Une petite équipe de choc dont Soubré tire sa fierté en France entoure la présidente Solange Tapé. Ce sont ces filles du Bureau de l’Association des filles de la Nawa qui s’activent sur tous les fronts au sein de cet organe qu’il convient de présenter: Jeanne Seclele Gohi, Charlotte Outohouri, Dominique Logbo, Claire Gbogou et Patricia Mahi. Visiblement, elles sont peu nombreuses. Par contre, elles sont très visibles au point qu’il arrive à certains admirateurs de ces belles femmes de chez nous qu’elles font plus fort que les hommes de Soubré. Enfin! C’est discutable.
Qu’est ce qui peut bien caractériser ces descendantes de Mahié? Mahié cette guerrière ancestrale Bété qui au terme d’une guerre qui opposa son armée exclusivement composée de femmes vaincurent les hommes au point de les transformer en esclaves. Mais, comme doux appelle toujours doux au petit soir, malheur ou faiblesse pour elles, pour les besoins de la libido, ces guerrières revinrent sur leur rancœur. Néanmoins, quelques rares fois, quand une femme meurt en couche, elles obligent tous mâles à se transformer en femmes sur les plans vestimentaires et des corvées.
Les Soubréennes de France ont gardé cet esprit de battantes. En effet, les événements auxquels elles participent en France sont multiples. La solidarité est leur fort. La cotisation exceptionnelle est de rigueur qu’il s’agisse de funérailles, d’accouchement, de naissance ou toute autre situation qui appelle l’entraide.
Offensives, elles le sont en initiant ou soutinant tous les projets de développement réalisables à Soubré ou plus largement en Côte d’Ivoire. A ce titre, elles organisent des tontines, se réunissent mensuellement de manière tournante, contactent les autorités locales susceptibles de faire avancer leurs projets, menacent les hommes pour qu’ils se réveillent, enfin. Ainsi, sur la place de Paris, dans la somnolence des autres associations de Soubré , elles ont représenté toute la communauté au point que l’on s’est demandé, du côté des beaux parents , mauvaises langues faute d’avoir versé la dote, où se cachent les hommes de Soubré? Heureusement, un homme bien connu, Justin Gnizako Bozi, à la tête de l’ AROS, a pris les choses en mains , aidé en cela par le dynamisme des associations cantonales et de la Mutuelle de Soubré.
D’où tire-t-elle sa force? Cette association féminine tire sa longévité de la combativité de ses membres et leur instinct maternel. Soubré est leur enfant. Elles lui doivent le meilleur d’elles-mêmes. Sa présidente Solange Katou faisant bien son travail, sa longévité au pouvoir n’est nullement contestée ni par ses membres, ni par les Soubréens eux-mêmes. On dit qu’elle est bien là.
Par ailleurs, sa réputation dépasse les frontières de Soubré. Elle est une autorité à Guibéroua. Dans l’hexagone, elle est incontournable, au point que bientôt, elle représentera la diaspora soubréenne à l’investiture du Bureau des Soubréens du Royaume Uni. Quel honneur! Quelle reconnaissance! Souhaitons leur bon vent.
Zogo Toussaint GOBA