, ne voit et n’entend que le mot démocratie, tel un leitmotiv, il est impensable de voir que plus de la moitié de la population mondiale reste encore marginalisée. Pourquoi est-ce que les femmes sont celles-là qui subissent tous les maux de ce monde alors que ce sont elles qui donnent la Vie ? Il faut corriger cela au plus vite. Les femmes sont majoritaires ; chaque fois qu’elles ne prennent pas part au sein d’un gouvernement, le monde ne peut jouir du recours de la moitié de ses potentialités véritables en matière de progrès social. Les femmes sont sujettes à apporter la transparence, la responsabilité et les attitudes équitables dans la vie politique. Des recherches pour le compte de la Banque mondiale ont indiqué qu’il y a un faible taux de corruption dans les pays avec un plus grand nombre de femmes au parlement. De même, diverses autres enquêtes ont conclu que les femmes sont plus dignes de confiance que les hommes. Le Nigeria est un exemple. En 2003, après que Transparency International, l’organisation de surveillance contre la corruption, aie classé ce pays comme étant le plus corrompu au monde, Ngozi Okanjo-Iweala a démissionné de son poste de vice-présidente de la Banque mondiale pour aller assainir le ministère des Finances de son pays; et en 2005, Transparency International a nommé le Nigeria comme l’un des 21 Etats où la corruption s‘est considérablement amélioré. Ainsi, c’est dire que la participation des femmes au sein d’un gouvernement permet à chaque politicien de prendre conscience des conséquences économiques graves de la corruption et des attitudes injustes envers les petits peuples.
Les femmes politiques agissent toujours comme l’épine dorsale de la résolution des conflits et de la politique étrangère d‘un pays. Comme Francis Fukuyama l’a écrit dans le magazine « Foreign Affairs » de septembre/octobre 1998, « le leadership des femmes politiques amènerait à un monde plus coopératif et moins enclin au conflit ». D’une manière générale, les femmes semblent se concentrer sur les moyens qui contribuent réellement à la paix mondiale plutôt que de penser à la guerre. Elles ont un degré de tolérance, de compréhension qui leur permet de persister dans un élan ou des choix louables même lorsque les situations semblent bien catastrophiques ou désespérées. A la différence des femmes, les hommes ont le pouvoir et l’inclinaison émotionnelle à tenir sur l’espoir quand il s’agit de négocier avec leurs ex-ennemis. De même, les femmes semblent plus susceptibles d’adopter la définition de la sécurité et sont promptes à aller de l’avant avec beaucoup plus d’aptitude dans la gestion des conflits et des relations internationales.
Les femmes sont naturellement et émotionnellement plus conscientes des Droits de l’Homme et de l’environnement. Eleanor Roosevelt a eu l’idée des Droits de l’Homme pour la première fois dans l’histoire humaine, en 1948 à l’ONU. Elle a donc contribué à la formulation de la Déclaration universelle des Droits de l‘Homme. De même, Dr. Wangari Muta Mary Jo Maathai (1er avril 1940 – 25 septembre 2011), Prix Nobel de la paix – 2004, crée en 1977 le « Green Peace Movement » (Mouvement Vert pour la Paix) à travers lequel elle a été en mesure de planter plus de vingt millions de plants d’arbre avec l’aide des femmes du Kenya. De même, ces groupes de femmes kenyanes s’étaient bravement levées contre la dictature d’un parti unique, afin de sauver Uhuru (Liberté) Parc au centre de Nairobi. C’est cet acte de bravoure des femmes qui va inspirer tout le peuple du Kenya pour enfin engager une lutte pour les droits de l’homme et un gouvernement démocratique. Ainsi, une fois encore, les femmes ont une place prépondérante en politique ; de par leur nature, elles suscitent équité et équilibre ; elles devraient être beaucoup plus présentes dans le secteur social pour le bien-être humanitaire, sans oublier la préservation de l’environnement pour une amélioration considérable des capacités de production. Même si les femmes ont beaucoup contribué dans des luttes politiques, les statistiques actuelles indiquent de faibles taux misérables de femmes à des postes de haute responsabilité. Un rapport récent du « World Economic Forum » (Forum économique mondial) couvrant 115 pays, indique que les femmes ont atteint seulement 15% en ce qui concerne l’émancipation politique au plus haut niveau. Même si certains pays ont une sorte de système de quotas, l’Union interparlementaire qui dénonce des avancées insuffisantes a montré que les femmes occupent 17% seulement des sièges parlementaires dans le monde et 14% des postes ministériels. De même, la situation est beaucoup plus alarmante dans de nombreux pays arabes comme l’Arabie saoudite ou les femmes ne jouissaient pas de droit de vote jusqu‘au 25 septembre 2011, date à laquelle le roi Abdullah a promis son octroi. En 2005, en Afghanistan, des femmes candidates aux législatives et en campagne ont subi plusieurs attaques physiques ; beaucoup d’entre elles ont été victimes d’abus de; de nature diverse ; des cas de viol ont même été rapportés. Les organisations internationales n’ont hélas jamais blâmé de tels actes de barbarisme, ces bavures et ces crimes. Ainsi, il est en effet nécessaire de créer une atmosphère et un environnement appropriés qui puissent permettre aux femmes de participer librement et massivement à la politique à la vie politique, et en toute sécurité, en toute quiétude.
Ainsi, pour l’amélioration du monde on ne peut désormais plus se permettre d’écarter les femmes de la marche. Parce que contrairement aux hommes, les femmes possèdent des qualités particulières qui font indiscutablement d’elles la source de la vie, ‘‘ l’origine du monde ‘’, la garante pour une société à visage humain, en construction et non en perpétuelle destruction. Les femmes peuvent de ce fait contribuer dans le maintien de la paix, la protection sociale et l’environnement, l’unité nationale et une vie politique débarrassée de la corruption. Leur effort dans un gouvernement peut être une étape déterminante pour une mondialisation plus humaine et plus solidaire et à travers laquelle, la coopération qui pourrait apporter l’unité entre les peuples du monde pour un développement rationnel, en gardant notre paradis terrestre encore vert. Par conséquent, la participation des femmes en politique ne devrait pas être un élan sapé ni étouffé mais bien au contraire une attitude à encourager et plutôt bien accueillie parce que le monde ne sera jamais meilleur ni un endroit où il fait bon vivre tant qu’il n’y aura pas suffisamment de femmes en politique.
Simplice ONGUI
Conseiller en Communication Politique et Membre de « The Royal African Society »