Stéphane Hessel est un Français né à Berlin d’un père juif. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est déporté à Buchenwald. En 1948, il participe à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il meurt le 26 février 2013 à 96 ans. Avant sa mort, il publie, en octobre 2010, « Indignez-vous ! », un livre de 32 pages. Attaqué par certains comme Pierre André Taguieff, directeur de recherches au CNRS, qui accuse l’auteur d’appeler à la haine contre Israël, ce petit opus est vendu à plus de 500.000 exemplaires en deux mois. L’appel de Hessel, dont je propose quelques extraits ci-dessous, semble avoir été entendu par les Gilets jaunes qui sont dans la rue depuis 3 semaines et demandent la destitution de Macron, ami des ultra-riches qui, avec les Énarques, ont fait main basse sur la France et sur les richesses de l’Afrique francophone. Et si nous décidions de répondre, nous aussi, à l’appel de Hessel au lieu d’ergoter indéfiniment sur Soro, Adjoumani, Bédié ou Affi ? Et si nous prenions enfin nos responsabilités devant l’Histoire?
« Les raisons de s’indigner peuvent paraître aujourd’hui moins nettes ou le monde trop complexe. (…) Mais dans ce monde, il y a des choses insupportables. Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je dis aux jeunes: cherchez un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l’indifférence, dire ‘Je n’y peux rien, je me débrouille’. Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. L’actuelle dictature internationale des marchés financiers (…) menace la paix et la démocratie. L’écart entre les plus pauvres et les plus riches n’a jamais été aussi important: et la course à l’argent, la compétition, autant encouragée. »
« Que des Juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c’est insupportable. Hélas, l’Histoire donne peu d’exemples de peuples qui tirent les leçons de leur propre histoire. »
« On peut se dire que le terrorisme est une forme d’exaspération. Et que cette exaspération est un terme négatif. Il ne faudrait pas exaspérer, il faudrait espérer. L’exaspération est un déni de l’espoir. Elle est compréhensible, je dirais presque qu’elle est naturelle, mais pour autant elle n’est pas acceptable. Se dire ‘la violence n’est pas efficace’, c’est bien plus important que de savoir si on doit condamner ou pas ceux qui s’y livrent. »