Nombreux sont les nouveaux promoteurs impudents ou devrais-je simplement dire impudiques de la réconciliation nationale.
La réconciliation nationale, un concept qui dans la bouche de certains se vide de son sens profond pour devenir, une chose curieuse sans aucun intérêt.
La réconciliation nationale… oui, mais avec qui ?
Selon Susan Thomson, politologue qui enseigne la vie politique africaine contemporaine aux Five (5) Collèges (Hampshire Collège, Amherst, États-Unis d’Amérique), la réconciliation nationale est une question de méthodologie, tout en appuyant sur les aspects déontologiques et d’éthique.
En effet d’après Wikipédia : « L’éthique est une réflexion sur les valeurs qui orientent et motivent nos actions. Cette réflexion s’intéresse à nos rapports avec autrui et peut être menée à deux niveaux. Au niveau le plus général, la réflexion éthique porte sur les conceptions du bien, du juste et de l’accomplissement humain ».
Pour simplifier, la réconciliation nationale découle aussi de la légitimité, que peut avoir un individu à aborder la question, mais surtout à aborder ces thèmes en s’adressant à un peuple meurtri par des actes de violations de leurs droits les plus élémentaires et à qui l’on aurait fait subir une violence sans précédent comme s’ils étaient dans un Etat en guerre.
La réconciliation nationale sortie de là, abordée par un astre politique comme feue JULES ARISTIDE BOURDES OGOULIGUÉNDÉ ou encore de celle de Jean PING OKOKA Président élu par le peuple Gabonais en août 2016, ne peut avoir un écho plus que favorable, alors que le même thème abordé par Ali Bongo qui se rêve en monarque héliocentrique et omnipotent soutenu par une bande de mercenaires sera automatiquement rejeté, voire même combattu.
L’espoir d’une union entre les loups et les moutons… utopique.
Alors que le journal L’espoir dans son numéro 251 du lundi 14 mai 2018, titre : « LA RECONCILIATION NATIONALE : Un sujet à ne pas éluder ! », nous pouvons lire dans ses lignes : « il y a des compatriotes qui depuis la présidentielle du 30 août 2016, ne se sont toujours pas remis et continuent d’entretenir la rancœur, l’injure et la colère. Sans oublier d’autres compatriotes qui ont perdu tout repère. Des éléments qui nécessitent une réconciliation nationale ». D’après notre cher compatriote Muetse qui a signé cet article, l’exemple à suivre serait au Kenya. Mais ce parallèle a-t-il un sens ? Dans la situation politico-judiciaire qu’a traversé le Kenya, la cour constitutionnelle a lu le droit en toute impartialité et a joué son rôle en invalidant les résultats qui donnaient d’office vainqueur le président sortant Uhuru Kenyatta pour des raisons de doutes sur les dits résultats. Dans la situation Gabonaise, il s’agit d’une élection truquée avec une explosion flagrante de la démographie du Haut-Ogooué en 24 h pour permettre au président sortant non seulement de rattraper son retard, mais aussi de voler la victoire du peuple avec la bénédiction de la cour constitutionnelle gabonaise. Celle-ci n’a pas été capable de faire preuve d’éthique en lisant simplement le droit et en redonnant au Gabon ses lettres de noblesse.
Sans oublier que tout ceci s’est soldé par le massacre de populations civiles innocentes qui ne réclamaient que justice, paix et liberté, sans qu’aucune enquête n’ait été diligentée et sans que personne n’ait jamais été mis en cause. Des populations aspirant simplement à la dignité furent massacrées sans que cela n’émeuve personne.
Aucun agent des forces de police, de la gendarmerie, de la garde présidentielle d’Ali Bongo, aucun ministre, ni de la défense, ni de l’intérieur, ni même de la justice n’a jamais été entendu à ce sujet. Aucun magistrat n’a posé la moindre question sur le dit sujet.
Surpris par l’exemple choisi par notre compatriote de Journal L’espoir, il me vient alors, certaines questions.
Qui est responsable de quoi pendant la période post-électorale et sommes-nous vraiment dans le même contexte que le Kenya ?
Aussi pour éviter d’aborder ces questions et faire la lumière sur les massacres et les disparitions dont sont victimes le citoyens gabonais, on nous enfume comme d’habitude avec des concepts totalement vidés de leur substance, alors même que l’ambassade du Gabon à Paris pour ne citer que celle-là, est incapable de jouer son rôle correctement et en toute impartialité vis-à-vis des ressortissants gabonais vivant en France. Poussant ainsi de nombreux compatriotes dans la précarité, l’insécurité et dans l’illégalité dans un pays qui n’est pas le leur.
L’ambassade du Gabon à Paris, infesté par une horde de partisans émergents zélés et haineux, mène sa besogne destructrice de la cohésion nationale sous le haut patronage de sieur Flavien Enongoué (ambassadeur d’Ali Bongo) et du pouvoir despotique en place au Gabon, pendant que d’autres nous parlent de réconciliation nationale…
Est-ce du cynisme ?
A l’heure qu’’il est, à chaque fois qu’un compatriote aurait besoin du moindre document devant être signé et tamponné par l’ambassade du peuple Gabonais, les agents d’Ali Bongo s’assurent que cela n’arrive pas.
Mais au lieu de se soucier une seule fois en 50 ans de despotisme de la situation du peuple Gabonais, on vient nous vendre la réconciliation nationale.
La réconciliation nationale… oui, mais avec qui ?
Le peuple Gabonais dans son ensemble, souhaite la réconciliation nationale, mais cela ne se fera que lorsque les coupables des exactions citées plus hauts seront traduits devant une vraie cours de justice avec des magistrats honnêtes et pas avant.
Lorsque justice sera faite et que les magistrats diront le droit, le Gabon fera un bon en avant et la réconciliation nationale sera un fait.