(Le Nouveau réveil, 22 avril 2013) – Par essence, l’œuvre d’art poursuit un double objectif. Premièrement, la recherche du plaisir résultant de la satisfaction du sentiment esthétique (l’art pour l’art). De ce strict point de vue, il n’est pas nécessaire d’avoir l’oreille particulièrement exercée pour éprouver les sensations de bien être que procure une belle œuvre musicale. En effet, le beau musicalement se perçoit d’emblée quel que soit le sujet qui entend la mélodie. A côté de cette définition purement contemplative (recherche exclusive du beau), une seconde assertion admet que l’art est également au service d’une cause, souvent humanitaire (« l’art pour le progrès»). L’œuvre d’art doit donc joindre l’utile à l’agréable, le projet historique à la recherche de l’esthétique pure. Cette double quête nous semble parfaitement réalisée et réussie dans l’œuvre d’harmonisation de l’hymne du Pdci rda. L’artisan de cette prouesse n’est personne d’autre que le collaborateur direct du Professeur Alphonse Djéjdé Mady, le secrétaire général adjoint, chargé des sections et des délégations, Michel Coffi Benoît. D’où est venue à ce haut cadre l’idée d’harmonisation de l’hymne du Pdci rda et quelle muse subite l’a inspiré pour qu’il nous produise ce chef d’œuvre musical qui marquera sans doute un tournant dans la vie du Parti?
C’est ce que nous allons essayer de comprendre à travers le projet d’action formé par l’auteur et dont il a bien voulu partager quelques fragments avec nous. Au regard du climat politique délétère dans lequel ont évolué les partis politiques ivoiriens et des grands écueils qui se sont dressés devant eux récemment, se préoccuper de l’harmonisation d’un chant, fût il celui du Pdci rda peut paraître à certains égards comme un luxe, voire une incongruité. Et pour tant, il est notoirement connu que c’est dans les moments de tourmente que l’esprit humain secoué s’éveille à la créativité et accouche de ses plus belles œuvres. Les vers sublimes écrits par l’immortel Victor Hugo à la mémoire de sa fille Léopoldine sont un exemple édifiant dans l’histoire de la littérature mondiale. Pour Michel Coffi Benoît, les moments difficiles vécus par la Côte d’Ivoire ces dernières années et les balbutiements subséquents du Pdci rda, loin de nous entraîner dans le découragement et l’inhibition, sont une source de réadaptation et de régénération. Le projet d’harmonisation de l’hymne du Pdci rda se trouve ainsi amplement justifié. Mais avant de pousser plus loin l’effort de décryptage de l’œuvre politico artistique, intéressons nous à quelques problèmes de définitions.
1) d’abord, qu’est ce qu’un hymne ?
Selon le Larousse, le mot hymne vient du grec « humnos ». Chez les anciens, l’hymne est un chant, un poème à la gloire des dieux et des héros et se trouve souvent associé à un rituel religieux. Dans un sens plus profane, l’hymne est un chant ou un poème lyrique à la gloire d’un personnage illustre ou d’une grande idée. C’est dans ce sens moins sacré, mais toujours solennel, que toutes les nations se dotent d’un hymne national qui est un chant patriotique souvent chanté lors des cérémonies publiques à caractère national ou international. L’hymne du Pdci magnifie et retrace la genèse du Parti. Dans cet élan, il glorifie les nobles idéaux poursuivis par le Parti depuis sa création et rend un hommage vibrant au Père fondateur Félix Houphouët Boigny. Au passage, il fait un clin d’œil au grand bâtisseur de l’empire mandingue, soundjata Kéïta, dont l’héroïsme demeure encore de nos jours un modèle pour tous ceux qui caressent le rêve de l’unification de l’Afrique contemporaine.
Ici, nous allons restreindre volontaire ment le champ sémantique du terme au seul domaine de la musique pour les besoins de la cause. Dans ce cas et toujours selon le Petit Larousse, «harmoniser signifie ajouter à une mélodie une ou plusieurs parties harmoniques». Quant à l’harmonie, elle même, elle est la science des accords. Elle se lit de bas en haut et de gauche à droite. Après ce survol d’ordre terminologique, revenons à la formation du projet d’harmonisation de l’hymne.
