Voici certaines des grandes lignes de la dixième édition du rapport de PwC, SA Mine, publié sous forme d’une série de publications mettant en avant les tendances de l’industrie minière sud-africaine.

JOHANNESBURG, Afrique du Sud, 3 octobre 2018/ — L’exercice financier 2018 ne s’est pas avéré de tout repos pour les compagnies minières sudafricaines. Dans l’ensemble, la performance financière de l’industrie minière s’est considérablement améliorée par rapport à l’exercice précédent. Cette situation s’est largement reflétée chez les producteurs sud-africains de matières premières en vrac, avec une bonne performance du minerai de fer, du charbon, du manganèse et du chrome. Malheureusement, l’industrie minière sud-africaine dans son ensemble, qui est plus exposée aux métaux précieux, n’a pas profité de la même de la hausse des cours. Voici certaines des grandes lignes de la dixième édition du rapport de PwC (www.PwC.com), SA Mine, publié aujourd’hui sous forme d’une série de publications mettant en avant les tendances de l’industrie minière sud-africaine.

Michal Kotzé, responsable des services et des ressources énergétiques pour l’Afrique chez PwC, déclare : « 2018 a été marquée par une performance mitigée pour l’industrie minière sud-africaine, avec le prix des matières premières en vrac qui a continué de grimper, après avoir connu des cours bas en 2016, alors que les métaux précieux continuent de traverser une phase difficile.

« Les initiatives de réduction des coûts n’ont pas pu contrebalancer l’impact de l’inflation du coût des achats. La diminution des coûts et les difficultés liées à la production ont provoqué un affaiblissement des résultats opérationnels. Si l’on ajoute la détérioration du cours de l’or et du platine, cela veut dire concrètement que l’industrie a enregistré une perte en 2018 ».

Pour la première fois depuis 2012, les dépenses en capital ont augmenté, avec la finalisation de projets à long terme pour le platine et l’or, alors que des puits anciens et non performants sont en cours de fermeture.

Alors que la nouvelle charte minière a mis en avant l’incertitude réglementaire, la nomination d’un nouveau ministre des ressources minières en février 2018 a fait naître l’espoir d’un dialogue ouvert et d’un regain de stabilité dans l’industrie. Bien que la version définitive de la charte devrait probablement faire l’objet de certaines critiques, des efforts communs ont permis un rapprochement entre l’industrie minière et le gouvernement. Les changements réglementaires environnementaux reçoivent également une attention méritée. Nous avons en outre ajouté un bref aperçu des changements réglementaires en RDC et en Tanzanie.

Capitalisation boursière

En 2018, la capitalisation boursière totale des 31 sociétés analysées dans le rapport est repartie à la hausse,  à hauteur de 482 milliards ZAR (2017 : 420 milliards ZAR). Bien qu’il s’agisse d’une augmentation de 62 milliards ZAR par rapport à l’année précédente, le niveau reste en dessous de celui de juin 2016 (560 milliards ZAR).

Le secteur de l’or et des métaux du groupe platine (MGP) continuent de dominer la capitalisation boursière des sociétés évaluées, mais a connu des baisses de 4 % et 5 %, respectivement. Le résultat du minerai de fer a augmenté de 40 milliards ZAR entre 2017 et 2018 ; avec une hausse du pourcentage de la part de capitalisation qui est passé de 13 % à 20 %. Le reste des matières premières est resté stable.

Production

Le manganèse, le minerai de fer et le chrome sont les seules matières premières ayant présenté une véritable croissance de production au cours de ces 15 dernières années. La production de charbon a montré une augmentation marginale pour la première fois durant ces trois dernières années. Elle reste toutefois stable pendant ces 15 dernières années. L’or poursuivra son déclin à long terme. Le maintien des prix bas pour le platine devrait probablement déboucher sur une baisse renouvelée de l’approvisionnement, en l’absence d’une augmentation raisonnable des prix.

Performance financière

Le chiffre d’affaires total généré par les compagnies et analysé pour l’exercice financier clos au 30 juin 2018, a augmenté de 8 % (28 milliards ZAR) par rapport à l’exercice précédent. Les chiffres d’affaires du charbon et du manganèse ont largement contribué à cette hausse. Le charbon a augmenté sa part dans le chiffre d’affaires minier total en Afrique du Sud, et arrive en tête des recettes minières pour l’exercice de cette année (29 %). L’augmentation provient d’un cours favorable du rand pour cette matière première, avec une production marginalement plus élevée. Le platine et l’or ont donné un pourcentage moins élevé en raison de cours relativement plus faibles et d’une production peu élevée.

Le rand s’est renforcé durant le deuxième semestre, ce qui a provoqué une diminution moyenne des prix obtenus pour l’or, le platine et le minerai de fer. « La baisse du cours du rand, ainsi qu’une production d’or et de platine affaiblie, mettent les grands producteurs d’or et de platine sudafricains sous une grande pression, comme l’illustre la capitalisation boursière de ces entités », ajoute Andries Rossouw, associé chez PwC.

Malgré de nombreuses mesures de réduction des coûts, une élévation des coûts supérieure à l’inflation continue de mettre l’industrie sous pression, avec un BAIIA en baisse.

