Je suis satisfait de ce que Ouattara ne suive pas tout ce que ses partisans souhaitent qu’il fasse car nombreux parmi eux sont les plus grands communs diviseurs (PGCD) de la politique ivoirienne, d’autant qu’ils sont ainsi persuadés, par leur posture constamment agressives ou irrévérencieuses, être utiles et au service de la promotion du RHDP ou de son candidat.

Dans une série de posts sur le coronavirus, j’ai j’invité le président à monter, lui-même, au front pour délivrer un message à la nation et prendre un certain nombre de mesures fortes. Il n’en fallait pas plus pour que certains suiveurs du RHDP, incapables de propositions mais allergiques à toute critique ou contrepropositions s’illustrent sur mes posts par ce qu’ils savent le mieux faire ; étaler leur inculture et manque d’éducation. Un comportement contreproductif qui pourtant semble être inscrit dans l’ADN de certains.

En dépit de leurs arguties, et malheureusement pour eux, Ouattara s’est adressé, LUI-MÊME , comme avec le président Affi nous le souhaitions. Il a pris de nouvelles mesures, dans l’exact sens de ce que je souhaitais, au nombre desquelles :

– l’instauration de l’état d’urgence,
– l’instauration d’un couvre-feu,
– la prise d’un décret pour interdire ou suspendre et non seulement des communiqués ministériels,
– la mise en place d’un fonds de lutte contre le coronavirus,
– le déploiement des forces de l’ordre pour suivre l’application des mesures par les populations,
– l’application de sanctions aux contrevenants,
– la régulation des transports intercommunaux et communaux (Gbaka, taxi et Woro-woro…),
– la concertation avec le secteur privé pour prendre en compte leurs besoins spécifiques…

J’observe, avec joie, que quelquefois même le chef d’Etat est allé encore plus loin que mes propositions en interdisant notamment les déplacements non autorisés entre Abidjan et l’intérieur du pays. En d’autres termes, avec cette dernière mesure, qui implicitement entraîne la fermeture des gares routières, à partir de demain, nul ne devrait pouvoir sortir d’Abidjan sans en avoir été dûment autorisé. Nous attendons cependant de voir comment, où et par qui seront délivrées ces autorisations et espérons qu’elles ne donneront pas lieu à un juteux commerce ou trafic d’influence.

Je suis donc satisfait, globalement, des mesures complémentaires prises par le Chef de l’Etat mais également qu’il soit enfin lui-même monté au créneau, là où certains auraient souhaité qu’on en soit d’abord à des centaines de contaminations avant qu’il n’intervienne.

Je suis comblé qu’il ait instruit le Premier Ministre de lui faire une évaluation de l’impact économique et financier du Coronavirus, en concertation avec le secteur privé, en vue de soutenir notre outil économique et soulager les populations. Cela inclut normalement le secteur informel qui représente plus de 70% de notre économie. J’espère que le 1er ministre sera proactif afin que les entreprises, formelles ou informelles, ne soient pas les laissées pour compte de cette pandémie. Je le jugerai donc sur ses propositions.

En attendant, la mise en place effective des nouvelles mesures et la suite des choses, je dis « initchè » au président de la république qui aujourd’hui a parlé comme un chef d’Etat et non le Chef d’un clan.

Jean Bonin
Juriste
Citoyen ivoirien

SOURCE
Jean Bonin