« Nous devons féliciter et encourager nos chercheurs et leur recommander d’être irréprochables dans leur démarche scientifique. Ils sont scientifiquement aussi bien formés que n’importe quel autre chercheur dans le monde. »

Chères sœurs,
Chers frères,
Chers parents de Côte d’Ivoire,
Depuis un peu plus de 2 mois, notre pays, est confronté à la grave crise sanitaire liée à la pandémie de la COVID-19. Je voudrais, d’emblée, féliciter une fois de plus toutes celles et ceux qui œuvrent au quotidien pour nous éviter la catastrophe sanitaire que nous craignions tous.

Notre reconnaissance et nos remerciements au corps médical (médecins, infirmiers, infirmières, pharmaciens, laborantins etc.) sont éternels. Même sous-équipés, même scientifiquement impréparés, même sous-protégés, ils s’acharnent à surmonter les peurs intérieures, les risques de contamination personnelles, pour recevoir les malades, les soigner, les guérir. Soyez bénis. Que le Seigneur n’oublie aucun de vos bienfaits.

Je salue également le Gouvernement et toutes les forces vives de la nation dont les directives sont le socle de notre résistance à cette pandémie.

En conjuguant nos efforts, nous avons montré que cette pandémie n’est pas une fatalité.

C‘est cependant encore une fois, le lieu de nous rappeler à tous, la nécessité de continuer, malgré les récentes mesures d’allègement, à respecter scrupuleusement les mesures barrières.

Il ne faut surtout pas baisser la garde. Le monstre n’a pas encore disparu de notre terre. Il est encore là, tapi dans nos cités et prêt à tuer.

Ne faisons donc preuve d’aucune négligence, ni de désinvolture, ni de triomphalisme inadéquat.

Donnons-nous le défi, par notre discipline et notre esprit de sacrifice, d’éradiquer cette maladie de chez nous.

L’État, de son côté, continue et doit continuer d’assumer sans relâche ses propres responsabilités. C’est-à-dire :
‒ Se doter de moyens de détection des personnes contaminées afin de pouvoir très tôt les prendre en charge ;
‒ Systématiser la prise en charge efficace des malades ;
‒ Assurer la protection de tout le personnel médical ;
‒ Distribuer gratuitement à toute la population, les millions de masques dont on nous a annoncé l’arrivée.

Dans la grande mobilisation générale contre la COVID-19, il s’est développé un élan de solidarité national auquel je voudrais humblement, encore une fois, m’associer.

J’ai donc décidé avec le soutien de plusieurs Ivoiriens très sincèrement concernés, de faire des dons en nature aux populations civiles et à des Structures sanitaires de la place.

Il s’agit de :
‒ 15 500 Bavettes chirurgicales,
‒ 10 000 Masques ordinaires
‒ 370 Masques FFP1 et 2,
‒ 100 Combinaisons de protection,
‒ 1 000 Charlottes de protection,
‒ 100 Surchaussures,
‒ 56 Kits de lavage de main,
‒ Des lingettes mains
‒ Des thermomètres infrarouge pistolet,
‒ Des Draps de Consultation Microfibre
‒ Des poubelles à pédale
‒ Des gels hydro alcooliques.

Tous ces dons seront répartis entre l’Hôpital Militaire d’Abidjan (H.M.A), l’Hôpital Houphouët Boigny d’Abobo, le dispensaire d’Anonkoua-Kouté, la chefferie d’Anono, l’Hôpital de Grand-Bassam, l’Hôpital de Bonoua, les dispensaires de Moossou, de Vitré 1, de Vitré 2, d’Ebra et les populations civiles des 6 dernières localités citées.

Chères sœurs,
Chers frères,
Chers parents de Côte d’Ivoire,
Le présent moment de solidarité est aussi une occasion pour moi, de partager avec vous deux de mes convictions.

Ma première conviction est que la pandémie de la COVID-19 est certes une grande épreuve de dimension mondiale, mais nous devons surtout y percevoir l’opportunité offerte aux Ivoiriens, et aux Africains de trouver dans leurs ressources propres, des solutions locales à cette pandémie et à toutes les autres crises qui peuvent survenir. De la sorte, nous peuples d’Afrique, nous apporterons une réponse puissante et triomphante à ce défi mondial.

