Lasses d’attendre une solution aux multiples difficultés existentielles qui sont les leurs depuis leur déguerpissement forcé de la ‘’Cité Jacob’’ en 2013, à Modeste, village de la Sous-préfecture et Commune de Grand-Bassam, pour le compte de la société immobilière ‘’Groupement 4000’’, des populations crient leur misère au Chef de l’Etat ivoirien, et demandent son intervention en vue d’une solution.
Dans un courrier adressé à Son Excellence Alassane Ouattara, vendredi 27 juillet 2018, le président de l’Organisation non gouvernemental (ONG) de Droits de l’Homme ‘’Ordre Mondial des Amitiés (OMA)/Word Friendship Order (WFO)’’, Asuquo Stéphane, demande que celui-ci porte un regard sur leur situation, lui et les autres victimes. Il accuse le chef du village de Modeste, Nanan Konney Ahoua Simon, d’être à l’origine de leur difficile situation actuelle, et plaide pour que les Institutions coutumières et de la République saisies pour la cause se décident enfin. ‘’C’est pourquoi, vu le mutisme du Préfet de Grand-Bassam, de la royauté N’Zima, de la Commission des Droits de l’Homme qui avait promis de venir échanger avec chacun d’entre nous aux fins d’une solution pacifique, et qui n’est plus venue, nous vous prions, Excellence, de nous permettre de vous présenter de vive voix la situation qui prévaut à Modeste’’, écrit-il. Puis, ‘’nous vous prions de permettre qu’une enquête y soit menée afin de publier les vraies limites de ce village ; que le chef du village de Modeste soit entendu sur la gestion de la chefferie et les questions foncières qui font couler beaucoup d’encre et de salive ; que la Cour Suprême se prononce sur la demande des populations en vue d’annulation des faux titres fonciers brandis par des individus pour harceler et traumatiser les pauvres familles de Modeste’’, prie-t-il le Chef de l’Etat. De qui il souhaite ‘’une sécurité au regard de menaces que reçoivent les membres de l’ONG’’.
Les difficultés commencent en 2013
Comme indiqué plus haut, c’est en 2013 que commencent leurs difficultés, indique-t-il dans son courrier au président de la République. ‘’En effet,commence l’auteur du courrier, depuis 2013, dans le cadre de nos activités, nous avons multiplié les échanges sur la violation des Droits de l’Homme dans ce village. C’est ainsi que nous avons rencontré les autorités préfectorales de Grand-Bassam, la chefferie de Modeste, et bien d’autres. Nous avons rencontré les autorités de la Grande Médiature, de la Commission des Droits de l’Homme afin d’une intervention pacifique appropriée. Et dénoncer des actes humiliants que nous subissions, et posés par des groupes de personnes sous le couvert d’Entreprises immobilières qui nous exproprient nos terres. Traumatisant les populations livrées à elles-mêmes, en les déguerpissant anarchiquement, en toutes illégalité et impunité. Aux cours de nos investigations, nous avons constaté que le chef du village usait de son arrêté de nomination pour intimider ses administrés. C’est ainsi que plusieurs familles ont été traduites en justice, et sont aujourd’hui menacées de perdre leurs parcelles de terre, et même leur village’’, écrit Stéphane Asuquo.
Le chef du village de Modeste accusé
Qui indiquent que des Entreprises ont ainsi obtenu plusieurs hectares de terre du chef du village sans l’accord préalable des familles propriétaires. Il en veut pour preuve ‘’le Cantonnement chinois, site propriété de la famille Kouao qui n’a pas été associée aux négociations, et qui fait l’objet de harcèlement de M Simon Ahoua Konney’’, dénonce-t-il. Selon des sources que l’auteur du courrier au Chef de l’Etat n’a pas indiquées, ‘’les populations du quartier «Jacob William» de Modeste, appelé aussi «Madame Bon coin» étaient menacées de déguerpissement par la société immobilière «Groupement 4000». Prenant la menace insistante au sérieux, celles-ci se sont rendues au domicile du chef de village pour l’en informé. Lequel leur a délivré une attestation villageoise le 16 Avril 2014, avec promesse d’un lotissement demandé par la Mairie de Grand-Bassam au ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, dans un courrier daté du 02 Juin de la même année’’, dit-il encore.
Le président de OMA/WFO d’accuser que ‘’malgré tout cela, les menaces s’accentuaient. Parties revoir le chef du village, celui-ci a demandé que les populations se cotisent à hauteur de 20 millions de francs Cfa pour qu’un Avocat poursuive l’affaire en justice. Ce qui a été fait. Hélas, aucun Avocat n’a assisté aux audiences, et les populations sont livrées à elles-mêmes, depuis lors’’, regrette Stéphane Asuquo. Et ‘’Groupement 4000’’ occupe désormais le site, pendant que les populations déguerpies de force errent à travers les Communes d’Abidjan et alentours’’.
La version du chef de village
Interrogé sur le sujet, au téléphone, Nanan Konney Ahoua Simon a demandé de rencontrer son intérimaire à la chefferie du village. Un peu souffrant, a-t-il expliqué, il doit se reposer. Quant à l’intérimaire, , il est demeuré injoignable jusqu’à ce jour. Joint à son tour, le Secrétaire du chef du village Arsène Tchimou, en partance pour Bongouanou ce jour-là, avait promis de rappeler une fois à destination. Près de dix jours après, nous attendons encore. Rencontré à son Cabinet, l’Avocat accusé dit ne rien savoir de la transaction dont il est question dans le courrier.
Il est à noter que le site sus-visé est l’objet d’une ‘’Convention de cession pour le financement, la conception, la construction et la commercialisation de 4 000 logements sociaux, économiques et de moyen standing’’ entre l’Etat de Côte d’Ivoire et ‘’le Groupement 4 000’’. Si l’objet ne pose aucun problème au regard d’une décision gouvernementale de loger à moindre coût les couches les plus défavorisées de la population ivoirienne, il n’en est pas de même des signataires, du moins en ce qui concerne la cession de la parcelle de plus de 35 hectares. Ici, en lieu et place du chef du village de Modeste dont le site fait partie intégrante, c’est plutôt le Roi des Abouré “Ehe“ de Moossou, village de la Commune de Grand-Bassam, qui en a été le cédant. Toute chose qui a été corrigée au moment de la purge des droits coutumiers versés dans les caisses de la chefferie de Modeste. Malheureusement, de profondes divergences entre le chef du village et le président du comité foncier d’alors, soutenus par d’autres ex-collaborateurs du chef, fait retarder la répartition des trois cent millions de francs de francs aux bénéficiaires. Ces derniers ont tout simplement fait opposition du paiement. Aux dernières nouvelles, ils auraient obtenu ‘’la main levée’’ du Tribunal.
Par ailleurs, des sources dignes de foi avancent qu’au nombre des déguerpis du site sus-visé, nombreux sont ceux qui sont étrangers au village. Ils y auraient été installés par des squatters gourmands, qui leur ont ‘’vendu’’ des terrains à vil prix pour la construction, qui un logement, qui d’autre d’une petite activité avicole, qui encore faire du potager ou du vivrier. Une fois déguerpis, le chef du village de Modeste entendrait les recaser sur un autre site dont l’approbation du lotissement tarderait encore au ministère de la Construction.