Ahoussan Jean Yves

Il est un groupe de mots de notre siècle qui résume bien les vicissitudes de notre existence hélas périssable : ‘’La mauvaise foi’’. Notre ahurissement est si immense face à cette imposture que la réflexion du philosophe et homme des lettres français René Descartes nous taraude constamment l’esprit mais, malheureusement adaptée à notre époque afin de mieux en témoigner : ” La mauvaise foi est la chose au monde la mieux partagée.” Dès lors, comment ne pas comprendre qu’un enfant (en Afrique il est dit qu’un enfant ne ment jamais), Ahossan Jean-Yves Tanoh, à peine sorti des entrailles du secondaire, le lycée pour embrasser des études supérieures, porte un regard synoptique empreint d’un optimisme hypothétique sur un monde, en général aux antipodes de la raison humaine ; pis, une Afrique, en particulier, encore plus mal partie que ne le soutenait jadis le français René DUMOND dans son œuvre prophétique, réaliste mais tout de même macabre, L’Afrique noire est mal partie.

Certes, l’Africain ; non, l’homme noir, exècre la lecture pourtant source de libération et du corps et de l’Esprit pour se laisser aller à la vision paresseuse et aliénante de l’image dite vivante. Ajoutons, malgré nous, à cette méthode de déshumanisation et de transmutation d’une grande population jeune et même adulte, cette tare des temps nouveaux sécrétée par les nouvelles technologies de l’information privilégiant la phonétique au détriment de la graphie ou tout simplement le son au lieu de l’orthographe. Quelle calamité ! Pourrons-nous jamais nous sortir de ce marasme social ?

Tout porte à croire aujourd’hui que notre monde va à vau-l’eau. Quelle misère ! Et, conscient de cette donne, Ahossan Jean-Yves Tanoh qui a appris auprès d’âmes aguerries, généreuses et tributaires d’une connaissance non seulement orale mais surtout livresque, se veut le porte-flambeau de cette nouvelle génération, si infime soit-elle, soucieuse d’éveiller des consciences en hibernation dans un monde au seuil de la perte de ses valeurs cardinales….

Mission certes difficile voire périlleuse dans cet univers électrique au sens plein du terme, mais tout de même, entreprise noble que celle initiée par cette jeune âme à qui nous ne pouvons souhaiter que bon vent et que ce coquet embryon, Rien que des maux, soit le prélude à une œuvre colossale susceptible de rétablir l’ordre des choses, si bien sûr cela est encore possible, pour une Afrique digne et fière. Puisse Dieu le Père Lui-même insuffler une dynamique nouvelle, vertueuse et humaine à ce jeune homme pour un monde sans animosité, sans hypocrisie, sans complexe béat de supériorité source de complexe d’infériorité nuisible et surtout, comble du désespoir, sans orgueil comme si nous pouvions retrancher ou ajouter un iota à notre triste existence qui exhale pourtant l’opulence.

Yves ZADY, Professeur des Lettres modernes au Lycée moderne d’Aboisso, ”’Introduction générale”’, in Rien que Des Maux

Le très jeune écrivain Ahossan Jean-Yves Tanoh et le Baobab de la Littérature ivoirienne, le Patriarche Bernard Dadié

Le très jeune écrivain Ahossan Jean-Yves Tanoh et le Baobab de la Littérature ivoirienne, le Patriarche Bernard Dadié