“Aguibou, il faut que tu parles aux gens de l’AEEM, c’est devenu n’importe quoi”.
En mon temps, je supportais mal nos aînées qui se posaient en donneur de leçons, mais nous les écoutions. Nous avions beaucoup de respect pour les leaders de l’UNEEM.
Mon conseil pour n’importe quel dirigeant de n’importe quelle époque de l’AEEM, est le même : sois honnête et droit, intègre et courageux, écoutes surtout ta base et informes la toujours, et laisser la décider, mais sois capable de faire une analyse et une synthèse ou de trancher quand c’est nécessaire.
Pour des modèles de leaders dignes de servir de source d’inspiration et qui pourraient vous donner et détailler de judicieux conseils et témoignages qui vous aideront à diriger correctement l’AEEM, je dirais allez-y voir :
1) Oumarou Dicko, Premier Secrétaire aux Revendications du Bureau de Coordination, un modèle d’intelligence, de courage et de pondération, incontestablement le plus fin intellectuel parmi tous les leaders que j’ai connu au sein de l’AEEM de sa fondation de 1990 à mon départ de l’AEEM en octobre 1993. Le camarade Oumarou était en quatrième année de l’ENA en 1990. Il fut Directeur de Cabinet d’un autre grand combattant de la démocratie et de la révolution de mars 1991 : le professeur de médecine Aly N Diallo, premier président de la nouvelle Assemblée Nationale en 1992, et le Secrétaire de l’ADEMA combattante en 1990/91.
2) Amadoun Bah, premier Secrétaire aux Relations Extérieures 1990/91, qui est médecin de campagne quelque part dans le pays. Bah est un modèle de don de soi total pour ses convictions et pour l’intérêt collectif, franc, direct, intransigeant, intègre, intelligent, objectif et très droit. Je ne suis pas étonné de le voir si loin de Bamako des voleurs et des traîtres, mais aussi car il trouve certainement qu’il serait plus utile là-bas en tant que médecin plutôt politiciens dans un monde sans honneur. Bah est un homme d’honneur. Vous trouverez les vidéos dans les archives de l’ORTM, la photo de Amadoun Bah au Palais de Koulouba le 24 mars avec le Secrétaire de l’UNTM Bakary Barembé, Drissa Sangaré Batonier de l’ordre des avocats, remettre la lettre de démission de Moussa Traoré, à main propre.
3) Yaya Karembé, premier Secrétaire aux Conflits de l’AEEM, célèbre juge intègre, humain et travailleur veillant sur les pauvres, qui a écrit au Mali et notamment à Bougouni dans les années de 2010 et plus tard en 2013. Karembé est le modèle de juge qui fait honneur au Mali et à l’ENA. Yaya était lui aussi en quatrième de l’ENA en 1990/91.
Il y a d’autres anciens comme Moussa Balla Diakité, premier administratif du Bureau de Coordination et Secrétaire de l’École de Médecine 1990/91, calme et courageux.
4) Je recommanderais aux leaders lycéens de l’AEEM de voir auprès de mon petit frère Boubacar Koné, le très éloquent “petit Boubacar” premier Secrétaire Général du Lycéee, le plus grand Lycée de Bamako, et stratégiquement bien situé. En terme de maturité il était en avance sur son âge, mais il faut reconnaître qu’il a été à bonne école, le fils de Mintou et le petit frère Séga, Premier Secrétaire aux Relations Extérieures du comité de l’ENSUP, le même poste au bureau de coordination en 91/92, mathématicien et très fort pour analyser et toucher les détails et les contours, les implications d’une question. Avec Sega on sait qu’on a décidé en étant bien au fait des conséquences de ses choix. Boubacar est un grand tribun très à l’aise devant une assemblée générale, c’était une vraie force.
5) Pour les fondamentalistes, je dirais demandez à Mandela, premier Secrétaire Générale de l’École fondamentale de Lafiabougou. Mandela bien mûr pour un élève de 9ème année, intelligent, courageux, engagé et très éloquent.
