Quand les 21 et 22 mai 2015, lors du Congrès du FPI, Affi avait failli faire craquer le Palais des Sports de Treichville en mobilisant plus de 10.000 personnes dans ce complexe de 5.000 places, quand le samedi 23 mai 2015 et malgré la forte pluie qui a retardé les mises en place, le FPI avait mobilisé plus de 6.000 personnes à cette même Place Ficgayo de Yopougon pour célébrer la Fête de la Liberté, les frondeurs Sangaristes avaient juré de faire mieux et promettaient de faire une gigantesque démonstration de force.
Conscients cependant de leur minorité et dissimulés au sein de la CNC, ils verront d’abord échouer lamentablement la prétendue marche éclatée unilatéralement convoquée par l’activiste Dahi Nestor au nom d’une Jeunesse de la CNC qui n’a pourtant jamais existé. Mais tenant à faire croire que Affi est minoritaire au FPI, ils ont voulu encore une fois utiliser la couverture de la CNC pour tenter de le démontrer le samedi 20 juin 2015 à la Place Ficgayo.
Encore un fiasco retentissant, car pour un meeting qu’ils annonçaient comme « le meeting du siècle », pour un jour que la presse de Nady Bamba annonçait comme « le jour de vérité », la moisson aura été bien maigre en terme de mobilisation et l’on continue de se demander où seraient passées les « grandes actions » annoncées à grand renfort de publicité. Ils sont pourtant nombreux les leaders de cette Coalition hétérogène et biscornue qui se disent prêts à déboulonner Dramane Ouattara avant ou pendant les élections, mais que pèsent-ils réellement, individuellement et collectivement?
Pas grand-chose en vérité, et mieux que quiconque, ils viennent eux-mêmes de le démontrer à cette Place Ficgayo de Yopougon. Une source policière citée par un Correspondant de Frat-Mat info, indique que seulement 2000 personnes environ ont finalement participé à ce meeting, un chiffre qui déçoit donc toutes les attentes, installe des doutes et des interrogations au sein de la CNC. Certains farceurs ont voulu manipuler les images pour faire croire à une mobilisation extraordinaire, très vite ce mensonge a été déjoué par la publication des vues aériennes du meeting qui ont prouvé le contraire et fermé les becs.
Mais l’échec des frondeurs et de la CNC à Ficgayo ne se limite pas seulement à la faible affluence et au grand désintérêt des Ivoiriens, il touche aussi aux contradictions flagrantes qui sont apparues au grand jour entre les discours des différents leaders de cette Coalition. Alors que la fin du recensement n’est plus qu’à quelques jours, certains leaders ont en effet demandé aux militants de se faire enrôler pour aller affronter Dramane Ouattara dans les urnes pendant que d’autres demandaient le contraire. Le coup de massue sur la tête des frondeurs viendra cependant de Mamadou Koulibaly qui a eu le courage d’inviter les membres de la Coalition à changer de langage en adoptant celui de la paix et de la réconciliation. Un cinglant désaveu donc à la ligne asymétrique et à l’ineptie politique radicale choisies par les frondeurs Sangaristes qui reprochent au président Affi d’appliquer cette option à la tête du FPI.
Comme aussi pour dissiper et exorciser les illusions des uns et des autres, Mamadou Koulibaly est allé plus loin pour affirmer de manière réaliste que la CNC n’est pas assez forte pour tenir tête à Alassane Ouattara et à l’alliance du RHDP. Une manière de dire clairement que l’idée de chasser Ouattara par un soulèvement populaire comme le veulent les frondeurs restera encore longtemps une utopie. Et même si beaucoup attendent de voir ce que donneraient les deux prochains meetings programmés par la CNC, notamment celui du samedi 27 juin à Koumassi et celui du mercredi 8 juillet au Plateau, il serait absolument sage que les frondeurs du FPI reviennent à la maison et rejoignent Affi pour expulser démocratiquement le dictateur du pouvoir. Si le meeting de la CNC à Ficgayo a échoué sur le terrain de la mobilisation et que les frondeurs Sangaristes en veulent amèrement à Mamadou Koulibaly pour avoir reconnu les insuffisances criardes de la CNC, ce meeting aura donc surtout et sans conteste été celui de la vérité qui rougit les yeux mais ne les casse jamais.
Charles Sinclair Zézé