Chère Mme,
Dans un droit de réponse à une parution de Jeune Afrique du 16 février dernier, Vous qui vous présentez tantôt comme l’avocate du président Gbagbo Laurent, tantôt comme celle de Mme Simone Gbagbo (bien que personne ne sache vraiment sur quels dossiers vous travaillez), avez insidieusement attribué au président du FPI, le Premier ministre Pascal Affi NGuessan, des propos qu’il n’a à aucun moment tenus, pour certainement assouvir des desseins inavoués.
Vous y affirmez ceci « … il est encore fait état de ce que le Président Laurent GBAGBO aurait accepté que son ancien Premier Ministre, Monsieur Pascal AFFI N’GUESSAN négocie en son nom avec le camp OUATARA. Cela est faux».
Mme « l’avocate de Gbagbo »,
Comment pourrait-il en être autrement dès lors que dans l’interview querellée, à la question de savoir si c’était Laurent Gbagbo qui l’avait mandaté pour qu’il aille négocier son retour à Abidjan, ou si c’était une initiative personnelle, le président du FPI a, sans aucune ambiguïté, textuellement répondu ce qui suit « il ne me l’a pas demandé, mais il n’est pas opposé à ce qui peut mener à l’apaisement, à la réconciliation. Il pense pouvoir y jouer un rôle important ».
Comment avec une réponse aussi claire et qui au surplus ne prête à aucune confusion peut-on vouloir lui attribuer un autre sens au point au point d’en arriver à faire un droit de réponse pour l’interpréter ?
Très chère Mme,
En prenant, de son propre chef, l’initiative de poser le problème du retour en Côte d’Ivoire du président Laurent Gbagbo, du ministre Charles Blé Goudé et même de l’ex président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro, le président du FPI est dans le rôle qu’il s’est assigné de se battre pour la paix en Côte d’Ivoire, comme n’importe quel leader politique devrait le faire.
C’est ainsi que lorsque les étudiants sont aux prises avec le pouvoir et que le FPI fait des déclarations pour les soutenir ce n’est pas parce qu’il a été mandaté par ceux-ci. Il en est de même quand lors de sa rencontre avec le vice-président Duncan le président Affi plaidel la libération des prisonniers politiques, civils ou militaires.
Voyez-vous, au-delà même du FPI et de son président, lorsque des religieux demandent la libération des prisonniers politiques ce n’est pas parce qu’ils en ont été formellement mandatés par ceux-ci. Ils le font parce qu’en tant que leaders d’opinion c’est aussi leur rôle de se battre pour la paix et contre toutes formes d’injustices.
Chère madame,
Je vous informe que l’initiative du président Affi d’aller rencontrer les plus hautes autorités du pays fait suite à la plaidoirie, en sa présence à La Haye. Des avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire en vue du maintien par la CPI en liberté conditionnelle de Messieurs Gbagbo Laurent et Charles Blé Goudé au motif que les autorités ivoiriennes ne souhaitent pas leur retour dans leur propre pays.
C’est donc dans cette logique que le président du FPI, qui est un homme politique et NON LE COURSIER de qui que ce soit, n’a pas attendu d’obtenir d’abord un quelconque mandat du président Gbagbo avant d’aller rencontrer les autorités ivoiriennes et AGIR pour que si telle était leur volonté elles y renoncent.
Manifestement, il semble y avoir autour du président Gbagbo ceux qui ont décidé de ne rien faire pour faire évoluer les choses et parfois même, comme c’est le cas avec votre prétendu droit de réponse, choisissent de contrarier les initiatives en faveur de sa libération et ceux qui, comme le président Affi, ont décidé de se battre, méthodiquement et intelligemment, pour lever des obstacles à la libération de tous les prisonniers politiques et leur retour en Côte d’Ivoire.
Mme Habiba et autres négationnistes,
Le président Affi entend résolument rester dans cette dynamique de l’action plutôt que de demeurer dans la passivité et l’inopportunité des actions infécondes. Dès lors, les gesticulations de tous ceux qui, en réalité, ne souhaitent pas que le président Gbagbo revienne en Côte d’Ivoire ne pourront le détourner de cette voie. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’ont lieu actuellement, peut-être l’ignorez-vous, des discussions entre le FPI et sa dissidence en vue de l’organisation prochaine d’un congrès unitaire.
En votre qualité de juriste, vous gagneriez à écrire pour dénoncer les innombrables injustices auxquelles sont confrontées de nombreux ivoiriens, notamment la question actuelle de l’indisponibilité des cartes nationales d’identité (CNI). Votre adversaire politique ne saurait être le président du FPI mais ceux qui maintiennent votre « client » dans les liens de la quasi détention à Bruxelles. Vous gagneriez donc à vous inspirer de la sagesse de Me Altit ou des avocats de Blé Goudé qui eux ne se mêlent jamais des affaires politiques internes de leurs mandants.
Recevez, chère madame, mes salutations les plus sincères.