Il y a bien d’autres leaders majoritairement dans l’anonymat sinon complètement marginalisés notamment les leaders des éphémères et vaillantes de crise cellules de quartier de l’AEEM de février à avril 1991, que j’ai côtoyés dans le feu de l’action, dont je suis fier et recommanderais pour un conseil dans tel ou tel aspect du leadership estudiantin et scolaire.
Peut-être leur tour viendra, mais je m’excuse déjà à l’avance de ne pas pouvoir tous les citer ici. C’est le danger des témoignages dans une lutte qui a mobilisé tant de monde et de leaders à chaque coin de rue, mais l’histoire est indispensable.
6) Eviter la fréquentation de responsables politiques corrompus se faisant passer pour des anciens combattants de la révolution de mars 1991. Certains ont organisé des clubs d’anciens et tuent des moutons chaque semaine dans des soit disant clubs. Les principaux organisateurs de ces bouffonneries de mauvais goût sont des gens qui;
– ont combattu l’AEEM sous le régime de la dictature et qui ont adhéré au mouvement à partir de 92 après la dictature.
– ont combattu l’AEEM dès leur adhésion en 1992 pour le compote de partis corrompus et de dirigeants politiques médiocres sans honneur ni dignité.
La majorité de ces imposteurs ont d’ailleurs été radiés de l’AEEM à vie pour corruption entre 1992 et 1993 quand ils étaient étudiants. Les archives de l’AEEM en témoignent. C’est à la faveur de l’argent volé à l’Etat qu’ils peuvent aujourd’hui prétendre à être des responsables alors qu’ils ont leur place en prison pour certains dont la corruption n’est un secret pour personne. Ils n’ont en aucun cas le droit de se faire passer pour des dirigeants de la révolution.
Je ne connais aucun dirigeant ayant combattu dans la rue qui ne dénonce pas la corruption. Ce qui n’est pas le cas du club des millionnaires fossoyeurs de l’AEEM qui sont entrain de tromper les jeunes sur leur vraie nature de traîtres décidés à s’enrichir et à vivre sans travailler. Personne n’est dupe. On ne devient pas riche en travaillant pour l’Etat sans voler.
Les archives de l’AEEM et de l’ORTM sont là pour confirmer le véritable passé de voleurs et de traîtres de ces gens dont certains sont responsables des divisions actuelles du mouvement scolaire et estudiantin. Ce ne sont pas des anciens de l’AEEM, mais des anciens fossoyeurs démasqués et exclus par l’AEEM quand ils étaient étudiants. Il ne saurait servir de modèle, la jeunesse doit faire des efforts elle-même pour faire la part des choses.
On n’est jamais à être un leader estudiantin avant d’y être.
L’histoire permet d’inspirer positivement le présent et le futur. Nous avions nous aussi nos sources inspirations. C’est un truc qu’un leader jeune ne doit pas négliger, mais quand on parle tous, il est fondamental d’apprendre la pondération, l’analyse et la synthèse qui peuvent même à prendre souvent des décisions impopulaires mais nécessaires dans l’intérêt uniquement.
Dans tous il faut ce que veut la base, c’est le rôle des leaders.
C’est finalement à tous les élèves et étudiants de prendre en main leur destin pour se bâtir un futur radieux qui passe par la contribution de chacun à l’œuvre collective.
Nous devons bâtir un Mali Nouveau stable, sûr, digne, fier et libre, dans la pauvreté et dans la richesse, mais unis. Cela exige une nouvelle école et une nouvelle vision de la République de la part de chacun.
C’est le projet du Mouvement A Yèlè, et notre combat à tous. C’est pour le présent et le futur donc pour d’abord et avant tous les jeunes qui auront en général et c’est le souhait de la vie, plus de temps à vivre que leurs parents dans ce pays qui commence à ressembler, crescendo, à un véritable enfer sur terre.
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Aguibou Koné , candidat à l’élection présidentielle malienne en 2018
Président du Mouvement A Yèlè (Ouvrir):
Nous ouvrir sur nous-mêmes et sur le Monde