L’on pourrait, sans exagération, parler de véritable séisme de magnitude 10 sur l’échelle de l’étonnement et de l’indignation politique. Tant l’émoi suscité auprès de l’opinion par cette information qui a fuité et qui continue de circuler abondamment sur les réseaux sociaux depuis le week-end écoulé est grand.
En effet, dans la perspective de la future convention qui doit désigner le candidat du PDCI à la présidentielle d’octobre 2020, le Président Bédié, candidat déclaré a fait élaborer des critères d’éligibilité plus contraignants que ceux édictés par la Constitution elle-même. Des critères qui s’apparentent à des critères-barrières, pour confiner et faire barrage à des adversaires potentiels.
Ainsi, comme par l’effet d’une baguette magique, les conditions d’éligibilité édictées par le maître d’œuvre M. Guikahué écartent systématiquement de la course à l’investiture des candidats comme Jean Louis Billon, Thierry Tano, Tidjane Thiam, KKB, KKP et d’autres soupirants à l’investiture du parti.
L’exigence des « dix années de présence continue au Bureau politique » par exemple est une clause qui élimine de facto la plupart des candidats déclarés. Ainsi, avant même d’ouvrir les portes de la Convention, le PDCI a déjà choisi son candidat à la présidentielle.
Quelle prouesse démocratique ! Le « D » de démocratique vient d’être définitivement retiré du sigle du PDCI qui est devenu le plus grand cimetière national de la démocratie.
Par conséquent, ceux qui croyaient que le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire était encore le creuset de la démocratie devraient vraiment se raviser. J’en viens encore à me demander aujourd’hui qu’aurait fait M. Bédié s’il se trouvait à la place du Président Alassane Ouattara dans la mise en œuvre des réformes du code électoral et de la Constitution avant l’élection présidentielle d’octobre.
Car, voilà un parti politique qui crie à la dictature, qui boycotte le dialogue politique sous prétexte que les réformes engagées par le Gouvernement ne sont pas de nature à garantir des élections inclusives, transparentes et démocratiques et qui, dans le cadre de ses réformes internes adopte un « code électoral » qui exclue, bannit, rejette des candidatures pour ouvrir le boulevard au « candidat naturel ».
A y voir de près, c’est comme si l’on avait soigneusement ausculté chaque potentiel candidat et imaginé un, deux ou trois critères barrières pour les disqualifier. Sinon, comment comprendre qu’un parti qui dénonçait toute idée d’imposer le parrainage des candidats ou de relever le cautionnement, puisse exiger 75 millions de francs CFA à ses cadres désireux de solliciter l’investiture du parti ?
J’en viens encore à me demander s’il s’agit du même PDCI qui criait au scandale quand le gouvernement avait fixé à 5 000 Francs CFA le coût de la nouvelle CNI.
C’est avec amertume que nous constatons tous que le PDCI-Daoukro fait pire que ce qu’il a décrié, dénoncé, condamné et refusé hier sous nos cieux.
Aujourd’hui, le monde découvre le PDCI-Daoukro sous son vrai jour. La notion de xénophobie refait surface.
Il n’est pas inutile de rappeler que lorsque le Président Alassane Ouattara avait pris l’initiative de réviser la Constitution, M. Bédié et son parti s’y étaient farouchement opposés, croyant que le Chef de l’Etat voulait s’en servir pour régler des comptes politiques à certains candidats déclarés, en ramenant notamment la clause de limitation d’âge à 75 ans.
Au finish et comme promis, le Président Alassane Ouattara n’a pas touché à cette clause. Mieux, il n’a rien modifié qui puisse empêcher une quelconque candidature.
C’est cela la marque des grands Hommes d’Etat. Le Président Alassane Ouattara donne la preuve de ce qu’il est un homme de parole, d’engagement et de vision.
A l’opposé, le PDCI-Daoukro se présente comme un parti sans vision, sans boussole, sans programme et sans perspective réelle pour les Ivoiriens, un parti qui ne fait que pratiquer la politique de l’exclusion.
C’est pour cela que nous autres, cadres du RHDP issus du PDCI-RDA, avons eu raison de nous en éloigner et de travailler avec fierté et dévouement aux côtés du Président Alassane Ouattara.
Je voudrais faire observer que contrairement à ce qui a cours au PDCI, le candidat du RHDP a fait l’objet d’un large consensus au cours d’une grande rencontre de concertation, à l’occasion de laquelle les personnalités et cadres du parti se sont exprimées librement et publiquement en faveur du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly.
Au regard de cette adhésion massive, le Président du parti n’a fait qu’entériner le choix et la volonté des militants.
Le PDCI et sa coalition avaient fait sonner leur trompette aux quatre coins du pays pour dénoncer une prétendue « candidature imposée ». On avait dès lors pensé qu’ils feraient mieux. Hélas, mille fois hélas !
Le PDCI n’a même pas laissé le soin à son bureau politique de s’exprimer qu’il a littéralement éliminé tous les candidats potentiels, en mettant en place des critères d’éligibilité taillés sur mesure pour le doyen des candidats pressentis.