‘’L’histoire de Nzuéba, film fiction’’

Ursula Koffi est une jeune étudiante Ivoirienne résidant à Abidjan. Inscrite en Master 2 de recherche en cinéma à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, elle est à la fois actrice et réalisatrice. Au moment où se déroule le ‘’Clap Ivoire international 2018’’ qui a débuté mardi 04 septembre 2018 pour prendre fin le 08 du même mois, au Majestic du Sofitel Hôtel Ivoire  d’Abidjan, cette jeune dame jette un regard sur sa carrière et parle de son avenir.

Ursula Koffi, vous êtes à la fois actrice et réalisatrice, comment êtes-vous arrivée  à ces métiers du cinéma ?

J’ai toujours eu une très grande passion pour la scène. A l’école primaire, j’adorais déjà le théâtre et je jouais souvent le premier rôle dans diverses pièces. Le public m’appréciait beaucoup et régulièrement.  Cela m’avait encouragée à mieux cultiver et développer cette vocation innée, la vocation d’actrice, car après l’obtention de mon Baccalauréat, j’ai opté pour des études en cinéma. Tout le reste a suivi.

Ainsi donc, Ursula Koffi est passée d’actrice à réalisatrice. Expliquez-nous alors ce changement de cap, et surtout, donnez-nous en les raisons.

J’ai d’abord été actrice dans divers films. Le déclic s’est produit le jour où un ami m’a dit : ‘’Tu possèdes assez de talent pour rester seulement devant la caméra’’. Le réveil ne s’est pas fait attendre, et mes yeux se sont aussitôt ouverts sur les multiples et réelles perspectives professionnelles qui s’offraient à moi. Avoir l’opportunité de porter à l’écran mes propres idées, des idées personnelles et originales, cela me réjouissait. Je me suis donc mise au travail. Depuis 2016, j’ai 2 films à mon actif en tant que réalisatrice. Mon premier court métrage réalisé en 2016 est intitulé ‘’A cette inconnue’’. Ce film a été un franc succès, il a reçu le 2ème prix fiction de Clap Ivoire 2017 et a été nominé au Festival Français ‘’FESTIMAJ’’ 2017. Ensuite, a suivi un autre court métrage, ‘’Nzuéba’’, que j’ai terminé au mois de juillet de cette année, et qui vient de remporter le premier prix fiction de Clap Ivoire 2018. Ce court métrage représentera la Côte d’Ivoire à Clap Ivoire international 2018 programmé du 4 au 8 septembre 2018 au Majestic du Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan.

Pourriez-vous nous dire quelles sont vos principales sources d’inspiration dans vos films?

Pour construire mes films, la principale matière première que j’utilise est la culture africaine, dans sa richesse et sa diversité. C’est ce que je fais et c’est ce que je continuerai de faire. Le vécu quotidien en Afrique est pour moi une source d’inspiration inépuisable qui renfermera toujours une pléthore d’histoires merveilleuses, et encore méconnues, que j’aimerais porter à l’écran pour ainsi contribuer à mon niveau à leur sauvegarde. Beaucoup de nos devanciers l’ont fait, chacun à sa manière, mais je pense que nous devons continuer à le faire, car c’est ce que nous avons de meilleur à offrir au monde, notre culture.

Pourriez-vous nous donner un exemple concret, tiré de vos films, de cette thématique culturelle africaine  que vous exploitez ?

Bien sûr et à ce propos, je vous parlerais de mon second court métrage  ‘’Nzuéba’’. C’est une histoire qui se passe en pays Akan en Côte D’Ivoire. Nzuéba, du nom de l’actrice principale, est une jeune et pieuse chrétienne âgée d’une vingtaine d’années, employée dans un cabinet psychiatrique. Elle découvre qu’elle a le don de guérir les malades mentaux mais ignore l’origine de ce pouvoir extraordinaire. Elle a des visions incessantes qui la tourmentent, recevant par exemple la visite de sa grand-mère décédée qui la réclame pour venir servir ses ancêtres. Adjo, sa mère, lui apprend alors qu’elle est née grâce à des rites traditionnels séculaires qui lui imposent ainsi d’être une prêtresse, sinon qu’elle n’aura jamais la paix. Nzuéba va-t-elle devenir prêtresse malgré sa foi chrétienne, ou tourner le dos à l’appel des traditions ? Ce court métrage ouvre en fait un débat sur la cohabitation parfois difficile, et même conflictuelle,  entre la religion traditionnelle africaine et la religion chrétienne.

Avez-vous des projets d’avenir pour booster votre carrière ?

Oui bien sûr, et cela comme dans toute profession sérieuse. J’ai, en effet, l’intention d’explorer mes chances de réussite et de succès à l’international. Cela pourrait arriver un jour avec certaines collaborations, et cela pourrait m’aider à mieux me positionner pour participer aux divers festivals internationaux en vue de mieux apprendre et de mieux m’épanouir. Je laisse cependant Dieu me guider, le dernier mot est toujours à lui, et seulement à lui.

Réalisée par Laurent Nahounou

laurentmadoun@gmail.com