C’est le lieu de saluer avec force, les trouvailles des chercheurs africains qui tentent d’apporter des solutions à la crise.

‒ Je tiens à dire ma fierté et mon admiration aux chercheurs ivoiriens qui ont déjà des propositions de solutions sorties de leurs laboratoires.
‒ Je salue le Docteur Jérôme MUYANGI dont les recherches sur la plante “Artemisia” ont permis à l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA) de créer le Covid-Organics, qui est aujourd’hui la pierre angulaire de la lutte contre la COVID-19 à Madagascar.
‒ Je pense aussi au Professeur Béninois AGON Valentin, inventeur de l’Apivirine, aujourd’hui proposé comme remède contre le Coronavirus.

Ces pistes de solutions africaines suscitent des débats parfois passionnés, et cela est très positif. Elles sont à relever et à encourager car elles sont un signe visible de la qualité et de la vitalité des ressources endogènes à l’Afrique.

Nous devons féliciter et encourager nos chercheurs et leur recommander d’être irréprochables dans leur démarche scientifique. Ils sont scientifiquement aussi bien formés que n’importe quel autre chercheur dans le monde.

Nous devons en Afrique, manifester une volonté politique plus forte, accorder à la recherche locale, de plus grands moyens, en promouvoir, soutenir et même défendre les résultats.

À ce propos, le Président Malgache, Andry Rajoelina qui s’est battu aux côtés des chercheurs de l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA) pour imposer dans son pays et au monde, le Covid-Organics, est un bel exemple à suivre.

Nous devons davantage apprendre à compter d’abord et avant tout sur nous-mêmes. Nous devons sortir de la timidité, et proclamer nos solutions sans complexe et sans crainte.

Moi, je reste convaincu qu’en ce qui concerne la COVID-19, ou toute autre maladie, l’Afrique est capable de produire des remèdes efficaces pour le bien du monde entier.

Il nous faut aussi, féliciter tous ces jeunes, qui ont décidé de relever le défi que représente ce virus pour l’humanité. Ils ont tous actionné leurs talents créatifs et cela est heureux. De sorte qu’aujourd’hui :
‒ Ils confectionnent des masques d’aussi grande qualité que ceux qui sont importés.
‒ Ils proposent des appareils utilisables par les praticiens.
‒ Ils fabriquent des instruments pour le lavage des mains, et c’est tant mieux.

C’est comme cela qu’une nation avance. Elle se lève, invente, crée, acquiert de l’assurance et s’impose.

Bravo à tous

Ma deuxième conviction est que, face à l’ampleur du danger que représente la COVID 19, dans le monde entier, il reste nécessaire de recourir à l’aide du Dieu tout puissant, le Dieu de notre salut, Celui qui entend les cris de son peuple, lorsque celui-ci s’humilie, prie et cherche Sa face.

Chers frères et sœurs ivoiriens vivants en Côte d’ivoire, ou à l’extérieur du pays, l’heure est arrivée d’assembler nos cœurs en un seul battement, indépendamment de nos croyances respectives, et de réclamer à grands cris, la santé, et la vie pour notre pays.

Dans un élan commun, implorons la grâce et la faveur du Dieu tout puissant sur notre nation.

Implorons le pour :
‒ La guérison de toutes les personnes atteintes du Coronavirus ;
‒ La protection de tous ceux qui sont en première ligne de la riposte, en particulier tous les professionnels de la santé ;
‒ Les dirigeants du pays, afin que Dieu leur donne la sagesse dont ils ont besoin pour prendre des mesures pertinentes et décisives aujourd’hui, demain et après-demain.

C’est notre humiliation devant Dieu combinée à nos efforts respectifs, qui nous permettront de sortir victorieux de cette menace.

J’ai foi en Dieu. J’ai foi en sa puissance et en sa miséricorde. Je crois qu’avec sa grâce, nous sortirons victorieux de cette épreuve.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Madame Simone EHIVET GBAGBO