Pourquoi, comment et quand, harmoniser l’hymne du Pdci rda a été ressenti par son auteur? Répondre à cette question, c’est en même temps élucider la question du caractère dualiste de l’œuvre. Cette œuvre est, selon nous, à la fois une création artistique, mais également l’expression d’une volonté d’incitation à l’action et à l’éveil des consciences en vue d’un nouveau départ. L’entreprise du secrétaire général adjoint du Pdci rda s’inscrit dans la durée. elle trouve ses racines dans l’histoire du Parti et celle de notre pays, la côte d’ivoire. En effet, après treize (13) ans de traversée du désert (depuis ce fameux 24 décembre 1999), il était temps, grand temps que le Pdci fasse son examen de conscience et sa mue en accédant au palier supérieur. Le Pdci n’a pas vocation à avoir le profil bas dans un pays qu’il a pétri de la sueur, du sang et de l’intelligence de ses pionniers. L’hymne du Parti n’a pas été harmonisé au hasard. L’œuvre vient légitimer la place que le Parti occupe sur l’échiquier socio politique national et pour signer son destin de premier Parti politique à avoir porté sur les fonts baptismaux les espoirs de tout un peuple.
Certes, le Pdci a connu beaucoup de tempêtes et de saignées mais, comme le roseau de la fable, il a plié sans rompre. Après 1993 et 1999, qui pouvait croire le Parti capable de se redresser pour demeurer incontournable en côte d’ivoire? L’hymne harmonisé apparaît comme le prélude à un autre sursaut, à un renouveau comme le Parti nous y a habitué lorsqu’il s’est trouvé à la croisée des chemins, comme c’est le cas aujourd’hui. L’harmonisation de l’hymne du Pdci sonne la charge de la renaissance et de la remobilisation. Tel nous semble être le message véhiculé par l’hymne harmonisé du Pdci rda. Pour récapituler, que peut on retenir de la création artistique qu’est l’harmonisation de l’hymne du Pdci rda ouvragée avec brio par l’un des plus fidèles serviteurs du Parti en la personne du secrétaire général adjoint, Michel Coffi Benoît?
a) D’abord que l’œuvre, autant dans sa version vocale que dans sa version instrumentale (fanfare), est une réussite musicale et elle connaîtra vraisemblablement un franc succès. En effet, à les entendre, les nouvelles sonorités distillées par l’hymne harmonisé sont si pures qu’elles vous transportent dans un monde infiniment merveilleux, comme si elles s’adressaient directement à votre âme. Du coup, l’émotion s’empare de vous, vous étreint et humidifie vos yeux de larmes arrachées du plus profond de votre être par une joie intense, indicible et bouleversante.
b) Ensuite qu’en même temps, vous ne pouvez pas avoir entendu l’hymne dans sa nouvelle version sans en déduire que nous sommes bien la veille d’une nouvelle ère au sein du Parti de Henri Konan Bédié. En effet, la brève incursion que la mélodie nouvelle vous fait faire dans le sublime n’est qu’un sup port, un signal, une adresse et un appel à l’action.
Militantes et militants, sympathisantes et sympathisants et vous tous qui entendez le message de revivification du Pdci rda à travers son hymne harmonisé. Saluez à juste titre le cadeau de ce début d’année que vous offre généreuse ment Michel Coffi Benoît et mettez vous en ordre de bataille pour la reconquête de la gloire passée.
Sachez que les jeunes générations qui frappent à la porte ne vous pardonneront pas de leur laisser en héritage un Parti en lambeaux et aux enchères. Jeunes et vieux, hommes et femmes, le coup d’envoi vient d’être donné. Le reste est une question de volonté de tous et de chacun. Pour les enfants de Félix Houphouët Boigny que nous sommes, la volonté doit constituer pour nous un jeu d’enfant. Alors donc, à vos marques et en avant toutes!
Raoul KONAN Alla,
Ethnosociologue, Ecrivain