Les dépenses de capital ont repris, après des niveaux historiquement bas ces dix dernières années, pour refléter une augmentation de 19 %. Les dépenses opérationnelles ont augmenté de 13 %. Le coût salarial reste la principale dépense de l’industrie minière.

Le fléchissement de l’exercice en cours a doublé par rapport à l’exercice précédent en raison de la baisse de l’or et du platine. Après le bénéfice net de l’exercice précédent, les compagnies se retrouvent dans une position de perte provoquée par des fléchissements accrus des cours et un BAIIA en berne. La marge du BAIIA (22 %) est inférieure à celle de l’exercice précédent (25 %).

Les dépenses nettes d’intérêts ont augmenté de 2 milliards ZAR par rapport à l’année précédente, avant tout en raison d’emprunts utilisés pour des regroupements d’entreprises. Les compagnies minières ont eu des charges fiscales cumulées de 9 milliards ZAR, contre 10 milliards ZAR l’année précédente, mais ont dû payer davantage d’impôts (18 milliards ZAR), soit une augmentation de 29 % en comparaison avec l’année d’avant.

Les ratios de solvabilité ont légèrement diminué en comparaison avec l’année précédente en raison d’une perte nette due en grande partie par les provisions pour dépréciation. La situation de liquidité cumulée est favorable et plus optimiste que celle du secteur minier mondial. Malheureusement, ceci occulte des difficultés encore réelles au niveau des entreprises.

Le risque environnemental

Les risques communiqués par les compagnies pétrolières internationales et par les compagnies minières sud-africaines sont largement similaires. Toutefois, les problématiques suivantes sont à distinguer  : l’Afrique du Sud est moins exposée aux catastrophes naturelles, même si certaines mines ont dû fermer dans le passé en raison d’inondations et de sécheresses. La technologie et les cyber-risques sont en forte croissance dans l’environnement minier international. En Afrique du Sud, la concurrence de marché n’est pas considérée comme un risque majeur.

La Charte minière

La Charte minière révisée a été adoptée en juin 2018 et publiée le 27 septembre 2018.

Les nouveaux détenteurs de permis d’exploitation ont l’obligation d’avoir  un 30 % de propriétaires noirs. Les intérêts reportés (IR) sont une exigence supplémentaire. Le concept d’IR n’est pas nouveau dans l’industrie minière. Les intérêts reportés signifient que les actions émises pour les employés en cours de qualification et les communautés hôtes ne comportent pas de frais et sont exempts de servitudes. Le coût des intérêts reportés devra être recouvré par un porteur approprié pour le développement de l’actif. De nombreux pays africains disposent de dispositions dans leurs réglementations minières donnant au gouvernement une participation gratuite entre 5 % et 15 % dans les compagnies minières. Toutefois, ceci n’a pas toujours eu l’effet escompté, étant donné que les États hôtes sont souvent d’avis que les compagnies minières ne paient pas assez rapidement les dividendes.

De plus, l’obligation de représentation des femmes noires est passée à 20 %, contre 25 % l’année dernière.

Il est à noter que le projet d’amendement du développement des ressources minérales et pétrolières, qui suivait la procédure législative depuis 2013, a été retiré.

La Charte étant adoptée, il reste à voir si les entreprises et le gouvernement peuvent travailler plus efficacement pour créer un environnement minier plus stable en Afrique du Sud.

Création de valeur pour les investisseurs miniers en Afrique du Sud

L’industrie minière continue d’ajouter une valeur significative pour le pays et ses habitants. Les parties prenantes du secteur sont notamment les employés et leurs familles, les syndicats, le gouvernement, les actionnaires, les fournisseurs et les clients. Comme indiqué dans les déclarations de valeur ajoutée de la société, la main-d’œuvre constitue encore la majeure partie de la valeur ajoutée (47 %), suivie du gouvernement (24 %) par le paiement des impôts directs, ainsi que les taxes salariales et les redevances. Les actionnaires ont augmenté leur part grâce à l’amélioration des dividendes des producteurs de matières premières en vrac.

La RDC

Environ 16 ans après l’entrée en vigueur de la version initiale du code minier, la République démocratique du Congo (RDC) a été frappée par une crise économique. En parallèle, le cobalt est devenu la matière la plus chère dans les batteries au lithium-ion utilisées dans les smartphones et les véhicules électriques (VE), et représente dorénavant environ la moitié du marché des métaux. La RDC représente  69 % de la production mondiale de cobalt.

Un nouveau code minier a été rédigé pour garantir des règles plus solides, plus de transparence, des opportunités de développement local et un régime fiscal équitable. Toutefois, la version finale entérinée en mars 2018 n’est pas soutenue par de nombreuses compagnies minières.

Tanzanie

La Tanzanie a récemment modifié sa réglementation pour le secteur minier, ce qui semble avoir diminué l’appétit des investisseurs. Ces modifications ne sont pas arrivées de manière isolée, un certain nombre de juridictions en Afrique ayant adopté des régimes réglementaires plus stricts, mais il semble que la Tanzanie soit allée  encore plus loin. Parmi ces modifications réglementaires figurent le nouveau régime d’imposition sur les revenus, en vigueur depuis 2016, l’élévation des taux de redevance et un nouvelle « taxe de dédouanement » appliquée à l’exportation de minéraux, les restrictions sur les crédits sur la TVA en relation avec l’exportation de minerai non traité et les nouvelles exigences de contenu locales.

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