« L’indésirable doit ramasser ce qui lui reste de dignité et partir » (Mustapha Radid)
Le Rassemblement des Républicains (RDR) est un parti très dangereux, les Ivoiriens le savent. Dès sa création, ce parti a cherché à diviser les Ivoiriens par une victimisation grotesque et imaginaire. Après son installation de force au pouvoir, le RDR a transformé la République en une République tribale et clanique. Pour occuper un haut poste dans l’administration, il faut être du bon parti, de la bonne ethnie, porter le bon nom et pratiquer la bonne religion. La Côte d’Ivoire est devenue le pays de la gouvernance publique ethnico-tribale. Notre pays est devenu une poudrière tribale, dont les fondements sont l’appareil de l’État. Le tribalisme d’Etat est devenu la clé de répartition et de gestion des ressources du pays. Avec le « pouvoir RDR », c’est l’ethnie, la région et le parti politique qui déterminent l’ascension sociale des individus. Et c’est sur l’ethnicité que fonctionnent désormais les institutions de notre pays. Le « tribalisme d’État » en Côte d’Ivoire a pour cache-sexe l’équilibre régional ou du moins le rattrapage selon les propres termes du Président Ouattara. Pratiquement, tous les postes de direction sont aux mains des nordistes. Le rattrapage ethnique fonctionne à plein tube en Côte d’Ivoire. On a l’impression que les plus éduqués, les plus diplômés, les plus intelligents sont du Nord. Tous les régimes fascistes naissent comme ça, autour d’un clan, autour d’une communauté, sur des idées fausses voire des mythes. En 2020, le cauchemar politique va s’arrêter, avec la fin des deux mandats du Président Ouattara. Ce sera le terminus du « pouvoir RDR » en Côte d’Ivoire. Ce parti entra dans une clandestinité subie car elle s’imposera au RDR. D’ordinaire, la clandestinité politique peut être considérée comme une contrainte, la politique étant par principe une activité publique. Or, faire de la politique dans la clandestinité implique un équilibre impossible entre visibilité et invisibilité, un détournement du sens même de la politique. La clandestinité peut aussi être vécue comme une opportunité puisqu’elle permet d’ignorer et même de bouleverser les règles du jeu politique institutionnel. Pendant tout le xxe siècle, les mouvements issus des idées révolutionnaires ont utilisé des structures d’action clandestines. L’objectif ambitieux, de renverser les règles et de bousculer les possibles, ne pouvait être atteint qu’au sein de la clandestinité. Mais en ce qui concerne le RDR, ce parti, vomi par les Ivoiriens sera obliger de se taire à jamais sur les sujets de la Nation. En effet, les 10 années au pouvoir, auront montré la face balafrée d’un parti apte de déconstruire les bases de la Nation. Cette façon de gouverner n’est pas du goût des Ivoiriens. En effet, depuis 2011, notre République est mise à mal par nos comportements sectaires, nos dérives identitaires alors que la République est une vision, un contrat. Le Père fondateur de notre Nation, de son vivant, a toujours cherché à unir les filles et les fils du pays. Il avait raison car la nation est, et a toujours été, une construction idéologique et politique. Cela signifie qu’elle a toujours été construite sur un but, un dessein, soucieuse de sa destination plus que de l’origine de ses composantes. C’est sur cette base que notre pays a été la patrie de la raison triomphante et de l’hospitalité. On sait donc par opposition ce qu’elle n’est pas : une nation ethnique. Sous le régime RDR du Président Ouattara, on observe chaque jour des dérives autocratiques. Ce parti est à son dernier mandat et jamais il ne reviendra au pouvoir car il s’est lui-même imposé une clandestinité qui durera certainement 100 ans.
Dr. Prao Yao Seraphin