Aurlus Mabélé et le Soukouss
L’artiste congolais, l’un des précurseurs du soukouss, vient de nous quitter. Décidément, la grande famille artistique est dans une loi de séries. L’enfant prodige du Congo qui a fait danser l’Afrique et les Antilles, Les fans partout sur le globe, vient de nous lâcher.
C’est un pionnier de la musique des deux rives, les deux Congo, héritier des grands musiciens comme le Docteur Nico, Jean Serges Essou et bien d’autres, il part, en nous laissant des souvenirs assez émouvants.
Aurlus Mabélé, créa le groupe Loketo avec le grand guitariste Diblo Dibala, Mave Cacharel, Dali Kimoko pour ne citer que ceux-là, véritables valeurs individuelles dans le concentré d’un creuset, tel le groupe Lokéto, l’ambiance était à son paroxysme.
Aurlus Mabélé et son groupe Lokéto servaient ainsi, l’excellence dans tous les spectacles où, ils ont pu être.
Aux Antilles, son nom est assimilé à la musique africaine, ouvrant ainsi, la porte à plusieurs d’autres.
Homme généreux, talentueux, toujours souriant, gentleman au vrai sens du mot, il ne passait pas inaperçu.
Aurlus Mabélé chantait Cathy la Réunionnaise, la Femme Ivoirienne, de très belle compositions celles qui ont fait que, le feu et grand Gilles sala, avec, son compère Jacques le Sergent, ont fait de l’artiste, un autre détenteur du Maracas d’or, véritable récompense des artistes du continent Africain et des Antilles.
Homme généreux, artiste musicien, c’était aussi pendant un laps de temps, un voisin au quartier, ce qui m’avait permis à l’époque d’être à ses côtés pour la remise du Maracas d’or sur les Champs Élysées, merci l’ami pour ce beau moment.
Un jour, on faisait chemin et subitement, il se dirigea vers un clochard, met la main à sa poche et remet de l’argent à ce dernier avant de me dire, je ne veux pas voir dans ma vie les gens qui ont faim.
Quelle générosité !
Aurlus, nous auront faim, car les forces cosmiques de la nature ont fait de toi, un partant, un invité des cieux.
Avec monsieur Diapy Diawara, éditeur et producteur, avec lequel, j’ai monté le Centre Culturel Gilles Sala Afrique Antilles, te pleurent. Notre grande Dame, madame Nicole Sarr, te pleure. Tu nous impose l’impuissance à ton départ.
Aurlus Mabélé était une passerelle entre les anciens et les nouveaux musiciens congolais des années cinquante, soixante-dix et des années quatre-vingt.
Né d’une éducation exemplaire et salutaire, il était unique de son genre.
Consciencieux, il travaillait durant des lustres avec Jimmy son producteur et ami à la croisée des chemins.
Aurlus Mabélé, repose en paix au royaume du tout puissant.
Laurent Konan Kanga
Ex-Animateur de Radio, Pigiste
Paris