(FratMat, 05 juin 2013) – Après trois jours au Japon, le Chef de l’État a rallié la capitale française où il doit assister, aujourd’hui, à la remise du prix portant le nom du père de la nation ivoirienne au Président François Hollande.
Le Président de la République, Alassane Ouattara, est arrivé à Paris, aux premières heures de la matinée d’hier, en provenance du Japon où il a pris part à la 5e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad V).
Dans la capitale française, le Chef de l’Etat ivoirien va honorer de sa présence, aujourd’hui, la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix à son homologue français, François Hollande, au siège de l’Unesco, Place Fontenoy, dans le 7e Arrondissement. Le locataire de l’Elysée a obtenu, le 21 février dernier, les faveurs du jury, présidé par l’ex-Chef de l’Etat du Portugal, Mario Soares, « pour sa haute contribution à la paix et à la stabilité en Afrique ».
L’Afrique doit, en effet, une fière chandelle à François Hollande qui, le 11 janvier dernier, a pris la décision de voler au secours de l’Etat malien dont l’existence était menacée par des groupes armés islamistes. Ces groupes avaient déjà pris le contrôle, depuis plusieurs mois déjà, du nord de ce pays et, devant les tergiversations et le manque flagrant de moyens des Etats africains, étaient sur le pont d’étendre leur emprise sur l’ensemble de l’Etat malien quand l’armée française est entrée en action pour stopper net leur progression et les chasser des villes occupées.
Ce faisant, la France n’a pas sauvé que le Mali, mais également les pays environnants du péril djihadiste. Cette action salvatrice a été saluée par tous, y compris par ceux qui, au nom d’une certaine idée de la renaissance africaine, sont hostiles à tout ce qui leur apparaît comme un interventionnisme des anciens Etats coloniaux.
Pour le Président Alassane Ouattara, l’attribution du prix Félix Houphouët-Boigny 2012 au Chef de l’Etat français revêt une importance particulière. D’abord, parce qu’il s’agit de la France, pays avec lequel la Côte d’Ivoire entretient une relation spéciale qui tire sa source de la période d’avant les indépendances africaines. Une relation qui a survécu aux différents dirigeants qui se sont succédé à la tête des deux pays.
Ensuite, parce qu’il y a deux ans, l’action de la France a permis de dénouer la grave crise post-électorale – ayant fait plus de 3000 morts – qui menaçait d’entraîner la Côte d’Ivoire dans une guerre civile aux conséquences incalculables.
Enfin, même si la distinction est attribuée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), il s’agit du prix Félix Houphouët-Boigny, du nom du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Celui-là même dont se réclame Alassane Ouattara qui a inscrit son action dans le droit fil de la sienne.
Le 14 septembre 2011, dans le discours qu’il a prononcé lors de la remise du prix à l’Ong argentine « les Grand-mères de la place de mai », il s’est fait un devoir de rappeler que combien la Côte d’Ivoire y est « sentimentalement attachée », en raison de ce qu’il « pérennise la philosophie et l’œuvre de paix du Président Félix Houphouët-Boigny ».
Outre le Président Alassane Ouattara, plusieurs autres Chefs d’Etat sont annoncés par l’Unesco à la cérémonie d’aujourd’hui : Thomas Boni Yayi du Bénin; Blaise Compaoré, du Burkina Faso ; Dioncounda Traoré, du Mali ; Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie ; Mahamadou Issoufou, du Niger ; Idriss Déby Itno, du Tchad et Macky Sall du Sénégal. Les anciens Présidents Henri Konan Bédié et Abdou Diouf, désignés – intuitu personae – protecteur et parrain du prix par Félix Houphouët-Boigny avant sa disparition, le 7 décembre 1993.
CYPRIEN TIESSÉ