Le 11 décembre 2017, la Sécurité des Émirats Arabes Unis procèdent à l’arrestation de l’opposant et poète mauritanien Abdallahi Ould Sidi Mohamed Ould Bouna, 54 ans, résident à Dubaï depuis quelques années. L’interpellation soudaine résulterait, selon des témoins locaux, d’une demande par les autorités de son pays, qui lui reprocheraient la constance et la virulence de ses critiques envers le Président de la république, par la diffusion de messages de plus en plus réguliers et véhéments, sur l’application WhatsApp.
Ses proches assurent qu’il serait détenu dans un centre de police de la ville de Ajman où il habite. Un conseiller à la Présidence en Mauritanie et un membre de la famille du chef de l’État se seraient personnellement déplacés pour obtenir le rapatriement, sous contrainte, de Abdallahi Ould Sidi Mohamed Ould Bouna.
Les mêmes sources précisent que l’administration émiratie a établi, au nom du prisonnier, un titre de voyage d’une validité de 15 jours, dans le but de favoriser l’imminence de son extradition.
Tous les instruments internationaux de protection de la dignité humaine interdisent, aux Etats parties, de se livrer, des personnes susceptibles d’encourir, de ce fait, la torture ou l’élimination physique. Dans le cas présent, l’impératif du principe de précaution se fonde sur l’argument supplémentaire que Abdallahi Ould Sidi Mohamed Ould Bouna n’est coupable d’aucun crime ni délit justiciables en Mauritanie. D’ailleurs, nulle instance judiciaire de son pays ne lui signifie, jusqu’ici, une quelconque poursuite. En conséquence, le livrer ainsi, exposerait le gouvernement des Emirats Arabes Unis, à commettre le recel d’enlèvement, la séquestration et la mise en danger de mort d’un ressortissant étranger.
Les Emirats Arabes Unis ne sauraient violer leurs engagements devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies ; aussi, sont-ils tenus de libérer le susdit, lui offrir le statut de réfugié, garantir sa liberté de mouvement et, s’il y a lieu, un procès équitable sur leur territoire.
Nouakchott, le 14 décembre 2017
La commission de communication