L’Office de sécurité routière ivoirien, l’Oser, œuvre pour une réduction des accidents de la route dus, à plus de 5 %, à l’excès de vitesse (avec plus de 10.000 accidents), causant la mort de près d’un millier de victimes et plus de 14 000 blessés chacune des deux dernières années. Le radar fixe automobile, c’est l’outil moderne de lutte contre l’excès de vitesse que Dr Echui Aka Désiré, Directeur général de la structure et son équipe viennent d’acquérir, et en test sur la nouvelle autoroute de Grand-Bassam.
C’est avec fierté que le premier responsable de l’Oser présente cet outil de lutte contre l’excès de vitesse. ‘’Ce radar, qui est un instrument de mesure de vitesse à partir d’un point fixe, est installé dans une cabine sur l’autoroute de Grand-Bassam, à environ 4,5 kms du carrefour giratoire d’Anani (un village-quartier de la Commune de Port-Bouet, ndlr), dans le sens Abidjan vers Grand-Bassam’’, explique-t-il. C’est un radar discriminant, qui fait la différence entre un véhicule léger et un véhicule lourd, et qui mesure simultanément sur les trois voies dans le sens où il est placé. Toujours selon Dr Echui, ce radar a plusieurs avantages. ‘’Il prend des images de jour comme de nuit, en temps de pluie ou de brouillard, crée des messages d’infraction et assure leur transmission sécurisée en temps réel à un centre de traitement. Il associe aux images les informations relatives à la justification de l’infraction, notamment la vitesse, la date, l’heure, le lieu et l’immatriculation. Ce radar intègre un disque dur d’une capacité de stockage d’au moins 50 000 images, réduit l’intervention humaine, réduit considérablement les contestations, et permet d’accroître les ressources pour le financement de la sécurité routière-le montant de la contravention actuelle de deux milles francs sera considérablement revue à la hausse-‘’, se réjouit-il.
Pour le fonctionnement du radar fixe automatique, Dr Echui explique que ‘’lorsqu’un véhicule dépasse la vitesse autorisée, le radar décèle l’excès et prend la photo automatiquement. Celle-ci est cryptée et immédiatement transmise au centre de traitement des infractions via un réseau numérique. Ces informations sont traitées par les agents de l’OSER, assistés d’Officiers de Police Judiciaire venant de la Police spéciale de la sécurité routière qui constateront l’infraction. A partir de ce centre, une liaison informatique pourra être établie avec la base de données nationales des immatriculations des véhicules afin d’identifier les propriétaires des véhicules en excès de vitesse’’, rassure le Directeur général de l’OSER.
Les vitesses-limite autorisées sur l’autoroute de Grand-Bassam, lieu du test, sont respectivement de 100 km/h pour les véhicules légers et 70 km/h pour les poids lourds.
En attendant le deuxième module de formation des agents commis à la tâche à partir du mois de Mai 2018, le Directeur général de l’OSER conseille aux usagers de la route de respecter les vitesses réglementaires qui sont, entre autres, les excès de vitesse, le téléphone au volant, la conduite sous l’emprise de l’alcool, les surcharges de marchandises et les surnombres de passagers dans les véhicules de transport en commun comme personnels. Convaincu que ‘’la Côte d’Ivoire a les moyens de sa politique de réduction des accidents, notamment humains, les ressources nécessaires et surtout la volonté politique’’, Dr Echui espère que les conducteurs suivront les appels à la prudence du Gouvernement Ivoirien. Aussi bien dans les zones urbaines qu’en rase campagne.
Laurent Nahounou