“Insubmersible” et “résilient”, tels sont les deux adjectifs que je suis tenté de prononcer en relisant le parcours de Laurent Gbagbo car les épreuves auxquelles il fut confronté tous les dix ans n’ont réussi ni à le faire plier ni à tuer en lui le rêve d’une Côte d’Ivoire souveraine et maîtresse de son destin ni à lui enlever le désir de se battre pour la justice et la vérité.
Souvenons-nous de 1982 (quand il fut faussement accusé avec Bernard Zadi Zaourou et Pierre Kipré de vouloir renverser le régime d’Houphouët, à la suite de quoi il s’exila en France via ce qui était encore la Haute-Volta), de 1992 (lorsqu’il fut emprisonné avec son épouse et d’autres démocrates ivoiriens après une marche que le pouvoir avait infiltrée de casseurs et de loubards et au cours de laquelle il faillit être assassiné), de 2002 (quand le pays fut attaqué par une rébellion financée en partie par Dramane Ouattara et Konan Bédié) et de 2011 (quand la résidence présidentielle où il se trouvait avec parents, amis et collaborateurs fut bombardée pendant plusieurs jours par la coalition franco-onusienne).
Tous ces douloureux événements auraient pu le décourager, voire le briser, mais l’homme s’est toujours relevé, a toujours tenu bon, a toujours rebondi, a toujours porté sa croix avec dignité et sans amertume.
Le but de ce papier n’est pas de canoniser l’ancien président ivoirien puisque lui-même a déjà admis et confessé certaines des erreurs qu’il a commises. Notre seule motivation ici est de dire que l’Afrique n’est pas en panne de repères ou de modèles et que certaines qualités de Laurent Gbagbo qui seront exposées plus loin peuvent contribuer au réarmement moral des Africains et au repositionnement de leur continent sur la scène internationale. (La suite vous sera proposée aujourd’hui ou demain)
Jean-Claude DJEREKE