Les “exécutants” de l’attaque à la roquette qui a tué il y a une semaine le général Adolphe Nshimirimana, homme fort de l’appareil sécuritaire au Burundi, ont été identifiés et certains arrêtés, a annoncé dimanche le Parquet, sans autre précision sur leur identité.
“A ce jour, l’identité des auteurs exécutants du forfait est connue du ministère public. Un certain nombre d’exécutants ont été appréhendés. Le reste des exécutants, ainsi que les planificateurs du crime sont activement recherchés”, a affirmé le procureur de la République dans un communiqué, diffusé sur les réseaux sociaux.
Ni le procureur ni sa porte-parole n’ont pu être joints, mais le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye a authentifié le communiqué auprès de l’AFP.
Aucun nom n’est cité dans ce communiqué, publié une semaine jour pour jour après l’assassinat le 2 août. Il n’y est pas clairement expliqué si les commanditaires ont été identifiés.
Au soir de cet assassinat, le président Pierre Nkurunziza avait donné sept jours aux forces de sécurité pour retrouver les auteurs de l’assassinat du général Nshimirimana, cacique du régime et considéré comme son bras droit en matière de sécurité.
“Il convient de signaler que le véhicule utilisé par les criminels (…) a été identifié” et “est sorti du camp (militaire de) Ngagara le matin du jour du forfait”, selon le communiqué. Ngagara est un quartier du centre-nord de la capitale.
Le procureur affirme que le véhicule, incendié, et “les tenues que portaient les assaillants” ont été retrouvées dans le quartier de Musaga, haut-lieu de la contestation contre un 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, qui abrite également un camp militaire.
Selon des témoins, cités par la presse burundaise, les assassins du général Nshimirimana portaient des uniformes militaires et les observateurs soulignent que l’attaque a été menée par des hommes bien entraînés.
Dimanche, plusieurs centaines de proches et partisans de Nshimirimana, tous vêtus de noir, ont défilé en sa mémoire dans son quartier de Kamenge, où il a été assassiné, selon la presse burundaise. Les manifestations sont théoriquement interdites depuis fin avril par les autorités, qui ont ainsi justifié la répression de la contestation contre le 3e mandat du président Nkurunziza.
Le procureur a également annoncé dans son communiqué qu’une enquête judiciaire avait été “immédiatement” ouverte après la tentative d’assassinat de Pierre-Claver Mbonimpa, défenseur renommé des droits de l’Homme au Burundi.
Cette tentative de meurtre lundi, au lendemain de l’attaque contre le général Nshimirimana, que M. Mbonimpa avait plusieurs fois accusé publiquement d’avoir exécuté des opposants, est largement considérée comme des représailles à son assassinat.
L’acharnement du président Nkurunziza a briguer un 3e mandat, jugé inconstitutionnel par ses adversaires, a plongé le Burundi dans une grave crise émaillée de violences, qui persistent malgré la réélection du chef de l’Etat le 21 juillet, dès le 1er tour d’une présidentielle contestée.
Avec AFP