” Dans les textes de l’UNESCO, lorsqu’on vous accorde un tel avantage, on vous donne cinq ans pour promouvoir
l’élément culturel. Si vous ne le faites pas, cet élément tombe en ruine et on peut vous le retirer. Nous sommes arrivés pratiquement à la fin de l’échéance prévue pour 2022. Il ne s’agit pas seulement de regarder le Zahouli danser. Il s’agit de garder quelque chose de ses pas de danse et de tous les éléments qui composent le Zahouli. La danse-même peut disparaître un jour. Mais, qu’est-ce qui peut rester comme patrimoine ? La promotion du Zahouli dépend donc de l’Etat. C’est une décision gouvernementale. C’est une volonté politique “. Déclarations de Daniel Baha Bi Youzan, professeur titulaire de Sociologie et Doyen de l’UFR des Sciences de l’Homme et de la Société à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody. C’était à l’occasion d’un reportage réalisé, le Samedi 26 Septembre 2020, par Radio Côte d’Ivoire sur la situation préoccupante dans laquelle se trouve le Zahouli qui est menacé de retrait du patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour l’éminent professeur de Sociologie, le plus grand challenge pour la Côte d’Ivoire reste le maintien du Zahouli dans le giron de l’UNESCO. Toute chose qui, selon lui, passe avant tout par une promotion effective, avec beaucoup d’ingéniosité. ” Il faut que les touristes qui arrivent chez nous en Côte d’Ivoire, soient capables de percer l’art du Zahouli. Donc, à partir de la vulgarisation, de la multiplication et de la promotion des éléments qui composent le Zahouli, on peut faire une promotion sérieuse et complète de ce masque, de cette danse. (…) Le compte à rebours a commencé. Le plus dure reste à faire. Nous avons deux ans pour le faire. C’est à la fois peu et beaucoup. Même en un an, on peut faire la promotion d’un élément culturel qui nous tient à cœur. Le Zahouli peut être éternel si on le veut. Un élément culturel a une durée de vie. Il peut disparaître à tout moment. Mais si on le maintient, il peut prospérer “, a préconisé Prof. Daniel Baha Bi Youzan.
Notons que le Zahouli, créé en 1955 à Zrabisséifla (Sous-préfecture de Gohitafla), est une danse majestueuse qui, selon ses initiateurs, magnifie la femme. Pourtant, cette danse est exécutée par les hommes. Feu Kouahi Bi Volizié, né en 1932, en est le créateur. Il est originaire de Zrabisséifla où, selon les différents intervenants, sa tombe, tel un monument, se trouve au centre du village, lieu de pèlerinage. Depuis sa création jusqu’à ce jour, au dire des différents interlocuteurs, le Zahouli ou “Djéla Lou Zahouli” (Zahouli, la fille de Djéla le lion, en langue locale Gouro), n’a cessé de se répandre au plan national et hors des frontières de la Côte d’Ivoire.
Patriotiquement Vôtre