Les expressions “Trop, c’est trop” et “On est ensemble” ont-elles un sens pour les Ivoiriens ?
Je pose la question car comment pouvons-nous rester sans réaction face à l’imposteur qui a pris notre pays en otage depuis 1999 et le gère selon ses caprices ?
Comment ce dernier peut-il sortir du pays et y revenir comme il veut ?
Comment pouvons-nous le laisser y agir comme bon lui semble ?
Comment peut-il continuellement narguer et piétiner tout un peuple sans que la foudre ne s’abatte sur lui ?
Pourquoi ce braqueur de notre économie et fossoyeur de nos libertés n’est-il jamais inquiété ?
Ce dictateur n’est-il pas trop à l’aise depuis le 11 avril 2011?
Nathalie Yamb a été expulsée pour avoir dit, à Sotchi (Russie) le 24 octobre 2019, des choses vraies sur la France, ce pays qui fait toujours le contraire de ce qu’il dit, ce pays bizarre dont les Maliens et Burkinabè ont fini par découvrir la duplicité et la supercherie après avoir applaudi ses crimes en Côte d’Ivoire en 2002, 2004 et 2011. Et on ne fit rien pour empêcher cette expulsion alors que tout le monde savait depuis vendredi que les autorités policières ivoiriennes voulaient l’entendre.
Était-il si compliqué de sonner l’hallali et de mobiliser, sur les réseaux sociaux, les Ivoiriens épris de liberté et de justice pour faire barrage à l’arbitraire ?
Était-il impossible d’envahir la préfecture de police d’Abidjan où était convoquée la conseillère du prof. Mamadou Koulibaly ?
Bref, force est de constater que Yamb, qui prononça un grand discours contre la criminelle Françafrique, fut abandonnée à son triste sort par ceux-là même pour qui elle se bat depuis plusieurs années. Et il risque de ne rien se passer pour elle dans les jours et mois à venir comme il ne se passa rien lorsque les Hubert Oulaï, Samba David, Assoa Adou et Justin Koua furent injustement arrêtés et incarcérés. Or, à un moment donné, la résignation devient lâcheté et il n’y a pas plus méprisable qu’un peuple qui refuse de défendre ses droits.
Les “yako” et autres soutiens à Monique Gbekia, à Mamadou Koulibaly et aux militants de Lider, bien que nécessaires, ne suffiront pas. Plus que cela, nous avons l’obligation de mettre fin au drame ivoirien. Nous devons, pour cela, nous dresser ensemble contre le dictateur, le dégager avant octobre 2020 et instaurer une transition qui mettra tout à plat, qui décidera d’un commun accord du découpage électoral, des listes électorales, de la composition de la commission électorale, etc.
J’ai entendu certaines personnes dire qu’elles refusaient d’entrer dans la plateforme formée par le PDCI et le FPI parce que, selon elles, elles ne luttaient pas contre un individu mais contre un système. OK, mais qui aujourd’hui est au service du système esclavagiste et vampiriste en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo ?
Qui sert ses intérêts avec autant de zèle dans ces trois pays ?
Qui s’empresse d’exécuter l’ordre de la France d’expulser tel ou tel Africain qui critique le franc CFA ou demande la fermeture des bases militaires françaises en Afrique ?
Ceux qui veulent opposer les individus aux systèmes ouvrent un faux débat et ont tort de vouloir faire cavalier seul. Le vrai débat est de faire bloc et de commencer par combattre les agents du système mis en place par l’oligarchie politico-financière prête à broyer quiconque désire travailler au progrès de l’Afrique.
Il faut en finir avec le “chacun pour soi” si nous voulons échapper à un naufrage collectif !