A) – Deux aveux, l’un explicite sur le détournement de fonds publics dont il reconnait la réalité effective qu’il ne nie nullement, l’autre implicite par le silence qu’il garde volontairement sur les péripéties rocambolesques de son vol, notamment l’itinéraire emprunté, l’interdiction d’atterrissage, la menace d’assaut sur l’aéronef qui le transportait, qui contredisent son propre récit antérieur.
B) – Deux réfutations, l’une contradictoire en ce qu’il a parfaitement connaissance de l’existence d’un élément audio, dont il nous explique la fausseté et les conditions de son obtention, alors que le Procureur a été jusque-là silencieux sur son contenu et qu’il n’est pas saisi dans le détail des griefs retenus contre lui. L’autre est une inversion victimaire, dans laquelle il retourne une accusation contre une accusation, alors qu’il est remarquable que l’action intentée par le Procureur ne vise pas des faits relatifs à ses activités de 2002.
Droit (contrats et mandats), on agit pour le compte d’une autre personne ET EN SON NOM. L’acte accompli par une personne ayant cette qualité de représentant produit directement ses effets sur la tête du représenté, que dans la mesure où il existe un MANDAT (formel ou informel), mais surtout que si celui-ci a agi EN SON NOM. Ce n’est pas ce que Me AFFISSATOU dit dans son communiqué. Dès lors, la responsabilité du Président OUATTARA n’est ni concernée, ni engagée par les activités criminelles de 2002 (attentat contre la légalité constitutionnelle). Beaucoup de sympathisants et militants agissent pour (le compte de) M. Ouattara, Gbagbo, Bédié, et lui-même Soro, sans que ces derniers ne leur aient donné instruction ou mandat pour le faire. Dès lors, ils ne sauraient être tenus pour autant responsables des agissements des premiers, parce que ce n’est pas EN LEUR NOM qu’ils agissent (en place et lieu, mandat, instruction).
Conclusion
J’entends parler de dilatoire, le mot est peut-être approprié, mais où se situe-t-il réellement, car à l’évidence, il y a une opération visant à surfer sur les émotions et à manipuler les imaginaires dans les dires et déclarations de M. SORO, qui pour sa défense allume des contre-feux pour assurer sa parade. Du reste pourquoi avoir voulu rentrer en jet privé, si ce n’était pas dans le souci de disposer d’un volant de liberté permettant toutes ces acrobaties auxquelles nous avons assisté ? Comment cette éventualité pouvait être prévisible, si l’intéressé n’avait rien à craindre ou n’était pas informé des intentions du Pouvoir ? Enfin, pourquoi refuser de s’expliquer devant un magistrat quand on dispose de preuves contraires ? Je suis troublé par tant d’éléments.