«Je tiens à ce que l’ordre soit respecté»
Ce qu’il dit des relations avec la Cpi
La Radio Télévision ivoirienne (Rti) 1ère chaîne a diffusé, hier, jeudi 25 juin 2015, une interview que lui a accordée le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Relativement à la présidentielle d’octobre prochain à laquelle il s’est déclaré candidat à sa propre succession, le numéro un ivoirien a souhaité la remporter au premier tour. ”S’il n’y a pas un deuxième tour, cela ferait des économies pour le pays”, a-t-il dit, tout sourire. Interrogé sur l’interdiction des manifestations de l’opposition, Alassane Ouattara s’est inscrit en faux, avant de préciser que toutes les manifestations publiques doivent faire au préalable l’objet d’une autorisation. ”Les manifestations doivent être autorisées…Toutes les manifestations autorisées se feront”, a-t-il fait savoir. Toutefois, le président ivoirien s’est opposé à l’anarchie. ”Je tiens à ce que l’ordre soit respecté, que la loi soit respectée”, a-t-il dit. Sur les marches éclatées lancées récemment par la Coalition nationale de la jeunesse pour le changement (un regroupement de l’opposition), et qui ont occasionné des troubles, le candidat du Rhdp à la prochaine présidentielle s’en est offusqué, relevant que ces manifestations n’étaient pas autorisées. ”Les marches éclatées, ça veut rien dire”, a-t-il pesté. A propos de marches ou de conférences de presse de l’opposition, qui auraient été interdites par le pouvoir, Alassane Ouattara a répondu : ”Je ne suis pas informé de marches ou de conférences de presse, interdites. Si ça été interdit, ce n’est pas normal”. Par ailleurs, s’exprimant sur le cas des personnalités politiques poursuivies par la justice, et qui sont en liberté provisoire, le locataire du Palais présidentiel du Plateau a laissé entendre ceci : ”Les personnes qui sont en liberté (provisoire) doivent attendre leur jugement”. Parlant du ”bras de fer” avec la Cour pénale internationale en ce qui concerne le cas de l’ex-première Dame Simone Gbagbo, il a fait la précision suivante : ”Il n’est pas question de remettre en cause notre coopération avec la Cpi”. Par ailleurs, Alassane Ouattara a jugé ”normal” les commentaires des organisations des droits de l’homme sur les décisions de justice en Côte d’Ivoire. ”Je tiens à avoir une justice qui doit être considérée comme exemplaire et moderne”, a-t-il assuré. Il a ensuite botté en touche les accusations de ”justice des vainqueurs” qui serait appliquée en Côte d’Ivoire contre les partisans de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. ”C’étaient des cas de flagrants délits, et évidents. Les autres cas, ce sont des situations révélées par la commission nationale d’enquête”, a-t-il précisé. De la lenteur de la justice ivoirienne dans les procès de la crise postélectorale, M. Ouattara a ironisé en ces termes : ”Voulez-vous que je sois plus rapide que la Cpi ?”, soulignant que jusqu’à ce jour, le procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, n’a même pas encore commencé. Alassane Ouattara a abordé d’autres sujets relatifs à la vie de la nation.
BAMBA Idrissa
Source : Soirinfo 6218 du vendredi 26 juin 2015