Des plans de prévention et de riposte au virus doivent être mis en œuvre de toute urgence, avant qu’il ne se propage de manière généralisée dans les pays en proie à un conflit |
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GENEVA, Suisse, 8 avril 2020/ — La pandémie de Covid-19 (ou coronavirus) se propage rapidement et constitue une crise de santé publique sans précédent. Mais c’est également une grave crise humanitaire qui se prépare. Dans les pays ravagés par la guerre, le Covid-19 représente une sérieuse menace pour la population : le coronavirus soumet en effet à une pression supplémentaire des systèmes de santé déjà fragilisés par la violence. Des plans de prévention et de riposte au virus doivent être mis en œuvre de toute urgence, avant qu’il ne se propage de manière généralisée dans les pays en proie à un conflit. Il est probable que le virus frappe bientôt violemment les régions les plus problématiques et les couches les plus vulnérables de la population. Les gouvernements, qui s’efforcent à juste titre de protéger leurs citoyens et la société dans son ensemble, ne doivent pas laisser de côté les personnes se trouvant dans des lieux de détention et dans des camps de déplacés. Nous devons intensifier nos efforts et travailler en étroite collaboration avec nos partenaires du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les autorités compétentes et le secteur privé. Le Covid-19 ne doit pas forcément avoir un effet désastreux sur les pays dont le système de santé est affaibli. Mais la communauté internationale doit faire en sorte de mettre immédiatement à disposition des ressources supplémentaires – financement, matériel médical et personnel de santé – afin d’éviter le pire et de sauver des vies. Le CICR, en collaboration avec ses partenaires du Mouvement, peut faire avancer les choses dans des domaines spécifiques. Nous nous employons à renforcer nos opérations dans des domaines comme la détention, les camps de déplacés et le soutien aux services de santé. L’aide que nous apportons dans les zones de conflit contribue de manière décisive à sauver des vies pendant cette crise. Dans de nombreux pays, le CICR a l’avantage unique de pouvoir accéder à des zones de conflit que d’autres organisations ne peuvent pas atteindre, ce qui lui permet d’aider à lutter contre l’épidémie dans ces régions difficiles d’accès. Nous allons collaborer étroitement avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge afin de soutenir leurs activités et de les faire participer aux nôtres. Dans les zones de conflit, l’approche du CICR en matière de santé est multidisciplinaire : par exemple, les équipes « eau et assainissement » améliorent l’accès à l’eau potable dans des dizaines de lieux touchés par les crises, y compris les prisons. De même, les trousses de secours distribuées aux familles ayant fui la violence contiennent du savon. Le CICR s’emploie à renforcer son soutien aux services de santé publique dans les régions en proie aux conflits armés et à la violence. Depuis la flambée de Covid-19, nous avons mis au point un plan d’urgence pour garantir la continuité dans les hôpitaux qui ont le plus besoin de notre soutien dans le monde. Notre objectif est d’augmenter les stocks de fournitures médicales essentielles, ainsi que de mettre en place ou renforcer les plans d’urgence et les mesures de prévention et de lutte anti-infectieuse dans les hôpitaux qui dépendent fortement du soutien du CICR. Nous soutenons les hôpitaux dans les zones de conflit en leur distribuant des fournitures et du matériel, en leur apportant une aide financière et en formant leur personnel. Nous soutenons les travaux d’infrastructure visant à augmenter les capacités d’accueil des hôpitaux, à garantir un approvisionnement stable en eau potable et une bonne gestion des déchets, et à améliorer la fourniture de services médicaux dans son ensemble. Nous conseillons et orientons les autorités pour les aider à prévenir et à maîtriser la flambée de Covid-19. Nous sommes prêts à étendre notre soutien à d’autres structures médicales de manière ponctuelle si une épidémie se déclenche ou si la violence s’intensifie. Parallèlement, nous nous efforçons de continuer à fournir aux personnes touchées par le conflit dans le monde entier les services dont elles ont besoin, et de le faire de manière responsable – en veillant au bien-être de nos collaborateurs et sans favoriser la propagation de la maladie. Dans de nombreux lieux de détention dans le monde, le CICR collabore avec les autorités compétentes pour renforcer les pratiques courantes, telles que l’examen médical des nouveaux détenus et la mise en place de mesures de prévention – par ex. des installations pour le lavage des mains – destinées aux détenus, aux visiteurs, aux gardes et aux fournisseurs. Nous finançons également des mesures de désinfection (notamment des fumigations) et distribuons du savon et d’autres produits d’hygiène et de nettoyage aux détenus. L’expérience nous a montré que ces mesures sanitaires, en particulier les installations pour le lavage des mains, fonctionnent : elles ont déjà permis d’éviter l’entrée et la propagation d’Ebola et du choléra dans des lieux de détention. Le CICR intensifie sa lutte contre le Covid-19 dans les contextes d’urgence En Afghanistan et au Myanmar, dans le cadre de ses activités dans les prisons et de son soutien aux systèmes de santé, le CICR se concentre sur la préparation, la détection et les procédures de prévention liées au Covid-19. Il met également en place un plan d’intervention rapide comprenant des mesures d’isolement, du matériel de protection et une amélioration des conditions d’hygiène. Au Burkina Faso, nous diffusons des spots radio qui donnent des informations sur le Covid-19 et sur la manière de se protéger. Nous continuons d’améliorer l’accès à l’eau potable et au savon dans les régions touchées par la violence, et nous distribuons du savon et du gel dans les lieux de détention. En République démocratique du Congo, nous aidons les hôpitaux que nous soutenons à mettre en place des mesures de quarantaine, nous formons le personnel de santé à la manière d’isoler les cas suspects et nous mettons en place des mesures de prévention et de lutte anti-infectieuse dans les structures de santé et dans les lieux de détention visités par le CICR. À El Salvador, nous distribuons du savon aux détenus pour favoriser le lavage des mains afin de stopper la propagation du virus. À Gaza, à la demande des autorités, le CICR a fourni 500 matelas et 1 000 couvertures pour aider à héberger les personnes en quarantaine. Il a également fait don de 43 thermomètres infrarouges aux autorités sanitaires pour les aider à identifier les cas suspects. En Irak, nous avons distribué du savon et du désinfectant, des équipements de protection (gants, lunettes, blouses) et des thermomètres dans 13 lieux de détention hébergeant 22 000 détenus. Nous donnerons prochainement du matériel à 11 établissements supplémentaires, soit 20 000 détenus. Par ailleurs, nous fournissons du matériel pour les installations de lavage des mains et du spray chloré. Au Mexique, le CICR et la Croix-Rouge mexicaine distribuent de l’eau, des kits d’hygiène et des brochures d’information sur le virus afin d’aider à éviter sa propagation. Au Liban, le CICR gère un service d’urgences à l’hôpital universitaire Rafik Hariri, où sont soignés des cas de Covid-19. En Somalie, nous avons fourni des tentes d’isolement à l’hôpital de Mogadiscio et nous disposons d’un système de surveillance afin de suivre les cas suspects dans les dispensaires soutenus par le Croissant-Rouge de Somalie. Nous distribuons en outre des articles d’hygiène dans les lieux de détention et nous donnons du savon, des pastilles de chlore et des informations sur les mesures d’hygiène à plus de 120 000 ménages. En Syrie, dans le camp d’Al-Hol, notre hôpital de campagne demeure opérationnel et notre équipe a commencé à prendre toutes les mesures préventives nécessaires pour protéger les patients contre le Covid-19. SOURCE |
Coronavirus – Afrique : Comment le CICR fait face au coronavirus à l’échelon mondial
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