Deuxième méditation de don Josè Tolentino de Mendonça

Retraite De Carême À Ariccia © L’Osservatore Romano

Par Anne Kurian 

« Remettons notre soif en Dieu » : c’est l’invitation de don Josè Tolentino de Mendonça, au début de la retraite de carême du pape François et de la curie romaine, au matin du 19 février 2018, à Ariccia. Il a mis en garde contre la tentation de « l’évasion spirituelle ».

Dans cette deuxième méditation sur le thème « La science de la soif », rapportée par Vatican News, le prédicateur a médité sur l’une des dernières phrases de l’Apocalypse : « L’Esprit et l’Épouse disent : ‘Viens !’ Celui qui entend, qu’il dise : ‘Viens !’ Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. »

Soulignant l’« abondance » de la « gratuité » de Dieu, il a encouragé les retraitants à reconnaître qu’ils sont « incomplets et en construction » : Dieu sait « quand les obstacles nous arrêtent » et combien « les dérives nous retardent ».

« La soif nous coupe la respiration, nous épuise, nous finit, a poursuivi don Josè Tolentino de Mendonça. Elle nous laisse assiégés et sans force pour réagir », elle « nous conduit à l’extrême limite ».

Pour le poète portugais, la soif de l’homme d’aujourd’hui se décrit ainsi : « un homme sans racines, ni maison, incapable de liens, perdu dans le vide du labyrinthe où il écoute le bruit solitaire de ses propres pas ».

Mais les sociétés, a-t-il constaté, « imposent la consommation comme critère de bonheur, transformant le désir en piège », et la soif se décline « dans la désaffection vis-à-vis de ce qui est essentiel, dans une incapacité de discernement ».

Or cette soif ne s’étanche pas avec une « vitrine », dans un « achat », dans un « objet » car l’objet profond du désir est « un être absent », un « objet toujours manquant ». Il n’existe pas de « pilules en mesure de résoudre mécaniquement nos problèmes ».

Mettant en garde contre une « attitude d’évasion spirituelle sans jamais prendre conscience que nous sommes en fuite », il a appelé à discerner sa soif, en ralentissant le rythme, en « prenant conscience de nos besoins… remettons notre soif en Dieu ».