Dr Mathias Ouraga OBIO, Secrétaire Général Adjoint de l’UNG

Depuis l’accession de Monsieur Alassane Ouattara au pouvoir d’État, nous observons l’évolution de la situation socio politique et l’action gouvernementale depuis bientôt 7 ans. Durant cet exercice qui est une véritable torture pour nous autres qui avons reçu une éducation occidentale moderne, nous sommes frappés par des faits jamais constatés nulle part ailleurs au sommet de l’État :

  • Le piétinement de la démocratie
  • La violation constante de la constitution
  • Sur ces questions relevant de la mauvaise gouvernance, l’opinion nationale et internationale ne cesse d’interpeler le gouvernement ivoirien, Mais celui-ci reste sourd à toutes ces interpellations sur les violations des droits humains et de la démocratie.
    LES FAITS :
  • La présence exclusive de son clan dans les institutions de la république à savoir : le parlement, le gouvernement, la vice- présidence, le conseil constitutionnel et mêmes tous les élus municipaux, conseillers régionaux et bientôt les sénateurs ;
  • Ce mode de gestion de l’état nous rappelle étrangement et douloureusement la période du parti unique et de la pensée unique en Côte d’Ivoire des années avant 1990,
  • La loi électorale est non consensuelle et défavorable à l’opposition ;
  • En dehors de l’opinion nationale, le même constat a été fait par les organisations internationales que sont la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, l’ONU à travers la résolution 2062 du 26 juillet 2012, le NDI en ce qui concerne la Commission Electorale Indépendante.
  • Selon « The economist intelligence unit » qui est un célèbre « Institut britannique », la Côte d’Ivoire est notée 3,93/10, occupant ainsi la 116ème place sur 167. Elle est donc classée parmi les régimes antidémocratiques et totalitaires. Les indicateurs qui ont fait l’objet de l’étude en 2017 sont le pluralisme, le processus électoral, les libertés civiques, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique et la culture politique. Cette absence de démocratie est une caractéristique du pouvoir Ouattara dans la mesure où cette étude révèle que cette situation dure depuis 2011, date de son arrivée au pouvoir. Regarder les notes obtenues depuis : 3.08 en 2011, 3,25 en 2012 et 2013, 3,53 en 2014, 3,31 en 2015 et 3,81 en 2016.
  • Le 14 février 2018, le chef de l’État prend une ordonnance n⁰ 2018-143 du 14 février 2018 portant organisation des élections sénatoriales lors du conseil des ministres du 14 février 2018. En parcourant la constitution ivoirienne, nous nous sommes rendu compte qu’il n’appartient pas au chef de l’État de prendre une ordonnance en la matière mais plutôt au législateur, c’est-à-dire l’assemblée nationale qui doit prendre une loi organisant le sénat. Comment le chef de l’État, garant du respect de la constitution peut-il violé la constitution d’octobre 2016 qu’ils ont eux-mêmes élaborée.

Ce qui est le plus regrettable et frustrant, pendant que l’opposition significative, la société civile ivoirienne, les organisations internationales crient à la partialité de la CEI et appelle à sa réforme, le gouvernement et la CEI programment et annoncent la date de dépôt des dossiers de candidature pour les élections sénatoriales du 23 février au 9 mars 2018 par un communiqué officiel du 21 février 2018. Cette attitude prouve à quel point le chef de l’État et son gouvernement éprouve un mépris pour l’opposition, la société civile et l’opinion internationale. Le qu’en dira t- on il ne s’en préoccupe pas, le chien aboie la caravane passe. Pauvre Côte d’Ivoire !

Dr Mathias Ouraga OBIO

Secrétaire Général Adjoint de l’UNG