Le président Salogo Mamadou (à droite sur la photo), posant, ici, avec le Grand Cheick du Burkina Faso.

La paix et la cohésion sociale semblent menacées en Côte d’Ivoire, tout comme au Burkina Faso, à l’approche des élections générales dans les deux pays. Une situation préoccupante pour Salogo Mamadou, président de la communauté Burkinabé en Côte d’Ivoire. Rencontré à son domicile abidjanais il y a quelques jours, il appelle les citoyens des deux pays à la retenue dans les propos et les actes quotidiens. ”Sans la paix, rien de durable ne peut être construit’’, dit-il.

Cela fait de nombreuses années que Salogo Mamadou préside aux destinées de la communauté Burkinabé, représentant plus de six millions de citoyens, en dehors de toutes statistiques fiables. Parcourant tout le territoire ivoirien en vue de sensibiliser ces compatriotes sur la nécessité de vivre en harmonie avec les lois de leur pays d’accueil ainsi qu’avec ‘’leurs tuteurs’’, pour ceux, les plus nombreux, vivant dans les villages et campagnes ivoiriens, il se dit confiant quant à la pratique du vivre ensemble. ‘’Les plus grands conflits entre mes compatriotes et les Ivoiriens proviennent, généralement, des litiges fonciers. Nous sensibilisons, donc, nos compatriotes, au respect des textes réglementaires en Côte d’Ivoire, mais aussi au respect des us et coutumes des villages d’accueil. Cela fait régulièrement depuis quelques années, nous constatons une accalmie de ces conflits. Nous constatons aussi que les tracasseries policières ont, presque, disparues. Mais il y a des foncièrement xénophobes, du reste très peu, qui créent de petits conflits qui, heureusement ne débordent pas’’, constate-t-il.

S’agissement de son pays d’origine, le président Salogo explique que pour le vote, ‘’le Gouvernement Burkinabé a lancé une vaste opération de délivrance de cartes nationales d’identité à sa diaspora, exigées pour prendre part au vote. Les cartes consulaires ayant été trouvées non fiables par les autorités. Aussi, après la première opération d’enrôlement des Burkinabés de Côte d’Ivoire qui n’a pas connu une grande affluence, le Gouvernement entend revenir très prochainement’’.

Membre du bureau de l’Union des ressortissants des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (UREM-Cedeao), il se dit préoccupé que l’instance dirigeante tarde à se mettre en place, depuis la fin de mandat de Laurent Yakoubi, le Togolais qui en assurait la présidence du bureau sortant.

Laurent Nahounou
laurentmadoun@gmail.com